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Le Gui (suite)

Dernière mise à jour : 3 mars

Suite de l'article commencé en novembre 2016 et que vous pouvez lire ici.




Symbolisme celte :


Voici le texte consacré au gui par Pline l'Ancien (23 av. J.-C. - 79 ap. J.-C.) dans son Histoire naturelle, livre XVI :

« Le gui sur le rouvre est extrêmement rare et, quand on le trouve, on le cueille dans une grande cérémonie religieuse. Avant tout, il faut que ce soit le sixième jour de la lune, jour qui est le commencement de leurs mois, de leurs années, et de leurs siècles, qui durent trente ans : jour auquel l'astre, sans être au milieu de son cours, est déjà dans toute sa force, ils l'appellent d'un nom qui signifie "celui qui guérit tout". Ayant préparé selon les rites, sous l'arbre, des sacrifices et un repas, ils font approcher deux taureaux e couleur blanche, dont les cornes sont liées pour la première fois. Un prêtre, vêtu de blanc, monte sur l'arbre et coupe le ui avec une serpe d'or ; on le reçoit dans une saie blanche ; puis on immole les victimes, en priant que le dieu rende le don qu'il a fait propice à ceux auxquels il l'accorde. On croit que le gui pris en boisson donne la fécondité à tout animal stérile et qu'il est un remède contre tous les poisons. tel est le comportement religieux d'un grand nombre de peuples à l'égard des choses insignifiantes. »

in Pascal Lamour, L'Herbier secret du druide, 2017.

 

Selon Jacques Albin Simon Collin de Plancy, auteur du Dictionnaire infernal, ou bibliothèque universelle, sur les êtres, les personnages, les livres, les faits et les choses : qui tiennent aux apparitions, à la magie, au commerce de l'enfer, aux divinations, aux sciences secrètes, aux grimoires, aux prodiges, aux erreurs et aux préjugés, aux traditions et aux contes populaires, aux superstitions diverses, et généralement à toutes les croyants merveilleuses, surprenantes, mystérieuses et surnaturelles. (Tome troisième. La librairie universelle de P. Mongie aîné, 1826) :


GUI DE CHÊNE. - Plante parasite qui s'attache au chêne, et qui est regardée comme sacrée chez les druides. Au mois de décembre, qu'on appelait le mois sacré, ils allaient la cueillir en grande cérémonie. Les devins marchaient les premiers en chantant, le héraut venait ensuite, suivi à son tour de trois druides portant les choses nécessaires pour le sacrifice. Enfin paraissait le chef des druides, accompagné de tout le peuple ; il montait sur le chêne, coupait le gui avec une faucille d'or, le plongeait dans l'eau lustrale et criait : « Au gui de l'an neuf ou du nouvel an. » On croyait que l'eau sanctifiée ainsi par le gui de chêne était très efficace contre le sortilège et guérissait de plusieurs maladies.

On croit, dans plusieurs provinces encore peu illuminées, que si on pend le gui de chêne à un arbre avec une aile d'hirondelle, tous les oiseaux s'y rassembleront de deux lieues et demie.


GUTHEYL OU GUTHYL. - Nom sous lequel les Germains vénéraient le gui de chêne. Ils lui attribuaient des vertus merveilleuses, particulièrement contre l'épilepsie, et le cueillaient avec les mêmes cérémonies que les Gaulois. Dans certains endroits de la haute Allemagne, cette superstition s'est conservée, et les habitants sont encore aujourd'hui dans l'usage de courir de maison en maison, et de ville en ville en criant : « Gutheyl ! Gutheyl ! » Des septentrionaux s'imaginaient qu'un homme muni de gui de chêne non seulement ne pouvait être blessé, mais encore était sûr de blesser tous ceux contre lesquels il lançait une flèche. C'est à cause de ces vertus magiques attribuées au gui de chêne, qu'on l'appelle encore en Alsace Marentakein c'est-à-dire arbrisseau des spectres.

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Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) nous livrent leur vision de cette petite fleur :


Hiver - Décembre.

GUI COMMUN - JE SURMONTE TOUT.

Le gui est un petit arbuste qui croit au sommet des plus grands arbres ; le chêne superbe devient son esclave et le nourrit de sa propre substance. Les druides avaient une espèce d'adoration pour une faiblesse si supérieure à la force ; le tyran du chêne leur paraissait également redoutable aux hommes et aux dieux. Voici ce qu'ils contaient pour appuyer cette opinion : Un jour Balder dit à sa mère Friga , qu'il avait songé qu'il mourrait. Friga conjura le feu, les métaux, les maladies, l'eau, les animaux, les serpents, de ne faire aucun mal à son fils, et les conjurations de Friga étaient si puissantes que rien ne pouvait leur résister. Balder allait donc dans les combats des dieux, au milieu des traits, sans rien craindre. Loke, son ennemi, voulut en savoir la raison ; il prit la forme d'une vieille, et vint trouver Friga. Il lui dit : Dans les combats, les traits et les rochers tombent sur votre fils Balder sans lui faire de mal. - Je le crois bien, dit Friga ; toutes ces choses me l'ont juré ; il n'y a rien dans la nature qui puisse l’offenser : j'ai obtenu cette grâce de tout ce qui a quelque puissance ; il n'y a qu'un petit arbuste à qui je ne l'ai pas demandée, parce qu'il m'a paru trop faible ; il était sur l'écorce du chêne, à peine avait-il une racine ; il vivait sans terre ; il s'appelle mistiltein ; c'était le gui. Ainsi parla Friga. Loke aussitôt courut chercher cet arbuste ; et, venant à l'assemblée des dieux pendant qu'ils combattaient contre l'invulnérable Balder, car leurs jeux sont des combats, il s'approche de l'aveugle Heder : Pourquoi, lui dit-il, ne lances-tu pas aussi des traits à Balder ? Je suis aveugle, répondit Heder, et je n'ai point d'armes. Loke lui présente le gui de chêne, et lui dit : Balder est devant toi. L'aveugle Heder lance le gui ; Balder tombe percé et sans vie. Ainsi, le fils invulnérable d'une déesse fut tué par une branche de gui lancée par un aveugle. Telle est l'origine du respect porté dans les Gaules à cet arbrisseau.

