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La Piloselle

Dernière mise à jour : 10 nov.




Étymologie :


Étymol. et Hist. Mil. xiiie s. peluselle (Vocabulary of the names of plants. Ms. Harl. 978, éd. Th. Wright, p. 140a ds T.-L.) ; ca 1300 piloselle (La Chirurgie de l'abbé Poutrel, éd. O. Södergard, 4 r°17). Du lat. médiév. pilosella (av. 1250 ds Latham), dér. du lat. pilosus (pileux*). Cf. aussi les var. a. fr. peluette, pelusete (xiiie s., Medical Prescriptions, éd. A. Bell, 138, 5 et 133, 18 cité par W. Rothwell ds Z. fr. Spr. Lit. t.86, p. 250).


Lire également la définition du nom piloselle afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Hieracium pilosella - Pilosella officinarum - Épervière - Épervière piloselle - Herbe-à-épervier - Oreie di rat (Wallonie) - Oreille-de-chat - Oreille-de-rat - Oreille-de-souris - Veluette -

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Botanique :


Dans Les Langages secrets de la nature (Éditions Fayard, 1996), Jean-Marie Pelt évoque les différents modes de communication chez les animaux et chez les plantes :


Nombreux sont les arbres ou les herbes qui protègent leur territoire par des sécrétions ou des excrétions toxiques pour les autres plantes, voire pour les insectes. De tels végétaux qui font ainsi souffrir les autres sont qualifiés d'« allélopathiques ». Aucune graine ne parvient à germer dans ces ambiances délétères. C'en est à tel point que de petites herbes - comme la piloselle - finissent par se contrarier mutuellement et en viennent à s'empoisonner les unes les autres par excès de leur sécrétion : c'est la version végétale du suicide.

 

Dans sa thèse intitulée Prise en charge des douleurs articulaires par aromathérapie et phytothérapie. (2013, Thèse de doctorat, UNIVERSITE TOULOUSE III), Nelly Cazau-Berret présente ainsi la piloselle :


Caractéristiques botaniques : La piloselle est une astéracée. Elle est surnommée herbe-à-épervier, oreille-de-souris, oreille-de-chat ou veluette. La croyance populaire voulait que les éperviers boivent de son suc pour fortifier leur vue. Elle est répandue en Europe, en Asie occidentale et en Afrique du Nord. Elle pousse sur des sols secs, des landes, des rocailles.

La piloselle est une petite plante vivace de 10 à 15 cm. Elle a des allures de pissenlit.


Mode d’utilisation et précautions d’emploi : La plante est utilisée entière. Elle contient des flavonoïdes, des coumarines, des acides-phénols. Elle est diurétique par ses composés azotés et chlorés.

Elle est administrée par voie interne. Sous forme de tisane : 5 à 10 grammes de plante sèche par litre d’eau, infusés 10 minutes ; 1 à 2 tasses par jour suffisent.

Des gélules d’extrait sec à 200 milligrammes, à prendre deux fois par jour, matin et midi au repas. Pour les extraits fluides, la posologie est de 30 gouttes 3 fois par jour.

Aux doses thérapeutiques, il n’y a pas de contre indication. Mais elle sera évitée chez la femme enceinte et allaitante, chez les insuffisants rénaux.

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Vertus médicinales :


Henri Ferdinand Van Heurck et Victor Guibert, auteurs d'une Flore médicale belge. (Fonteyn, 1864) nous apprennent les propriétés thérapeutiques de la Piloselle :


Propriétés Physiques et Usages médicaux. Cette plante un peu amère et astringente a conservé encore quelque réputation dans les campagnes comme antihémorragique. Elle convient dans les hémorrhagies passives, la diarrhée chronique, les ulcérations internes ; on l'a administrée aussi dans la phtisie. M. Miergues lui a reconnu des propriétés fébrifuges. Le peuple se l'administre aussi dans la gravelle ; Cazin a constaté plusieurs fois son efficacité contre cette douloureuse affection. On emploie la décoction de la plante fraîche (30 ou 60 grammes ) ou l'extrait (4 à 8 grammes.).

