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L'Entonnoir des Elfes




Identification :


Selon le Wikipédia anglais :


Clitocybe catinus est décrit comme différant de C. gibba par son chapeau blanc avec parfois une tonalité rose et sa légère odeur de farine. Harmaja (2003) lui a donné un nouveau nom, Infundibulicybe catinus. Vizzini et al. (2011) l'ont classé comme une variante colorée d'Infundibulicybe gibba.

L'ancien nom Clitocybe infundibuliformis est souvent identifié comme un synonyme d'I. gibba, mais selon Species Fungorum cette utilisation était incorrecte et le C. infundibuliformis original était un champignon différent.

 

Infundibulicybe catinus (Singer) Harmaja [synonyme de Infundibulicybe gibba d’après Vizzini et al., 2001, Mycologia 103(1), p. 203-208]


Autres noms : Infundibulicybe catinus - Infundibulicybe gibba - Clitocybe bossu - Clitocybe en entonnoir - Clitocybe gibba - Clitocybe infundibuliforme - Clitocybe napolitain - Clitocybe ombonné - Coupe bocagère - Fausse girole -

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Étymologie :


Étymol. et Hist. Fin xie s. judéofr. entonedoir (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, p. 47) ; xiiie s. (Rel. commerciales entre la France et la Flandre, 163, Finot ds R. Hist. litt. Fr. t. 11, p. 507). Dér. du rad. de entonner 1*; suff. -oir*.


* Dans l'article "INFUNDIBULUM,, subst. masc."

Étymol. et Hist. 1. 1611 infondibule « entonnoir » (J. Duval, Methode de guarir tous catarrhes, 6) ; 2. 1694 infundibulum anat. (Dionis, Anatomie de l'homme suivant la circulation du sang et les nouvelles découvertes, p. 363). 1 empr. tardif au lat. infundibulum « entonnoir » ; 2 lat. infundibulum, repris par les naturalistes. Les parlers méridionaux et en partic. le gasc., ont connu plus anciennement des formes héréditaires de infundibulum qui y survivent encore et ont pénétré jusqu'en angl. à la faveur du succès des vins de Bordeaux (cf. FEW t. 4, p. 682). Bbg. Quem. DDL t. 8.


Étymol. et Hist. 1866 supra. Du lat. umbo, umbonis « pièce faisant saillie sur une surface » d'où le sens spéc. « bosse du bouclier ».


Lire également la définition des termes entonnoir, infundibuliforme, ombon et ombonné afin d'amorcer la réflexion symbolique.

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Mycologie :


Gaston Portevin, auteur de Champignons d’automne. (In : La Terre et La Vie, Revue d'Histoire naturelle, tome 3, n°10, 1933. pp. 619-622) décrit le clitocybe en entonnoir :


Le Clitocybe en entonnoir, ou infundibuliforme, est beaucoup plus grêle. Son chapeau est chamois pâle ou ochracé, assez mince, d’abord convexe avec un mamelon central, puis déprimé en entonnoir ; les lamelles sont blanches et serrées, le pied grêle, de la même couleur que le chapeau, et cotonneux à la base. C’est un Champignon peu charnu, mais très agréable à consommer et généralement abondant ; il pousse, dans les bois, sur les feuilles mortes.

 

Fiche réalisée par Patrick et Jean-Pierre, disponible sur le site Carpophore :






 

Dans l'ouvrage intitulé Champignons (Sélection du Reader's Digest, 2007), on trouve une description qui vient compléter les précédentes :


Ce petit Clitocybe est sans doute le plus commun du genre. Son chapeau, d'un diamètre de 5 à 9 cm tout au plus, est très mince, toujours mamelonné au centre, pointu d'abord, puis en entonnoir. Sa couleur est très fidèle, chamois clair, nuancé d'incarnat et pâlissant un peu par temps sec. La marge est mince, régulière ou lobée. Les lamelles sont très décurrentes et font de cette espèce le type Clitocybe parfait. Elles sont serrées, pas très larges, blanches, puis passent à l'incarnat jaunâtre. Le pied est relativement court, de 3 à 5 cm de haut et de 5 mm de diamètre, spongieux, élastique, grêle, renflé et cotonneux à la base. Le haut du pied est presque de la même couleur que le chapeau. La chair est assez tenace, molle et élastique à la fois, blanche, de saveur douce, et elle exhale une odeur voisine de celle de Clitocybe geotropa (Clitocybe géotrope), mais moins accusée. La spore est ovoïde sphérique, pointillée, emesure 7 m. L'habitat de cet aimable Clitocybe est très vaste. Sur tous les continents, on le rencontre très communément dans toutes les forêts de conifères et de feuillus, de l'été à l'automne, chaque fois que la couche des feuilles ou des aiguilles est bien mouillée par la pluie. C'est en effet un saprophyte absolu, qui ne vit que de la substance des feuilles ou des aiguilles tombées, qu'il enveloppe du feutrage léger de son mycélium. Malgré sa minceur, c'est un comestible agréable, surtout quand il est encore jeune. Ce dernier point vaut d'ailleurs pour tous les Clitocybes, car ils deviennent fibreux en vieillissant et, en même temps, prennent une odeur forte et peu agréable.