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Selon Ernest Bosc, auteur de Bélisama ou l'occultisme gaulois (1910), le gui, était considéré, chez les Celtes ou Gaulois, comme une véritable Panacée : Omnia Sanans, guérissant tout, nous dit Pline (Liv. xvi, 95).


Le naturaliste romain nous décrit avec assez de détails un grand nombre de Plantes médicinales, dont les Celtes faisaient un fréquent usage, nous venons de le voir ; il nous décrit également les moyens pratiques que les Celtes employaient pour la cueillette des simples, principalement pour celle du Gui sacré.

« C’était ordinairement en février, nous dit l’écrivain romain, que les druides recherchaient le gui. A la nouvelle que la plante précieuse avait frappé les regards, le peuple entrait en foule dans la forêt ; on entourait l’arbre privilégié porteur du parasite, et on le gardait avec vigilance, jusqu’au sixième jour de la lune. (Ce jour-là ouvrait chez les Gaulois, le mois, l’année, le siècle). Un druide en robe blanche coupait avec une serpette d’or le Végétal sacré et le recevait sur une toile, de peur qu’il ne touchât la terre en tombant et ne fût souillé par un contact profane. – Cette cérémonie se produisait dans chaque tribu. »

Le druide en question n’était pas un druide quelconque, mais le chef du Collège druidique : l’Archidruide.

Ce qui précède est confirmé par Maurice (In Antiquités Indiennes), comme peuvent en lignes suivantes :

« Lorsque la lune était vieille de six jours, l’Archidruide, habillé de son vêtement blanc et coiffé de la tiare rouge, montait pieds nus sur le chêne, coupait le gui de la main gauche avec une faucille d’or neuve, et le recevait dans le Sagus ou vêtement sacré, au milieu des cris et des acclamations du peuple. »

L’emploi du gui remonte à une très haute Antiquité, comme on voit ; ce qui est confirmé encore par les lignes d’un autre auteur contemporain :

« C’est de la période d’Hanouman, le premier disciple de Ram, nous dit Saint-Yves d’Alveydre (Saint-Yves d’Alveydre, Mission des Juifs), que date l’emploi général du Gui sacré, extrêmement difficile à discerner, et dont l’efficacité contre certaines épidémies épouvantables dépend de l’heure astronomique précise où on le cueille et le prépare. »

On voit par cette citation que l’heure et le jour de la cueillette ne sont pas quelconques. Cette plante parasite comportait un tel caractère de sainteté, que la toucher du doigt constituait un sacrilège ou tout au moins une profanation ; c’est pour cela qu’il y avait un rite pour sa cueillette, de même que pour sa préparation. Les rites accomplis, la plante était dénommée le sauveur universel. Nous savons aussi que les druides composaient avec le suc du gui une liqueur, une sorte d’Élixir qui avait des propriétés merveilleuses ; on l’employait à la fois comme un breuvage sacré et comme un spécifique médical, et celui-ci avait une telle puissance, que non seulement il conservait les forces vitales, mais qu’il donnait la vie en supprimant la stérilité chez tous ceux qui consommaient la divine liqueur du gui. Pline, dans son Histoire naturelle, confirme cette dernière assertion : « Le gui du chêne était un symbole de protection, dit-il, contre les dangers de toute sorte, ainsi qu’un spécifique contre les maladies mentales et physiques. – Il était considéré comme un remède infaillible dans une foule de cas ; il était réputé pour arrêter les effets du poison, prévenir la stérilité ; en un mot, c’était le plus grand préservatif contre les maux physiques et spirituels. » Virgile nous apprend que le Gui avait été adopté comme emblème du Nouvel An, parce qu’il renouvelait ses feuilles au Solstice d’hiver. D’après Eliphas Lévi (Histoire de la Magie, passim), le gui devrait ses propriétés à son pouvoir absorbant ; voici comment s’exprime le savant occultiste : « Les progrès du magnétisme feront un jour découvrir les propriétés absorbantes du chêne. – On saura alors le secret de ces croissances spongieuses qui attirent le luxe inutile des plantes et se surcharge de coloris et de saveur ; les champignons, les truffes, les galles de certains arbres, les différentes espèces de gui, seront employés avec discernement par une médecine nouvelle à force d’être ancienne. On ne se moquera plus de Paracelse, qui recueillait l’Usnée sur les crânes des pendus ; mais il ne faut pas marcher plus vite que la science, elle ne recule que pour mieux avancer. » Poursuivant notre étude, nous dirons que le gui qui était employé comme breuvage sacré et, par suite, comme spécifique, était le plus rare de tous. On n’employait pour cet usage que le gui du chêne et sa recherche conférait un certain prestige, une grande vénération même à celui qui le trouvait. Le vulgaire considérait ce gui, « comme un présent du ciel ».

Nous dirons ici quelques mots du symbolisme de cette plante. Il reste vert toute l’année (sempervirens) et il continue à vivre, même après la mort de l’arbre qui le supporte ; c’est pour cela qu’il servait à démontrer à la foule, au peuple, qu’une seule existence corporelle ne suffit pas pour l’évolution humaine, que la vie se poursuit au-delà de la mort. Puis de ce que cette plante se nourrit de la sève de l’arbre qui la porte, on en tirait le symbole de la solidarité humaine, qui doit unir tous les hommes, comme les membres d’une seule famille. C’est aussi non seulement le symbole de l’union des sexes, mais surtout de l’union de l’âme et de l’esprit, union qui confère l’immortalité.

[...]

Voici ce que nous dit Pline au sujet du gui dans son Histoire naturelle, livre seizième in fine (xcii). « Il est certain que le lierre tue les arbres ; le gui a une influence analogue ; toutefois, on pense qu’il l’exerce plus lentement. Outre le fruit qu’il donne, le gui doit être compté parmi les plantes qui ne méritent pas moins d’admiration. En effet, certains végétaux ne peuvent croître à terre ; ils naissent sur les arbres ; n’ayant pas de domicile à eux, ils vivent chez les autres, c’est le cas du gui… xciii. – Il y a trois espèces de gui : le gui qui vient sur le sapin et le mélèze ; on le nomme Stelis ou Eulice (C’est le Loranthus Europeus de Linné).