 

Selon Steffen Guido Fleischhauer, Jürgen Guthmann et Roland Spiegelberger, auteurs de Plantes sauvages comestibles. (Éditions Ulmer, 2018) l'épervière-piloselle a les propriétés suivantes :


Composants : Mucilages, ombelliférone, flavonoïdes, tannins et substances amères.


Propriétés médicinales : L’infusion de piloselle (2 cm3 par tasse) a une action anti-inflammatoire et légèrement diurétique dans les affections respiratoires, les cystites et les néphrites. L’effet antispasmodique est utile en cas d’affection intestinale et de diarrhée légère.

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Usages traditionnels :


Steffen Guido Fleischhauer, Jürgen Guthmann et Roland Spiegelberger, auteurs de Plantes sauvages comestibles. (Éditions Ulmer, 2018) donne quelques idées de recettes traditionnelles :


Utilisations culinaires :

Feuilles : On extrait le jus des feuilles poilues en avril-mai à l’aide d’un extracteur électrique ou en les faisant réduire dans l’eau avant de les passer. Le jus apporte une touche âcre aux soupes, aux fonds de sauce et aux jus de légumes. On peut aussi ajouter les feuilles crues hachées dans les salades et le fromage blanc aux herbes, ou les cuire à la vapeur dans les galettes de céréales et de légumes feuille ainsi que dans les pains de légumes.


Fleurs : Les premiers boutons floraux apparaissent en avril-mai. On les mange crus ou cuits en salade ou avec des légumes ; on peut aussi les conserver dans le vinaigre à la manière des câpres. Les fleurs servent à décorer salades, tartines, plats de légumes et les soupes.


Goût : La plante a une saveur de salade âcre. Les poils des feuilles sont parfois désagréables, mais on les sent à peine si on les prépare comme décrit plus haut. Les fleurs sont moins âpres que les feuilles.

Toutes les autres espèces d’épervières (genre Hieracium) s’emploient de manière similaire. Quelques-unes cependant sont rares, voire protégées.

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Symbolisme :


Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani, on apprend que :


Cette plante herbacée commune à fleurs jaunes, appelée également "épervière" car elle fortifie la vue des éperviers, passait dans l'Antiquité grecque pour remédier à la cécité, d'où le surnom d'Hiérakion (herbe sacrée) que lui donnèrent les médecins de l'époque.

Ses propriétés contre l'état fébrile, reconnues par la phytothérapie, ont été révélées, dit-on dans les Vosges, par l'ange Gabriel inquiet de la fièvre dont Adam souffrait lorsqu'il fut chassé du paradis.

La piloselle, qui jouait un grand rôle dans les préparations magiques des druides, éloigne les démons lorsqu'elle est jetée dans le feu. En Souabe, on en met le jour de l'Ascension dans les étables pour les protéger de la foudre.

On disait également qu'une lame de couteau, trempée dans une décoction de cette plante, pouvait couper n'importe quel matériau, même les plus solides, comme le fer.

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Valérie Bouzon-Langlois, autrice de Paroles de plantes, Comment communiquer avec le règne végétal et rencontrer vos plantes totems ? (Editions Exergue, 2023) partage ses intuitions à propos de la Piloselle :


La Piloselle : La Caresse de l'accompagnement


Son histoire : « Avant, j'offrais mon énergie pour vous tonifier, vous donner de la force, mais, pour certaines personnes, cet entrain était trop fort et provoquait l'effet inverse. Les personnes se retrouvaient déprimées au lieu de se sentir encouragées. J'ai dû changer mon énergie pour la rendre plus douce et ma place s'est faire auprès des personnes mourantes ou en convalescence. »


Son message : « J'assiste les personnes. J'aime les accompagner dans leur convalescence ou avant leur mort. J'accompagne également les aidants dans leur rôle., je les soutiens, ensemble nous sommes plus forts et plus puissants.

Je monter à certaines personnes qu'elles ont besoin des autres pour survivre.

Je donne de l'espoir et remplis les corps de courage.

