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La Psathyrelle

Dernière mise à jour : 10 août




Étymologie :


Issu du grec psathuros, qui signifie "friable".


Autres noms : Psathyrella tuberculata -




Mycologie :


Guillaume Eyssartier et Leif Örstadius, auteurs d'un article intitulé "Psathyrella scanica, nouvelle description d’une espèce rare." (In : Bulletin de la Société mycologique de France, 2017, vol. 133, no 3-4, pp. 309-314) offrent le résultat de leur identification :






 

Jean-Louis Lamaison et Jean-Marie Polese, auteurs d'une Encyclopédie visuelle des champignons. (Editions Artemis, 2005) proposent une fiche synthétique sur la Psathyrelle veloutée :



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Vertus thérapeutiques :


Pierre Malzy, auteur d'un article intitulé "Quelques plantes du Nord Cameroun et leurs utilisations". (In : Journal d'agriculture tropicale et de botanique appliquée, vol. 1, n°5-6, Mai-juin 1954. pp. 148-179) a exploré les connaissances de trois ethnies du Cameroun :


La majorité des champignons médicinaux recensés sont aussi comestibles. Ainsi les populations Nagot surtout les Holli utilisent certaines espèces de champignons sauvages pour guérir des maladies. [...] Par ailleurs, l’espèce Psathyrella tuberculata est utilisée pour guérir une infection au niveau de la paume des pieds appelée localement « Itankpa », elle se manifeste par la perte douloureuse de l’épiderme au niveau de la paume des pieds.. Il est important de souligner que les Fon ne détiennent aucune connaissance des champignons sur le plan médicinal, seul les Nagot et les Holli mais c’est surtout les Holli qui sont les vrais détenteurs du savoir des champignons utilisés en médecine. Les valeurs d’usages calculées nous confirment que les champignons médicinaux sont plus connus et plus utilisés par les Holli comparé autres ethnies (Nagot, Fon).

[...]

Processus d’usage médicinal :

  • « Itankpa » : L’espèce Psathyrella tuberculata est celle utilisée pour guérir cette maladie. On met ladite espèce fraiche ensemble avec du Sodabi et les feuilles du « Kpokpo ». Le mélange ainsi obtenu sera bu par le malade chaque matin.


N.B. : en 2020, ce champignon change de nom Candolleomyces tuberculatus car on le classe désormais dans le genre Candolleomyces, mais il reste dans la famille des Psathyrellaceae.

 

G.C. Yian, B.M.S. Pitta et M.S. Tiébré, auteurs de "Champignons Sauvages Comestibles Et Pharmacopée Traditionnelle En Zone Forestière De La Côte D’Ivoire" (IOSR Journal Of Pharmacy And Biological Sciences, Volume 15, Issue 2 Ser. II (Mars-Avril 2020), pp. 35-45)


Description et usages thérapeutiques : Psathyrella tuberculata (Pat.) Smith (Psathyrellaceae)

Cette espèce présente un chapeau de 2,8 à 3,1 cm de diamètre, initialement subglobuleux à globuleux, campanulé, convexe, devient plan à maturité. La surface est couverte de petites écailles fines avec un revêtement sec et hygrophane. Il est brun pâle au centre ; la marge est d’abord infléchie ensuite droite, striée, souvent finement fissurée avec une couleur gris clair. La chair est fragile et mince. Les lamelles sont très serrées étroitement adnées, minces, simples, fragiles, arquées, uniformes avec une arête lisse. Elles sont d’abord blanches, puis deviennent grisâtres et enfin noirâtres. Elles ont tendance à se liquéfier avec l’âge. Le pied présente une longueur de 3,1-9,3 × 0,2-0,5 cm. Il est central, cylindrique, droit ou courbé, uniforme à la base avec la présence d’un anneau membraneux, fragile et parfois mobile. Le revêtement est sec, glabre luisant à floconneux, il est creux et fibreux avec une coloration blanche.