« L’Hyphéar (Viscum album de Linné) est une sorte de gui qui pousse en Arcadie ; enfin, le gui proprement dit croît sur le chêne rouvre, sur le prunier sauvage, le térébinthe à l’exclusion de tous les autres arbres. Le gui est très abondant sur le chêne et on l’y nomme Dryos Hyphear (gui du chêne). Sur tous les arbres, excepté sur l’yeuse et le chêne, on distingue le gui proprement dit des deux autres espèces par la mauvaise odeur du fruit et par l’odeur du feuillage qui est désagréable. Le fruit et la feuille du gui sont amers et gluants. L’Hyphéar est préférable pour l’engrais des animaux ; tout d’abord, il commence par purger, puis il engraisse les animaux qui ont résisté à la purgation. Le traitement a lieu en été et dure environ quarante jours. Le gui sur les arbres à feuilles caduques perd également ses feuilles, il les conserve sur les arbres à feuilles persistantes. De quelque manière qu’on le sème, sa graine ne lève pas ; il faut qu’elle ait été absorbée par des oiseaux, pigeon ou ramier et rejetée par eux pour germer ; telle est la nature de cette plante, elle ne pousse qu’après avoir été stratifiée dans les intestins des oiseaux. Ce gui ne dépasse pas une coudée de hauteur, il est rameux et toujours vert. Le mâle est fertile, la femelle est stérile, mais parfois le mâle l’est aussi.

xciv. – La glu se fait avec les baies du gui, on doit les récolter avant leur complète maturité à l’époque des moissons. Si elles ont été mouillées par les pluies, elles croissent bien en grosseur, mais elles perdent de leur qualité pour la fabrication ; voici comment on procède pour celle-ci : on les sèche, puis on les pile à sec et le résidu est mis dans l’eau, dans laquelle on le laisse environ douze jours ; après quoi on le pile dans une eau courante avec une sorte de maillet pour faire partir les enveloppes, de sorte qu’il ne reste que la pulpe devenue visqueuse qui constitue la glu, par laquelle les oiseaux se laissent prendre, si leurs ailes viennent à y toucher. Quand on veut dresser des pièges, on amollit la glu avec de l’huile.

xcv. – N’oublions pas de mentionner l’admiration qu’ont les Gaulois pour ce parasite. Aux yeux des druides (c’est ainsi qu’ils nomment leurs mages) rien n’est plus sacré que le gui et l’arbre qui le porte, si c’est un chêne toutefois. Le Rouvre est déjà l’arbre dont ils font leurs bois sacrés ; ils n’accomplissent aucune cérémonie religieuse sans être placé sous les feuillages de cet arbre, ce qui a fait supposer que le terme druide provient du terme grec drus (chêne). Tout gui venant du rouvre est considéré comme envoyé du ciel et ils supposent que c’est un signe de l’élection que le Dieu même a faite de l’arbre. Le gui sur le rouvre est extrêmement rare ,aussi quand on le trouve on le cueille avec un grand cérémonial religieux.

« On observe avant tout de faire la cueillette le sixième jour de la lune, c’est-à-dire le jour qui est le commencement de leurs mois, de leurs années et de leur siècle, qui n’est que de trente ans. Dans ce jour, l’astre sans être au milieu de son cours est déjà dans toute sa force. Ils nomment le gui d’un nom qui signifie remède universel.

« Quand ils ont préparé sous l’arbre et selon les rites des sacrifices et un repas, ils amènent deux taureaux blancs, dont les cornes sont alors attachées pour la première fois. Un prêtre, vêtu de blanc, monte sur l’arbre et coupe le gui avec une serpe d’or et il est reçu sur une Saie blanche. Ensuite, on immole les victimes, en priant le Dieu de rendre ce don propice à ceux qui l’ont accordé.

« On croit que le gui pris en boisson donne la fécondité à tout animal stérile, et que c’est un contrepoison universel. La plupart des peuples vénèrent religieusement des objets frivoles. »

L’antique usage de parcourir les rues le premier de l’an en criant au gui l’an neuf se rattache au culte celtique. Ce jour-là, on immolait deux taureaux blancs, en invoquant la Divinité pour se la rendre favorable. Après le sacrifice commençait un festin accompagné de réjouissances, qui se sont perpétuées en partie de nos jours, en province, dans le Gers, et surtout dans la Bretagne, où, vers l’époque de Noël, on entend le cri Eguinané qui est devenu synonyme d’étrennes. Ce cri, nous dit Henri Martin, s’est conservé avec le même sens dans des parties de la France, d’où a disparu depuis bien des siècles la langue celtique.

Augustin Thierry nous a raconté qu’à Blois, il avait encore entendu les enfants du pays crier l’Aguillauné un jour de fête, pendant qu’ils quêtaient les menues pièces de monnaies sur une pomme fichée au bout d’une baguette enrubannée.

D’après Émile Souvestre (Dans Les derniers Bretons) Ecghin-an-eit, désignerait le blé. Germe. On voit que dans tous les termes qui précédent se retrouve celui de Gui, le parasite dénommé Viscum par les Latins et Mistletoë par les Anglo-Saxons. Enfin, si nous décomposons ce terme Aguillauné, nous trouvons que Agui (pl. Eguion) signifie fièvre intermittente et ne ou nay veut dire contre, c’est-à-dire que le gui était indiqué contre la fièvre ; c’était donc un fébrifuge.

Comme on voit, le gui jouait un grand rôle chez les Celtes, et c’est pour cela que nous n’avons pas craint de nous étendre assez longuement à son sujet."

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Jacques Brosse dans La Magie des plantes (Éditions Hachette, 1979) consacre dans sa "Flore magique" un article au Gui :


L'image nous est familière du druide barbu, en longue robe blanche, monté sur un chêne et coupant de sa faucille d'or une touffe de gui que l'on recueille dans un linge blanc. Ce rite prenait place le sixième jour de la lune, lors de la fête qui marquait le début de l'année celtique, c'est-à-dire à l'époque de la mort de la végétation. Or le gui non seulement restait vert, mais se couvrait alors de fruits dont se gorgeaient les grives qui, en dispersant les graines, propageaient l'espèce. A contre-saison, le gui manifestait donc le caractère indestructible de la vie végétale, sa permanente régénération, d'où son nom celte qui signifiait : celui qui guérit tout ; car, par l'effet de la magie sympathique, le gui communiquait à celui qui le consommait ses pouvoirs.