J'agis comme un courant électrique dans le corps, j'amène la dernière force te énergie, je remets en mouvement ce qui stagne. »


La Piloselle, pour qui et dans quel contexte ? La Piloselle pourra être utilisée pour les personnes qui vivent leurs derniers instants de vie, mais aussi pour les soignants qui les accompagnent. La plante agit comme une caresse de consolation, c'est le « bisou végétal » dont on a besoin quand on a mal. Elle saura également accompagner les personnes qui ont connu un traumatisme brutal avec un risque de mort.

La Piloselle est puissante dans un contexte de détresse physique et psychologique. Elle impulse l'énergie nécessaire du corps pour qu'il survive encore un peu. La fin sera plus douce et la séparation moins douloureuse. Frôler la mort est un traumatisme sérieux, et la Piloselle peut apporter un nouveau souffle au corps et à l'Esprit.


Vertus et utilisations : Accompagner et soulager les douleurs ressenties dans u cadre de fin de vie ou de convalescence (diurétique, anti-inflammatoire, sudorifique et sédative). Infuser pendant dix minutes la plante (feuilles et fleurs), une cuillère à soupe dans une tasse d'eau, noire deux ou trois fois par jour.

Réparer la structure des ongles (tous problèmes). Utiliser le macérat huileux de la plante, appliquer un baume du macérat ou directement le macérat sur les ongles et les masser.


Où agit-elle sur le corps ? Le cerveau, l'utérus, les ongles, les reins.


Comment l'invoquer ? Demander que l'énergie de la Piloselle vous caresse de son électricité et qu'elle agisse aussi longtemps que nécessaire.


Comment la remercier ? « Laissez-moi tapisser vos sols et cueillez-moi entière (feuilles et fleurs), car sans ma fleur je ne donne rien. »


Mots-clés en relation avec la Piloselle : Mort -Tristesse - Présence - Accompagnement - Réconfort - Tendresse - Caresse - Consolation - Au-delà - Partir - Survivre - Énergie - Électricité - Dernière - Vulnérabilité - Force - Courage - Revivre.

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Mythes et légendes :


D'après Angelo de Gubernatis, auteur de La Mythologie des plantes ou les légendes du règne végétal, tome 2 (C. Reinwald Libraire-Éditeur, Paris, 1882),


HIERACIUM (Piloselle, myosotis, hieracium pilosella, le nec’ui-viter des Russes, Mouse-ear des Anglais, oreja de raton des Espagnols, Vergissmeinnicht des Allemands, Nontiscordar di me des Italiens), herbe dont la fleur a été maintes fois chantée par les poètes ; une ballade italienne voit dans le myosotis l’âme d’une jeune noyée métamorphosée en fleur sur le rivage. Les médecins grecs appelaient la piloselle hiérakion (herbe sacrée), et ils croyaient que, par elle, on pouvait rendre la vue aux aveugles. Cette opinion était probablement fondée sur une équivoque. On sait que les Egyptiens représentaient le soleil sous forme de faucon, hierakos, à cause de sa longue vue. Le soleil éclaire tout, sait tout et voit tout. Les hymnes védiques l’appellent Viçva veda, les slaves Vseveda. L’herbe du faucon, l’herbe du hierakos, le hierakion, est devenu à son tour, la plante qui donne la vue.

[...]

NECUI-VITER. — Le nom populaire russe du Hieracium Pilosella, L. (Cf. Volkoff, dans les actes de la Société impériale géographique russe.) M. Markevic (Obicay, Povieria, etc. Malorossian, Kiev, 1861) nous fournit les détails suivants à propos de cette plante magique et propice : « Elle pousse l’hiver, sur le rivage des fleuves et des lacs. On la cueille du 13 décembre au 1er janvier, à l’heure de minuit. Ceux qui voient ne peuvent pas la trouver ; seuls, les aveugles doivent la chercher ; ils sentent la présence de cette herbe ; dès qu’ils s’approchent, l’herbe leur blesse les yeux. Cette herbe est utile aux pécheurs, et pour la traversée des fleuves »

[...]

PILOSELLE (Pilosella ; cf. Saint-Jean, Ier vol.). — En Souabe, le jour de l’Ascension, on place la piloselle et l’auricula muris au-dessus du bétail dans les étables, pour les préserver de la foudre. (Cf. Mannhardt, Germanische Mythen.)

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