Usage thérapeutique : les enquêtés ont révélé que Psathyrella tuberculata est utilisée pour soigner la faiblesse sexuelle, le paludisme, la tension, la toux, les maux de ventre, d’oreilles et d’yeux. L’espèce intervient également dans le traitement des plaies de bouche et de ventre. Pour les maladies comme la faiblesse sexuelle, le paludisme, les maux de ventre et la toux, le traitement consiste à faire une décoction à base de l’espèce ensuite à absorber en boisson le décocté obtenu. En ce qui concerne les maladies comme les maux d’yeux et d’oreilles, l’espèce à l’état frais est pétrie puis quelques gouttes de l’extrait obtenu sont introduites dans les yeux et dans les oreilles. Les personnes souffrantes de tension les consomment après la cuisson en sauce.

[...]

Au Bénin, Psathyrella tuberculata est indiquée dans le traitement de la bilharziose et l’épilepsie. L’espèce est également citée en Centrafrique pour lutter contre les parasites intestinaux.

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Amako Pauline N'Douba, Djako Sosthène Thierry Akre, Kouhonon Marie-Flavie Banza et al., dans un article intitulé "Status of therapeutic macromycetes in traditional medicine in Daloa (Centre-West, Côte d’Ivoire)." (GSC Biological and Pharmaceutical Sciences, 2022, vol. 21, no 1, pp. 60-66) présentent les usages thérapeutiques d'une autre psathyrelle :

Espèce de Macromycète

Nom vernaculaire (Baoulé)

Maladies traitées

Comment l'utiliser

Psathyrella tuberculata

N’dré blé

Asthme - Toux sèche -

Infections des poumons -

Ajouté à du kaolin et à une plante, il est appliqué sur

le diaphragme du patient. Il est également donné en bouillon légèrement salé au patient.

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Intérêt culinaire :


Selon Jean Després, auteur de L'univers des champignons. (Les Presses de l'Université de Montréal, 2012) :


Le Djon-Djon : en Haïti, une psathyrelle, cueillie en bordure des chemins, fait partie d'un plat national à base de riz et sert d'épice à de nombreux autres plats (Paul et Akers, 2000). Il s'agit d'un petit champignon, proche de la Psathyrelle de De Candolle (Psathyrella candolleana) et qui porte le nom de Djon-Djon. C'est une exception, car en raison de leur petite taille, les psathyrelles ne présentent généralement aucun intérêt pour la table et peuvent en plus être confondues avec de nombreux champignons toxiques et hallucinogènes.

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Symbolisme :


Dans son article intitulé "Quelques plantes du Nord Cameroun et leurs utilisations". (In : Journal d'agriculture tropicale et de botanique appliquée, vol. 1, n°5-6, Mai-juin 1954. pp. 148-179) Pierre Malzy aborde également les aspects magiques relatifs à l'usage de ce champignon :


Utilisation des champignons sauvages sur le plan magico-religieux : Les populations Nagot surtout les Holli détiennent des connaissances concernant l’usage magico-religieux des champignons sauvages, ce qui n’est pas le cas chez les Fon. Ce qui a été vérifié en calculant les valeurs d’usages ethnobotaniques qui ont différé d’une ethnie à une autre. Toutes les espèces n’interviennent pas ici, il y a des espèces appropriées à l’usage magico-religieux. Ce sont des espèces comestibles comme médicinales. Il s’agit des espèces telles que : Collybia sp., Marasmius sp., « oludèrè » ; Psathyrella tuberculata.

[...]

Les espèces « oludèrè », Marasmius sp, Collybia sp. et Psathyrella tuberculata sont utilisées pour amener quelqu’un à aimer un autre contre son gré comme on l’a affirmé plus haut. Sur ce plan d’autres utilisent l’espèce « oludèrè » pendant que d’autres utilisent Marasmius sp. ou Collybia sp. ou Psathyrella tuberculata. Le processus consiste à associer une des espèces avec les grains de Aframomum melegueta « atayéré : » puis on brûle l’ensemble et on obtient de la cendre noire qu’on met dans du miel sur lequel on prononce le nom de la personne qu’on aimerait attirer puis on prend quelques gouttes de cuillerée. [...] Ce (...) processus permet d’amener quelqu’un à aimer un autre sans sa volonté. Notons que ces pratiques sont exécutées par les hommes afin d’attirer les femmes vers eux.

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