Ceux-ci étaient des plus étonnant : le gui passait entre autres pour guérir l'épilepsie et les ulcères, il rendait féconds et la femme stérile et le bétail. Or, curieusement, à l'autre bout du monde, les Aïnous, peuple de race blanche qui habite l'extrême nord du Japon, lui attribuent aujourd'hui encore à peu près les mêmes vertus. Sans doute le gui tient-il celles-ci de son origine même ; il ne sort pas comme les autres plantes de la terre mais, venu du ciel, ne la touche jamais, sans quoi il perd son pouvoir ; on prenait donc soin de le faire tomber dans des linges. Sa provenance céleste et le fait qu'il soit disséminé par les oiseaux expliquent que, pour les anciens Germains, la consommation du gui ait permis de communiquer avec les esprits. Or, dans la mentalité archaïque, ce sont les esprits devenus disponibles des défunts qui fécondent les femmes et les femelles du troupeau, fonction à quoi semble prédestiné le gui dont le suc, la glu, a la consistance du sperme. De plus, on comprend qu'il ait pu guérir du « haut mal », la crise épileptique se manifestant par une chute, or le gui justement ne pouvait pas tomber.

Il est à remarquer que les Gaulois recueillaient exclusivement le gui qui croissait sur les chênes, ce qui peut sembler singulier, puisque sur cette essence à est rare, alors qu'il abonde sur les pommiers et les peupliers. Toutefois, ce n’était pas seulement cette rareté qui en faisait le prix, mais bien qu'il émanât de l'arbre qui, par sa puissance, sa vigoureuse vieillesse, suscitait la vénération. En consommant le gui, on absorbait en fait l'« eau du chêne », ainsi que l'on appelle le gui dans certains dialectes celtes, c'est-à-dire sa sève, son sang, son essence mêmes, et l'on comprend dès lors que cette « eau » descendue du ciel avec la foudre qu'attirent particulièrement les chênes ait pu passer pour protéger des incendies et même pour les éteindre.

Voilà ce que devraient savoir tous ceux qui, de nos jours encore, s'embrassent le 31 décembre à minuit sous une touffe de gui pendue au plafond, célébrant ainsi le très antique usage qui célèbre l'espoir de la renaissance ; la fameuse exclamation : « Au gui, l'an neuf ! » annonçait non seulement le renouvellement de l'année, mais aussi celui des hommes.

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L'article du Dictionnaire des symboles (1969, édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant est essentiellement centré sur la symbolique venue des pays celtiques :


"Sauf en breton moderne, le gui porte, dans tout le domaine celtique, des noms caractéristiques de son symbolisme. Pline, dans le fameux passage où il en décrit la cueillette, dit que les Gaulois le nomment d'un nom signifiant qui guérit tout. C'est exactement le sens de uileiceadh et de olliachdeur derhue et il faut y voir un symbole d'immortalité et de vigueur ou de régénération physique. Dans le mythe germanique de Balder, un roi faisait mourir par le gui, qui était sa personnification : ce trait pourrait symboliser le passage d'une forme de vie à une vie supérieure quasi-divine. En breton de Vannes, on relève, parmi les substituts divers du gui, l'appellation curieuse de . C'est exactement le sens de eau de chêne ; mais il n'est pas du tout certain qu'elle ait une valeur linguistique ou symbolique ancienne. Le gui de chêne est très rare et cela explique sans doute en partie l'usage que les druides gaulois en faisaient. Il est très rare de trouver ainsi le gui, et quand on le trouve, on le cueille dans une grande cérémonie religieuse, le sixième jour de la lune, car c'est par cet astre que les Gaulois règlent leurs mois et leurs années, de même que leurs siècles de trente ans. On choisit ce jour parce que la lune y a déjà une forme considérable, sans être cependant au milieu de sa course. Ils appellent le gui d'un nom qui signifie qui guérit tout. Après avoir préparé un sacrifice au pied de l'arbre, on amène deux taureaux blancs dont les cornes sont liées pour la première fois. Vêtu d'une robe blanche, le prêtre monte à l'arbre, coupe avec une faucille d'or le gui qui est recueilli dans un linge blanc. Ils immolent alors les victimes en priant la divinité de rendre ce sacrifice profitable à ceux pour qui il est offert. Ils croient que le gui, pris en boisson, donne la fécondité aux animaux stériles et constitue un remède contre tous les poisons. (Pline, Histoire naturelle, 16, 249). Le rituel décrit par Pline se rapporte très probablement à la fête de novembre qui marque le début de l'année celtique et cela correspond bien au symbolisme d'immortalité et de régénération du gui. Le choix du gui de chêne est sans doute en relation avec le symbolisme végétal du druide, mais il est peu probable que le gui symbolise aussi la sagesse. C'est l'arbre qui est lui-même le symbole, à la fois de force et de sagesse (équivalence du bois et de la science). Mais la classe sacerdotale a aussi le pouvoir de guérir. On peut ajouter à cela que le gui est véhiculé par les oiseaux du ciel, ce qui renforce le symbolisme de l'immortalité."

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Marc-Louis Questin, dans La Tradition Magique des Celtes (1993, réédition 2016), écrit que :


"Le Gui est apporté par les oiseaux du ciel sur l'arbre dont il exprime la survie après la mort apparente qui suit la chute des feuilles et des fruits. Il représente la survie de l'âme après la mort, son travail pour préparer la Vie Future (au sein de Gwenved) et tend vers la lumière jusqu'au renouveau printanier qui exprime cette renaissance dans une même souche. En révérant le gui cueilli en un jour faste, c'est l'Âme immortelle que révéraient les Druides.

On recueillait le gui dans un linge blanc. La cueillette terminée, on sacrifiait de jeunes taureaux blancs.

Le rituel décrit par Pline se rapporte très probablement à la fête de novembre qui marque le début de l'année celtique et cela correspond au symbolisme d'immortalité et de régénération du gui. Parce qu'il est en complet épanouissement au solstice d'hiver, quand la nature sommeille sous la neige, le Druide considérait le gui comme une manifestation végétale exceptionnelle et digne d'honorer son dieu.


