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Le Bolet bai

Dernière mise à jour : 11 mai




Étymologie :


  • BOLET, subst. masc.

Étymol. et Hist. Début xive s. (Gloss. Lat.-G., B.N.L., 7692 dans Gdf. Compl. : Boletus, boulet) ; 1505 bolet (Platine de honneste volupté, fo90 vo, ibid.). Empr. du lat. impérial boletus, attesté dans la plupart des cas au plur., dep. Sénèque, Nat., 4, 13, 10 dans TLL s.v. 2066, 72 ; v. André, Bot. s.v.


  • BAI, BAIE, adj. et subst.

ÉTYMOL. ET HIST. A.− Adj. 1165-70 « brun rouge » (B. de Ste Maure, Troie, éd. L. Constans, 6241 ds T.-L. : Palefreiz orent genz e beaus ... Ferranz e bais e pomelez Orent cous, cropes e costez). B.− Subst. ca 1170 « cheval brun rouge » (Chr. de Troyes, Erec et Enide, éd. W. Foerster, 2663 ds T.-L. : Le bai de Gascoingne). Du lat. badius « de couleur brun rouge (en parlant du cheval) » attesté dep. Varron (Men., 358 ds TLL s.v., 1673, 11).


Lire également les définitions de bolet et bai afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Imleria badia - Xerocomus badius - Bolet fauve - Cèpe bai - Cèpe des châtaigniers -

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Mycologie :


Lyra Ceoltoir autrice d'un magnifique Grimoire de Magie forestière (Alliance magique Éditions, 2021) décrit le Cèpe des châtaigniers de la manière suivante :


« Boletus », « Xerocomus », « Imleria » ? On ne sait plus trop à quel saint à se vouer avec le bolet bai ! Il faut dire que ce champignon apparenté aux cèpes et aux bolets est assez borderline pour avoir été reclassé à de multiples reprises par la communauté scientifique. Son nom actuel, depuis 2014, fait référence à Louis Imler, fondateur du Cercle de Mycologie d'Anvers, et à sa couleur, l'adjectif latin badia, désignant la couleur de la châtaigne (retranscrite en français par le terme « bai », évoquant la robe des chevaux bruns à la crinière noire).


Vie de champignon : Les champignons du genre Imleria se distinguent de leurs cousins par un chapeau de couleur châtaigne, visqueux par temps humide, perché sur un pied oscillant entre le crème et le jaune pâle, avec une mousse de spores jaune clair bleuissant rapidement à la moindre pression ou section. Le Bolet bai, on s'en doute, rentre parfaitement dans cette description, avec son chapeau brun visqueux et hémisphérique chez les sujets jeunes, plus velouté et convexe en vieillissant, de 5 à 12 centimètres de diamètre en moyenne. Son pied, jaune paille strié de brun-roux, évoquant le bois, mesure de 5 à 10 centimètres de hauteur sur 2 à 3 centimètres de diamètre, ce qui est assez élancé pour cette famille trapue. Ses tubes crème ou jaunes deviennent bleu indigo dès qu'on les touche ou les entaille, à cause de la présence d'acide variégatique, un chromogène qui s'oxyde au contact de l'air pour se transformer en boletoquinone, une substance connue pour sa teinte bleue. Sa chair est blanche teinté de jaune, très denses chez le jeune champignon, et bleuit elle aussi dès qu'on la coupe, pour la même raison. Sa saveur douce et son odeur rappellent celle des autres cèpes, dont il constitue souvent un remplaçant acceptable dans les assiettes (à condition de ne pas manger son pied, coriace et insipide).

Hélas, le bolet bai a la désolante capacité à fixer très facilement les polluants, en particulier les métaux lourds, ce qui rend sa consommation risquée dans les zones contaminées. Depuis l'accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl, il est généralement rejeté à cause de sa propension à concentrer les éléments radioactifs, notamment le césium 137. Néanmoins, il contient également de la rhéanine, un acide aminé assez rare (la seule autre source connue est le thé) possédant d'intéressantes propriétés capables de réduire le stress mental et physique.

Il pousse de juin à novembre, avec des pics de croissance en septembre et octobre, autant sous les résineux que les feuillus, parfois directement sur les souches d'arbres très décomposés, ou sous les frondes des fougères.

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Usages traditionnels :


Selon Frédéric Duhart, auteur d'une « Contribution à l’anthropologie de la consommation de champignons à partir du cas du sud-ouest de la France (XVIe -XXIe siècles) », (Revue d’ethnoécologie [En ligne], 2 | 2012) :


Parallèlement, la méfiance vis-à-vis de certaines caractéristiques très visibles joue un rôle essentiel dans de nombreux rejets. Noircissant fortement à la cuisson, le bolet orangé (Leccinum aurantiacum) était considéré au XIXe siècle comme « un poison » par la majorité des paysans béarnais (Bergeret 1909 : 875).

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Symbolisme :


Dans son Grimoire de Magie forestière (Alliance magique Éditions, 2021) Lyra Ceoltoir rend compte de son expérience magique avec les champignons :


Dans le chaudron : Sa capacité à bleuir à la moindre pression en fait un agent transformateur en magie, lié à la spiritualité et à la révélation. Son bleu indigo évoque en effet la couleur traditionnellement associée à l'élévation et aux capacités psychiques. Pour cette raison, on peut le faire entrer dans les charmes et les sortilèges destinés à réveiller un potentiel latent, renforcer les capacités psychiques ou encore dynamiser une pratique magique faiblissante suite à une épreuve ou un passage à vide.

