Étymologie :
GOYAVE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1555 guayaba (J. Poleur, L'hist. nat. et gen. des Indes, Isles, et Terre Ferme de la Grand Mer Oceane [trad. de l'esp. de J. G. de Oviedo], fo 119a ds König, p. 100) ; 2. 1601-03 gouiaue (S. Champlain, Brief discours, p. 27 ds Arv., p. 246) ; ca 1643 gouyave (D. Le Hirbec, Voyages aux Antilles, aux Pays-Bas et en Italie, p. 21, ibid., p. 252). Empr., par l'intermédiaire d'un « baragouin » comm., à l'arawak des Antilles guayaba ; 1 a été introduit par l'intermédiaire d'un texte esp. (cf. 1526, Oviedo ds Fried.). V. Arv., pp. 244-253 et FEW t. 20, p. 67a.
Autres noms : Psidium guajava - Poirier des Indes.
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Botanique :
Jean-Marie Pelt, dans son ouvrage intitulé simplement Des fruits (Librairie Arthème Fayard, 1994), brosse le portrait de la Goyave :
Le goyavier est un arbre d'Amérique tropicale particulièrement « conquérant ». Non seulement, à l'instar de la plupart des plantes de ces latitudes, il a su se répandre sur toute la ceinture intertropicale du globe, mais il représente au surplus une espèce envahissante capable de vivre sur des sols sablonneux et pauvres qu'il couvre d'une généreuse végétation. L'Île de la Réunion, par exemple, a fait l'objet d'une vigoureuse offensive du goyavier. Venu du Nouveau Monde, celui-ci forme des recouvrements très denses dans lesquels il s'épanouit avec une outrageante aisance. Son pouvoir d'envahissement est tel qu'on le classe parmi les végétaux les plus indésirables de l'île. Sans compter - mais reconnaissons ici une facétie de la nature - que les herbicides n'ont aucune prise sur lui, ou bien peu.
L'arbre jeune possède des tiges quadrangulaires qui permettent une identification aisée. Le fruit est une grosse baie rouge grenade ou blanche selon les variétés, surmontée par les restes du calice. La pulpe a une saveur douce, musquée, très aromatique. Il est vrai que la goyave appartient à la famille de la cannelle, du clou de girofle et de la noix de muscade...
La goyave semble bien être le fruit le plus riche en vitamine C : elle en contient de quatre à cinq fois plus que l'orange (soit 400 mg pour 100g). En revanche, elle est nettement moins riche en autres vitamines, métaux et oligo-éléments.
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Usages traditionnels :
Jean-Pierre Nicolas, auteur de "Plantes médicinales du Nord de Madagascar" (Ethnobotanique Antakarana et informations scientifiques. Jardins du Monde, 150 p., 2003) confronte le savoir traditionnel au savoir moderne occidental :
Utilisation en médecine traditionnelle :
Partie utilisée : feuille
Données issues des enquêtes : Il est conseillé de boire la décoction de feuilles pour soigner la diarrhée, les dysenteries et les douleurs ou coliques qui l’accompagnent.
On peut aussi piler les jeunes feuilles et les faire infuser dans un verre d’eau chaude. Les jeunes feuilles froissées ou pilées peuvent être consommées directement.
Pour soulager les maux de ventre et les crampes qui apparaissent tôt le matin, on recommande de boire une décoction de six jeunes feuilles de goyavier et de barbes de maïs (Zea mais), à laquelle est ajoutée de la cendre.
La décoction d’un mélange de feuilles de citronnier (Citrus aurantiifolia) et de goyavier s’utilise pour soigner la toux.
La consommation d’une décoction concentrée de feuilles de goyavier est conseillée pour le soin de la fièvre, les symptômes grippaux, le paludisme et la fatigue.
Informations scientifiques
Principaux constituants chimiques :
Feuille : huile essentielle (caryophylène, nérolidiol, bisabolène, aromadendrène, sélinène), sitostérols, triterpénoïdes (acides oléanolique, ursolique, cratégolique, guajavolique), acides organiques, tanins (10 % de tanins ellagiques), flavonoïdes (quercétine).
Fruit : vitamines A et C, acides organiques, fer et phosphore.
Graine : composés phénoliques et flavonoïdes (dérivés de la quercétine). Racine : leucocyanidines, stérols, acide gallique.
Propriétés pharmacologiques
Feuille : bonne activité antibactérienne, liée principalement aux composés flavonoïdiques (bactéries Gram + et Gram -), antifongique (Candida albicans, Epidermophyton floccosum), antiparasitaire in vitro (Entamoeba histolytica, Plasmodium sp.), antidiarrhéique, spasmolytique, sédative et anti-inflammatoire. Les extraits aqueux des feuilles montrent une activité antitussive. Les feuilles et les fruits ont des propriétés antidiabétiques et diminueraient les taux sanguins de glucose de manière transitoire chez des volontaires sains et chez des patients en début de diabète de type II.
Écorce : les extraits aqueux et méthanoliques des écorces présentent également une activité antibactérienne. Toxicologie Absence d’effets indésirables connus.
Selon Kevin Yvars, auteur de Etude sur l’utilisation traditionnelle des plantes en pays Dagara (Université de Lille ; Faculté des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques, 2019) :
Usage médicinal
Les feuilles et jeunes pousses broyées en décoction par voie orale pour soulager la diarrhée.
Feuilles en décoction par voie orale et friction sur le corps pour guérir les hémorroïdes.
Contre la fièvre jaune, les feuilles en décoction sont associées avec les feuilles de Carica papaya, par voie orale.
Culinaire : Fruits comestibles et énergétiques.
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Symbolisme alimentaire :
Pour Christiane Beerlandt, auteure de La Symbolique des aliments, la corne d'abondance (Éditions Beerlandt Publications, 2005, 2014), nos choix alimentaires reflètent notre état psychique :
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