Le gui n'est autre que l'authentique Sôma, que l'Inde ne sait plus préparer et qu'elle a remplacé depuis bien des siècles par un substitut local. Les éloges adressés à Sôma (dont la mythologie a fait un dieu-lune, de même qu'elle a assimilé l'amrita aux rayons lunaires) s'adressent tantôt à la teinture, remède universel, tantôt à l'élixir, breuvage magique des Initiés, tantôt, enfin, à la forme supérieure du symbole où le chêne est l'homme et le gui, ou Sôma, la Sagesse divine, la Lumière du Verbe. "C'est du gui que l'on tirait le breuvage de la connaissance. C'est un remède extrêmement efficace, un purificateur physiologique et psychique qui pouvait préparer certaines natures d'élite à la Co-Naissance, la deuxième naissance dont parle Jésus !" (Per Al Leal)

Les Druides n'ignoraient pas que cette plante-animal freine et parfois guérit certaines tumeurs. La cancérologie moderne reconnaît ce pouvoir et parfois n'hésite pas à recourir à des injections intra-musculaires à base de certains Viscum Album.

Il existe une polarité entre le gui d'été et le gui d'hiver. Rudolf Steiner a indiqué comment utiliser les forces astrales très puissantes du gui. Cette préparation est nommé iscador. L'iscador est connu en France sous le nom de Viscum album fermenté. Il semble que le gui possède la propriété de stimuler le système de défense dans son ensemble, en agissant en particulier sur le thymus. Les feuilles et les rameaux, préparés en infusion, possèdent des propriétés hypotensives. L'alcoolat de gui judicieusement dosé donne des résultats souvent remarquables (affection du cœur, troubles vaso-moteurs et congestifs, hypertensions, etc.). Employé en simples tisanes, il est un bon adjuvant hypotenseur et un dépuratif du sang.

[...]

"D'après Pline, les Gaulois croient que le gui pris en boisson (ou eau de chêne) donne la fécondité et constitue un remède contre tous les poisons."

Le gui était considéré comme l'eau de chêne. Etant son parasite, il suce la sève nourricière et féconde l'arbre en condensant ses vertus.

La fête sacrée d'Imbolc est associée au gui, l'herbe de la Connaissance, récolté le sixième jour de la lune montante. Le gui est apporté par les oiseaux du ciel. Il représente la survie de l'âme après la mort, sont travail pour préparer la vie future.

En breton de Vannes, le gui se nomme deur der-hue : eau de Chêne.


L'herbe de la Science, le rameau d'en haut, le rameau d'or de Gwyddon, était l'emblème et le sujet d'une véritable panacée universelle. C'est du gui que l'on tirait le breuvage de la connaissance. Le jour choisi pour la cérémonie de la coupe rituelle du gui est le plus court de l'année, celui du solstice d'hiver. Le gui est, à ce moment-là, la seule plante parasite qui, poussant hors de l'intervention humaine, arrive à maturité alors que le reste de la nature est plongé dans le sommeil. De ce fait, le gui est pour les druides le symbole même de l'évolution spirituelle et le jour de sa cueillette marque le début de l'année druidique.

Le gui de chêne rouvre, cueilli solennellement le sixième jour de la lune par le druide vêtu de blanc, montant lui-même sur l'arbre pour le cueillir à l'aide d'une serpe d'or, est traditionnellement considéré comme une plante-animal de l'ancienne lune.

Le rameau d'or, ce gui-panacée que les druides appelaient plante-qui-guérit-tous-les-maux, était plongé dans une eau lustrale qui, charmée par les vertus magiques de la plante, guérissait les malades et déjouait les sortilèges.

Le gui, dont les feuilles poussent généralement par bouquets de trois répondait au symbolisme du nombre druidique.


[Cérémonie]

Au jour de la Modra Necht - ou Solstice d'Hiver, le cortège des Bardes, Ovates, Eubages et Druides se dirige sous la conduite du Héraut vers le Chêne sur lequel a poussé la plante sacrée.

- Ayant fait trois fois le tour du lieu rituel - le Héraut s'arrête, face au Nord - trace de son épée le cercle solaire sur le sol - et reçoit du Druide officiant - ou à son défaut, du plus haut dignitaire - l'ordre de sonner de la trompe aux quatre points cardinaux en demandant à chaque fois : "Au Nord, y a t-il la Paix en Celtique ?"... Le Héraut se tourne successivement vers l'Est où siègent les Bardes, - le Sud - Ovates et Eubages - l'Ouest - les Druides - en posant la même question, après avoir sonné de la trompe.

Ayant reçu les réponses affirmatives - car nos cérémonies ne se peuvent célébrer avec faste qu'en temps de paix - le Héraut salue l'officiant de l'épée et l'informe que la Paix régnant en Celtique, la cérémonie peut avoir lieu.

- L'officiant, armé de la faucille scintillante, se dirige vars l'arbre désigné et rappelle le sens du rituel - de cette résurrection symbolique. Dame Korridwen - la maîtresse de cérémonie - en principe dune Druidesse, remet un linge blanc - aux quatre dames - ou de préférence quatre jeunes filles choisies par elle, et les place sous la branche dont le Druide va couper le Gui - et, ayant tracé le signe sacré de la Croix Celtique, invoque les Puissances des Esprits de nos aïeux, en disant la Prière "Esprits bienfaisants et âmes des Celtes."

Puis l'officiant - ayant - si cela est utile, gravi les degrés de l'échelle qui lui est apportée sous l'arbre - coupe la touffe de gui en clamant très haut : "Ô Ghel en Heu !" - qui signifie "le Blé lève."

Cet usage maintenu durant tout le Moyen-Âge - sans dévoiler le sens profond du rite, fut mal compris de la foule qui traduisit : "Au Gui l'An neuf !"