Il entre de même très bien dans les pratiques de divination, que l'on peut effectuer directement sur le champignon sur place, en cueillant un spécimen avant de le jeter délicatement au sol pour l'y faire rouler, puis en interprétant les tâches bleues apparaissant sur ses tubes et sa chair afin d'obtenir une réponse à ses questions, à la manière des feuilles de thé ou de la cristallomancie.

Étant donné son apparence semblable aux cèpes, il peut également être utilisé dans les sortilèges de glamour (travaillant sur l'amélioration de l'apparence physique) ou de dissimulation légère.


Le Message de l'Autre Monde : « Je suis le potentiel, l'humilité insignifiante au premier abord, mais qui cache en elle, quelque part, des capacités qui ne demandent qu'à s'épanouir. N'aie pas peur de me valoriser, de me cultiver, de me mettre en avant : je suis peut-être timide et réservé, mais je suis puissant, à condition qu'on me donne les bonnes conditions pour m'exprimer à ma pleine mesure. Je t'apprends que les apparences sont parfois trompeuses, et que la plus petite et la plus anodine des choses peut recelé un profond pouvoir. Fais-toi confiance, écoute la voix de ton inconscient : tu détiens en toi toutes les réponses dont tu as besoin pour avancer. »


Sortilège : La septième couleur : Pour réveiller une intuition endormie


L'indigo est fréquemment définie comme la septième couleur de l'arc-en-ciel, définies par Isaac Newton, et souffre d'une triste réputation élitiste aux dérives parfois sectaires dans la conception des « enfants indigo », cette croyance New Age considérant certains enfants, présentant souvent des caractéristiques particulières (troubles dys-, spectre autistique, hyperactivité, etc. ), comme pourvus de capacités spirituelles supérieures et destinés à l'amélioration de l'humanité. Sans tomber dans ces clichés douteux, il est vrai qu'une perception différente du monde permet parfois de l'appréhender avec une lucidité accrue et une finesse plus percutante. Dans ce sens, écouter la petite voix de l'intuition peut s'avérer très profitable. Hélas, nous la faisons la plupart du temps taire au profit du conscient ou de l'ego, et il devient alors parfois difficile.

Si votre intuition semble souffrir d'une baisse de régime, partez en quête d'un jeune et vigoureux Bolet bai dans votre forêt favorite, lors d'une belle journée d'automne, de préférence en lune croissante. Une fois le champignon trouvé, cueillez-le avec grand respect en lui adressant une offrande appropriée. Demandez-lui son assistance par une petite incantation, quelque chose comme :


« Joli bolet bai, modeste ami des forêts,

Toi qui deviens bleu dès que tu es touché,

Cette voix qui en moi se tait,

Aime-moi à la réveiller ! »


Prenez le champignon entre vos mains, coupez son pied sous le chapeau et faites rebondir ce dernier d'une main à l'autre, comme une balle de jonglage, à neuf reprises. Observez les traces bleues qui apparaîtront sur ses tubes suite aux chocs et tenez de les interpréter. Si c'est difficile, n'hésitez pas à les prendre en photo pour y revenir à tête reposée. Ces traces constituent un message de votre intuition, qu'il vous faudra décoder pour renouer le contact avec elle. Prenez votre temps, pensez à votre mythologie personnelle,, et surtout, faites-vous confiance !

Pour renforcer le sortilège, vous pouvez manger le chapeau du champignon pour en absorber encore plus le message, dans un repas ritualisé. Pensez à lui associer des herbes et d'autres aliments liés au même but, comme le romarin (Salvia rosmarinus) pour renforcer votre mémoire, les noix (Juglans regia) pour accroître les capacités psychiques, ou encore des baies de genièvre (Juniperus communis) pour surmonter la stagnation mentale.


Le Bleu de la Vérité : Si un mensonge ou un secret vous pèse, mais que vous êtes tétanisé par la peur d'avouer la vérité, cherchez le soutien du Bolet bai. Par une journée d'automne nuageuse, partez en quête de l'un de ces champignons et demandez-lui l'autorisation de le cueillir pour votre pratique. expliquez-lui ce qui vous motive et sentez s'il se montre favorable à votre requête. Dans le cas contraire, cherchez-en un autre.

Si la réponse est affirmative, cueillez le champignon et rentrez chez vous. Déposez-le sur uen place à découper et débitez-le en fines tranches à l'aide de votre athamé ou d'un couteau aiguisé. Disposez les morceaux ainsi obtenus de façon à esquisser un symbole, un sigil ou une silhouette évoquant la vérité que vous souhaitez révéler. Cela peut être un pentacle, si vous désirez faire part à un proche de vos convictions sorcières, un cœur, pour avouer vos sentiments à la personne dont vous êtes amoureux en secret, la lettre grecque lambda, pour faire votre coming out, etc.

Méditez un instant sur le symbole en regardant la chair du champignon tourner au bleu. Vous pouvez renforcer cette contemplation par une incantation affirmant votre volonté, par exemple :

« Comme ta chair devient bleue,

La vérité sortira du puits.

Mentir, plus jamais je ne veux,

Parler me rendra épanoui. »


Laissez sécher les tranches du champignon à l'air libre près d'une source de chaleur ou au four à faible puissance, et glissez-les dans un sachet blanc (ou de toute couleur que vous jugerez appropriée). Portez le sachet sur vous le jour où vous souhaitez vous lancer, pour accroitre votre courage et votre éloquence. Une fois cette épreuve franchie, retournez le champignon à la terre dans un endroit tranquille, en le remerciant pour son soutien.

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