Étymologie :
SALADELLE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1845 (Besch.). Empr. au prov. saladello « statice », dér. de salado « salade » (salade 1*; v. Mistral et FEW t. 11, p. 83a).
STATICE, subst. masc. ou fém.
Étymol. et Hist. 1615 (J. Des Moulins, trad. de Daléchamps, Hist. gén. des Plantes, Lyon, II, 89 d'apr. Arveiller ds Fr. mod. t. 33, p. 231). Mot lat. désignant une plante astringente, empr. au gr. η ̔ σ τ α τ ι κ η ́.
Autres noms : Limonium vulgare ; Immortelle bleue ; Lavande de mer ; Lavande triste ; Lilas de mer ; Lavande des gardians ; Oreille de lièvre ; Romarin des marais ; Statice de Narbonne ; Statice maritime ;
Robert Geuljans poste le 24 Octobre 2011 sur le site Etymologie-occitane l'article suivant :
Saladèlo s.f. « statice limonium » d’après Mistral, saladela « petite oseille » d’après Alibert.
C’est un dérivé de sal « sel » parce qu’elles poussent sur des terres très salées, qu’elles tapissent de mauve à la fin de l’été. Il y a 6 espèces de saladelles en Camargue. Le mot est passé en français depuis 1845 mais garde la connotation provençale (TLF). Comme il n’y a des saladelles qu’en Camargue, on peut affirmer qu’il s’agit d’un mot camarguais prêté au français.
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Botanique :
Dans l'avant-roman de Yves Viollier, Les lilas de mer. (Éditions Robert Laffont, 2011), on peut lire les précisions suivantes :
Le lilas de mer (Limonium vulgare) croît dans les endroits sablonneux, vaseux ou rocailleux, au bord de la mer. C'est une plante vivace de dix à quatre-vingt centimètres, à tige florifère. Ses fleurs, à corolle violacée et à calice lilacé ou bleuâtre, s'épanouissent depuis le mois de juillet jusqu'au moi d'octobre, parfois encore au novembre. Ses parties souterraines sont recommandées pour leurs vertus toniques et astringentes.
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Symbolisme :
Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) évoquent rapidement le symbolisme du toquet :
TOQUET ou STATICE MARITIME - SYMPATHIE.
Le nom de cette plante vient du mot grec Statikos, qui exprime tout ce qui a la propriété d'arrêter, d'unir, de retenir. Les fleurs de cette Statice sont petites, nombreuses, tournées vers le ciel, et forment des épis d'un joli bleu. On les cultive pour leurs agréments, mais la plante est naturelle aux lieux marécageux et surtout aux rivages de la dont elle lie les sables par ses nombreuses racines.
Selon le site de l'hôtel Le Dauphin bleu :
Symbole de la Camargue, la plante aux reflets bleus et violets décore les salles ou orne les jardinières des mariés. Ces petites fleurs typiques accompagnent aussi les Camarguais dans leur dernière demeure. Ces « fleurs du gardian » à la floraison estivale (de juillet à septembre selon les espèces) sont néanmoins présentes sur toutes les côtes françaises. Dans certaines régions, on l’appelle lavande de mer. Poussant presque exclusivement en milieu salé, elles ont résolu le problème du sel en l’excrétant par des pores situés au revers de leurs feuilles.
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Littérature :
« C'est une joie dont il veut mâcher toute l'odeur et saliver longtemps le jus comme un mouton qui mange la saladelle du soir sur les collines. Il va, comme ça, jusqu'au moment où le beau silence s'est épaissi en lui et autour de lui comme un pré. »
Jean Giono, Regain