- La touffe, puis les suivantes, tombent dans le drap tendu - mais aucune ne doit toucher terre. Seules y ont accès, la Druidesse et ses filles d'Honneur qui apporteront et traiteront les boules pour en faire des onguents. La cueillette achevée - et s'il y a beaucoup de gui - le Druide peut transmettre sa faucille à un assesseur. L'Officiant redescend et récite solennellement la Grande Prière : "Donne-nous ô Dieu, ton appui..." tandis que dame Korridwen offre un brin de gui aux dignitaires présents. Puis - assistée de deux dames, elle vient offrir à chacun la coupe de vin et la galette - en signe de communion entre eux et en hommage aux Puissances qui ont permis cette récolte. - On peut alors entendre la harpe- ou autre instrument de musique - pour harmoniser les rapports entre humains et désincarnés. Puis, dans le même ordre, le cortège suit le Héraut et se retire de la Clairière.


Les enseignements d'Aremeda, fille de Dêvocaptos

(Irl. Airmed, phytothérapeute célèbre, fille de Dianceht, médecin des Tûatha De Dânan)


Pour les Celtes, le chêne est le symbole végétal du druide (le druide est aussi représenté, chez les oiseaux par le roitelet, chez les poissons par le saumon, chez les mammifères par le sanglier) puisque incarnant comme lui force et sagesse. Et comme le chêne s'adjoint un pouvoir guérisseur par le biais du gui, l'une des prérogatives du druide est aussi de pratiquer la médecine.

En utilisation médicinale le gui peut être préparé de différentes manières. D'abord en macération vineuse 50 grammes de plante fraîche pulpée dans un litre de vin blanc sec pendant au moins 10 jours ; le traitement est d'un verre de bordeaux par jour, en 2 fois avant les repas : ceci est efficace pour lutter contre les troubles de la ménopause - tels que palpitation, essoufflements et troubles respiratoires - mais aussi contre l'alcoolisme (cure de 15 jours).

L'infusion de baies est recommandée, en injection vaginale pour soigner les affections génitales féminines bénignes, les pertes.

Les rhumatismes, la sciatique, la goutte sont soulagés par des cataplasmes de feuilles fraîches et de fruits pilés.

Comment est faite la macération aqueuse ? On met 20 grammes de feuilles de gui séchées et fractionnées dans une pinte (un demi-litre environ) d'eau froide ; on laisse toute une nuit ; puis on tamise. Que soigne-t-on avec la macération aqueuse ? L'artériosclérose, l'asthme convulsif, la toux coquelucheuse, la jaunisse sont traités à raison de trois ou quatre tasses par jour, les hémorragies congestives, saignements de nez et hémorragies intestinales, à raison d'une tasse prise au moment de l'accident puis aussi de trois ou quatre tasses par jour, l'hypertension (et ses manifestations : maux de tête, crampes, vertiges, oppression, gêne cardiaque), les troubles nerveux (tels que l'épilepsie, spasmes, convulsions) et ceux de la ménopause, à raison de trois ou quatre tasses par jour également.


Comment est faite la décoction ? On met 20 à 30 grammes de feuilles de gui séchées et fractionnées dans deux pintes d'eau froide. on fait bouillir pendant deux minutes et on laisse ensuite infuser une dizaine de minutes. On tamise et, facultativement, on sucre avec du miel. Que soigne-t-on avec la décoction ? L'albumine (deux tasses par jour entre les repas), les engelures (la décoction tiède, dans laquelle les mains seront longuement plongées, décongestionne et évite les crevasses).

On peut aussi faire sécher le gui, au four par exemple, le mettre en poudre très subtile, passer cette poudre dans un tamis de soie et la conserver. tous les trois derniers jours de la lune nouvelle, il faut prendre le poids d'un écu d'or de cette poudre, la faire tremper une nuit entière dans un demi verre de vin blanc, avaler chaque matin ce vin avec la poudre et réitérer la même dose pendant trois jours : c'est un remède contre le "haut-mal, ou mal-caduc" (épilepsie), et tous les autres maux qui relèvent du gui. (d'après un ouvrage du XVIIè siècle, Recueil des remèdes faciles et domestiques recueillis par les ordres charitables d'une illustre et pieuse dame pour soulager les pauvres malades)

Les tiges et feuilles de gui nécessaires à ces préparations sont récoltées à Samonios, séchées en bouquet, puis éventuellement réduites en poudre pour être conservées dans un récipient où ne pénètre pas la lumière et très bien fermé ; ce récipient sera lui-même placé au sec.

Attention ! les baies du gui sont toxiques.


Autres emplois du gui : Le gui est un excellent fourrage riche en azote ; de ce fait il permet d'augmenter la quantité et la qualité du lait, chez les vaches laitières et chez les chèvres. il ne faut cependant pas oublier la toxicité des baies et veiller à ne distribuer que des rameaux privés de fruits.

Ses feuilles peuvent aussi être utilisées comme légume vert."

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Dans L'Oracle druidique des plantes, Comment utiliser les plantes sacrées de la tradition druidique (1994, trad. française 2006) de Philip et Stephanie Carr-Gomm, les mots clefs associés à cette plante sont :


en "position droite : Guérison - Fertilité - Inspiration

en position inversée : Stérilité - Manque de direction - Distillation de la sagesse.


Le gui est une plante parasite toujours verte, originaire d'Europe, d'Afrique du Nord et de l'Asie Centrale et Occidentale. Il pousse dans une boule vaguement sphérique pouvant atteindre 1,5 mètre de diamètre, et ses feuilles sont épaisses et dures. Les petites fleurs discrètes donnent naissance en automne à des baies blanches et gluantes. Les graines renfermées dans ces baies sont répandues dans les arbres par des oiseaux comme la grosse grive, qui s'essuie le bec contre l'écorce pour enlever le fluide visqueux des baies. En dehors de quelques endroits où il pousse sur les chênes, comme la forêt d'Epping d'Angleterre, le gui pousse surtout sur les pommiers, les sycomores, les frênes, les tilleuls, les peupliers, les érables champêtres et les aubépines.


La carte montre le gui poussant sur un chêne lors du solstice d'hiver. Toutes les feuilles de l'arbre sont tombées, sauf une qui s'accroche, avec ténacité à sa branche. La lune est dans son sixième jour de croissance. La faucille d'un druide est posée sur une pierre, prête à être utilisée. Une grosse grive s'empare d'une baie, disposée à accomplir sa mission, répandre ses graines sur les autres arbres.