Identification : Se reconnaît à sa petite taille, à la forme en entonnoir du champignon adulte, à sa couleur chamois, à son mamelon central, à ses lamelles très Récurrentes, serrées mais peu larges, à sa chair blanche, douce et parfumée. Son habitat parmi les feuilles mortes ou les aiguilles aide également à l'identifier très facilement.


Comme cette espèce est souvent très commune avant que d'autres, plus charnues, ne se soient montrées, elle offre au récolteur un intérêt certain, surtout quand elle est encore jeune. Il faut en éliminer le pied, qui est fibreux et coriace. Contrairement à beaucoup d'autres champignons, le Clitocybe en entonnoir demande une cuisson prolongée en raison de sa chair un peu coriace.

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Usages traditionnels :


F.S. Cordier, auteur de Les Champignons, Histoire - Description - Culture - Usages des espèces comestibles, vénéneuses et suspectes... (J. Rotschild Éditeur, 1876) mentionne la culture de ce champignon :


En Italie, on cultive aussi, pour l'usage culinaire, une autre espèce de champignon, l'Agaric napolitain, Agaricus neapolitanus, Pers., qui vient sur le marc de café torréfié.

Voici ce que Tenore disait de ce champignon dans une lettre écrite à Persoon, ce savant père de la mycologie, en lui envoyant plusieurs individus de cette espèce :

« Le champignon que vous trouverez ci-joint se développe sur le marc de café pourri et gardé dans un endroit humide, pendant huit à dix mois. Ce n'est que depuis peu d'années que le hasard le fit découvrir. Des jeunes religieuses d'un couvent de Naples l'ont trouvé sur un tas de marc de café ramassé dans un coin ombragé de leur jardin. Dès lors elles en ont répandu la nouvelle, et à présent on se le procure artificiellement ; car ici on a pris l'habitude de ramasser ce marc pendant quelque temps, en employant aussi celui des boutiques, pour en faire une provision plus considérable. On fait pourrir le marc dans un pot de terre cuite, non vernissé, déposé à l'ombre, et arrosé pour entretenir une humidité constante. Les champignons paraissent au bout de six mois environ ; ils sont bons à manger et d'assez bon goût. (1)

Dans la culture de l'Agaric napolitain, il n'est pas nécessaire de recourir à l'emploi de mycélium. Les spores de ce champignon seraient à peu près répandues partout si, comme le pense Fries, cet Agaric n'est autre chose que son Agaricus catinus, ou l'Agaricus infundibuliformis, Bull., peut-être l'Agaricus suavis, Pers., si commun dans nos bois. Il est donc à présumer que la culture de ce champignon réussirait en France.


Note : 1) Persoon, Mycologie européenne, t. III, p. 74.

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Symbolisme :


Sur le site de Midi Libre, on peut lire l'article suivant (non signé) du 9 septembre 2011 :


L'entonnoir géant installé sur les allées Maillol : un symbole de l'identité sexuelle


Le plus grand entonnoir du monde, de 3 m de hauteur sur 3 m de diamètre, a été érigé jeudi dans le centre de Perpignan par l'artiste Marc-André 2 Figueres pour représenter "le genre", au moment même où une polémique s'instaure sur l'identité sexuelle dans les manuels scolaires. "Il s'agit de montrer à travers cet objet la dualité intégrée du masculin et du féminin, puisqu'il est masculin dans son extérieur et qu'il contient sa féminité", a expliqué Marc-André 2 Figueres en soulignant que l'entonnoir est ainsi "doublement sexué".

L'artiste, qui expose par ailleurs dans les 5 musées de la ville quelque 400 oeuvres, pour la plupart également des entonnoirs créés ces 20 dernières années, "essaie depuis longtemps de faire émerger l'idée d'androgynie et de ce que l'on appelle aujourd'hui le 'genre', qui propose le côté culturel au-delà du côté sexuel déterminé". Des manuels scolaires expliquant "l'identité sexuelle" des individus autant par le contexte socio-culturel que par leur sexe biologique ont été contestés récemment, et 80 députés UMP ont demandé leur retrait au ministre de l'Education nationale, Luc Chatel.

"On naît avec un sexe déterminé, immuable, inchangeable, et on a un genre mobile qui va du masculin au féminin, et aller-retour, avec un curseur au quotidien", estime Marc-André 2 Figueres : "On va explorer la partie que l'on ne connaît pas". Le plus grand entonnoir du monde, en cours d'homologation par le Guinness des Records, est rouge "couleur de la fusion, qui permet aux atomes de se mélanger, et donc couleur du genre", posé sur un cube, "symbole de l'unité".

Enfin, insiste l'artiste, il représente le "visible et l'invisible, avec la partie extérieure pour l'aspect phallique, et la partie interne, qu'on ne voit jamais mais qui est là, qui représente l'aspect féminin". Marc-André 2 Figueres est notamment connu pour une installation monumentale à Collioure (Pyrénées-Orientales): des cadres vides, symboles féminins, au travers desquels on voit le clocher de l'église, symbole masculin. L'entonnoir géant et une partie des oeuvres exposées à Perpignan jusqu'à fin octobre seront ensuite présentés notamment à Barcelone et Hanovre.

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