Sens en position droite. Lors de la cérémonie druidique d'Alban Arthan, le solstice d'hiver, toutes les lumières sont éteintes au milieu du rite pour symboliser la nuit la plus longue. Puis une bougie est allumée et tous les participants allument leur propre bougie à la flamme de celle-ci, symbole de la renaissance du soleil et de la naissance de Mabon - l'enfant divin qui vit en tout un chacun. On offre à tous du gui, dont les baies incarnent le pouvoir de ce moment. Tirer cette carte signale qu'une période difficile s'achève à mesure qu'un nouveau cycle débute. Juste comme un nouveau-né doit être entouré de chaleur et de sécurité, les nouveaux projets et phases de votre vie doivent être proches de votre cœur. Comme l'awen - les trois gouttes d'inspiration de la potion de Ceridwen -, le gui offre direction perception et fertilité, propices pour toute visée créatrice. Puisque le gui était une panacée, retrouver cette carte dans une lecture annonce que toutes les choses ont été réellement guéries.


Sens en position inversée. Parfois, nous devons apprendre à marcher dans l'obscurité. N'importe comment nous cherchons la direction et les conseils, ceux-ci nous fuient, comme si l'univers nous disait que nous devons faire nos choix sans aucune aide extérieure. Bien que le processus puisse s'avérer solitaire et douloureux, il nous oblige à explorer nos qualités et nos instincts, ce qui, en fin de compte, servira nos objectifs les plus secrets. Ainsi, le manque de direction devient une partie significative du voyage de notre âme. Le choix de cette carte inversée peut également signaler que vous traversez une époque de stérilité ou de manque d'inspiration. Rappelez-vous que le soleil ne renaît qu'au moment de la nuit la plus longue et que le savoir éclatant de l'awen émerge d'une boisson "maléfique", qui est toxique. A partir des difficultés, nous pouvons extraire de la sagesse.

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La "panacée" miraculeuse

Le gui est la plante la plus habituellement associée aux druides. Pline nous dit que les druides cueillaient rituellement le gui de chêne le sixième jour de la nouvelle lune. Bien qu'il soit rare de trouver du gui sur un chêne, on sait maintenant que les composantes de ses baies varient selon l'essence de l'arbre sur lequel il pousse. Son nom anglais vient de l'anglo-saxon mistel (fiente) et tan (rameau) - on pensait que les graines de gui étaient déposées sur l'arbre dans la fiente des oiseaux.

Connue jadis comme une "panacée", les études modernes ont commencé à révéler la vérité sur cette plante. Rudolf Steiner, le fondateur de l'anthroposophie, promouvait l'utilisation du gui dans le traitement du cancer. Des études récentes suggèrent qu'il stimule le système immunitaire et renferme des éléments anti-cancérigènes.

En 1984, le corps d'un homme de l'âge du fer retrouvé en excellent état de conservation dans une tourbière a révélé une chevelure soigneusement coupée, des ongles bien entretenus, un brassard en fourrure de renard suggérant l'aristocratie. Lorsque des traces de gui ont été découvertes dans son estomac, il a été appelé le "Prince druide".

Les baies de gui sont responsables des associations magiques entre la plante et les idées de fertilité. Les baies sont présentes uniquement sur les plantes femelles, nichées à la jonction de deux feuilles évoquant les lèvres vaginales. De par leur couleur et consistance, les baies rappellent le sperme. Certains auteurs prônent que pour les anciens les baies renfermaient la semence même du chêne sacré.

Les traditions associant gui et fertilité sont bien connues : à Noël, les gens s'embrassent sous le gui. Dans certaines régions d'Angleterre, les femmes désireuses de concevoir attachaient jadis un brin de gui autour de leur poignet ou de leur taille. Le druidisme moderne l'utilise presque exclusivement à l'époque du solstice d'hiver, o on distribue du gui à tous ceux présents en signe de chance et de fertilité, dans leur sens le plus large, pour la nouvelle année."

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani, on apprend que :


"Mais le remède universel, la panacée comme l'appelaient les druides, c'était le fameux gui. Ils le croyaient semé sur le chêne par une main divine, et trouvaient dans l'union de leur arbre sacré avec la verdeur éternelle du gui un vivant symbole du dogme de l'immortalité. On le cueillait en hiver à 'époque de la floraison, lorsque la plante est la plus visible, et que ses longs rameaux verts, ses feuilles et les touffes jaunes de ses fleurs, enlacés à l'arbre dépouillé, présentaient seuls l'image de la vie, au milieu d'une nature morte et stérile (Jules Michelet, Histoire de France, I, II).

Le gui, dont les rameaux se divisent généralement en trois (chiffre sacré), symbolise l'immortalité car il reste toujours vert à l'inverse des arbres qui le portent. Cette plante parasite qui pousse communément sur le pommier, le peuplier, le saule, etc. se trouve plus rarement, voire exceptionnellement, sur le chêne rouvre, roi des végétaux, arbre des oracles, de la force et de la sagesse. Chez la majorité des peuples de l'ancienne Europe, le gui de chêne auquel s'était transmis la puissance magique de l'arbre, était une plante sacrée : "Au moment de la mort hivernale, [...] ses tiges vertes se parent de boules blanches brillantes : la vie, l'âme du chêne gigantesque, du Chêne dieu, alors dépouillé de toutes ses feuilles, semble s'être réfugiée dans l'humble parasite qu'il supporte, lequel, au lieu de pousser, comme les autres plantes, sur l'humus de la forêt, peut vivre et se développer sur la dure écorce d'une branche de chêne. Il est donc vraisemblable que pour les populations antiques, qui rendaient un culte au chêne et croyaient à son essence divine, la vie du chêne - son âme - passait temporairement dans le gui : elle s'y réfugiait durant les rigueurs de l'hiver, dangereuses aux végétaux. [...] Puisque l'âme-vie, d'origine divine résidait dans le gui, en cueillant les tiges de cette plante on s'appropriait une part des forces et des vertus incomparables de cette "âme-vie".

En Gaule et dans les îles britanniques, la cueillette du gui de chêne donnait lieu, au début de l'année, le sixième jour ou la nuit de la sixième lune après le solstice d'hiver, à une cérémonie sacrée célébrant l'immortalité de l'âme, au cours de laquelle deux taureaux blancs étaient sacrifiés. Le chef des druides, suivi par ses pairs et par tout le peuple, coupait le gui à l'aide d'une faucille ou serpe d'or, le recueillait dans un drap blanc (il ne devait pas toucher terre) et l'immergeait dans l'eau lustrale. Retentissaient alors les cris : "Au gui l'an neuf !" Pour Jean-Marie Pelt il s'agirait plutôt de O Ghel an Heu (le blé germe), "car le solstice d'hiver est le temps où le soleil va renaître - et la nature avec lui, symbolisée ici par le grain de blé". L'expression "Au gui l'an neuf !", qui serait alors une déformation de cette formule celtique, a été longtemps utilisée dans plusieurs provinces françaises, notamment par les enfants qui faisaient la quête ou demandaient des étrennes la veille du jour de l'an.

La plante sacrée, que les druides brûlaient en hommage aux divinités, était alors distribuée à tous les assistants qui, en guise de protection, la suspendaient autour du cou ou l'accrochaient à l'entrée de leur foyer : dès cette époque (environ IIe siècle avant notre ère), "les invités embrassaient les gens de la maison sous le gui porteur de bons auspices". Signalons aussi l'usage celte, selon lequel des ennemis qui se rencontraient sous un arbre portant du gui devaient déposer leurs armes et remettre au lendemain le combat.

Le "rameau d'or" (appellation due sans doute au fait que les branches de gui coupées et séchées jaunissent et prennent une teinte jaune d'or), ou "celui qui guérit tout" (du gaulois omnia sanitatem [je lis plutôt du latin ici]), rendait féconds les animaux stériles, servait de contrepoison, guérissait les malades, et éloignait les forces malfaisantes. [...] 

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Selon Sabine Heinz, auteure des Symboles des Celtes (1997, traduction française : Guy Trédaniel Éditeur, 1998),


"Le gui du chêne, qui perd ses feuilles, jouait un rôle important dans la médecine celtique. Les druides enseignaient que le gui guérit tout, rend fécond et que c'est un antidote pour tous les poisons. Cependant, on s'en servait surtout comme narcotique.

En Bretagne, le gui du chêne n'existe pas ; on en a probablement utilisé d'autres pour le remplacer. Il pousse bien, même en hiver, quand les autres arbres ont perdu leurs feuilles ; il est donc le signe d'une vie florissante. Le gui était en général relativement rare ; on le vénérait d'autant plus. On ne coupait qu'à un moment précis, avec une serpe, le sixième jour de la lune, quand sa force était, croyait-on, à son maximum. La récolte était une véritable cérémonie. Comme les Torques, le gui était placé autour des cornes ou autres parties du corps des animaux. On citera notamment le taureau. On peut une fois de plus se demander si le taureau, avec ses deux cornes, n'était pas associé à la lune.

De nos jours, le gui est un signe du destin. tout ce qu'on fait en sa présence arrive véritablement."

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D'après Jean Markale, auteur du Nouveau Dictionnaire de Mythologie celtique (Éditions Pygmalion - Gérard Watelet, 1999),


Le gui est un "végétal sacré chez les Celtes. D'après Pline l'Ancien, les druides le cueillaient avec une faucille d'or, au cours d'une cérémonie rituelle, sur un chêne ou tout autre arbre considéré symboliquement comme un chêne. Toujours d'après Pline, le gui servait à fabriquer une sorte de "potion magique" qui était un "remède à tout". Cette idée s'est maintenue très longtemps dans les traditions populaires de Bretagne armoricaine. Symboliquement, le gui, qui prend sa force sur le chêne, image de la force, représente la possibilité donnée aux humains de recueillir l'énergie divine, véhiculée par la sève, donc le sang de Dieu, ce qui ramène au thème du Graal."

 

Thierry Jolif auteur de B. A.- BA Mythologie celtique, (Éditions Pardès, 2000), nous apprend que :


"C'est aussi à Pline l'Ancien que nous devons la description de la cueillette du gui, qui pose plus de problèmes qu'elle n'en résout. En effet, il semblerait que l'auteur ait, soit mêlé plusieurs éléments rituels, soit omis un certain nombre d'informations, d'où résulte notre incompréhension du sens de la cérémonie.

Le plus important reste la mention de Pline concernant le nom celtique du gui, qui signifierait selon lui "celui qui guérit tout". Dans son livre Magie, médecine et divination chez les Celtes, le professeur Guyonwarc'h nous apprend que les langues néo-celtiques ont conservé la trace de cette expression, comme par exemple le gallois oll-iach ou l'irlandais uile-iceadh.

Quelle fut sa fonction médicinale exacte, nous l'ignorons, tout comme nous ignorons la valeur symbolique que lui attribuaient les Celtes. Toutefois, l'importance qui semble accordée à la cueillette, ainsi que son rapport avec un sacrifice qui a toutes les chances d'avoir été lié à l'élection royale, nous laisse songer qu'il faut peut-être rapprocher la boisson, obtenue par pressurage du gui, du breuvage indien de souveraineté que fut le Soma."

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Pascal Lamour, auteur de L'Herbier secret du Druide, des plantes pour les hommes et les esprits (Éditions Ouest-France, 2017) fait le point sur ses recherches :

Nom gaulois : Pline nous informe que les Gaulois appelaient le gui Omnia sanantem, « celui qui guérit tout », mais ne donne pas son nom en gaulois.


Noms bretons : Hisael-barr ; Uhel-varr ; Ihuël-var, qui signifient « haute-branche ». En breton vannetais, on trouve deur-derù « eau de chêne ».


Saisonnalité Samain : Le gui est une des plantes principales de l'univers naturel des druides. C'est au début de la saison sombre, « jour qui est le commencement de leur année », au premier quartier de la lune, que Pline positionne le rituel de la cueillette du gui, la plante qui guérit tout, chez les Gaulois. Il n'y a donc aucun doute sur le positionnement de cette plante en Samain. Pline parle aussi du sacrifice des taureaux. Le taureau étant un des symboles les plus puissants de cette fête, c'est forcément à cette période qu'il pourra être sacrifié.

Dans certaines régions de Bretagne, en novembre, n place des pommes sur un support de bois garni de gui, pour symboliser un arbre. Elles doivent être conservées jusqu'en mai, une fois franchis les ténèbres hivernaux : c'est le rituel du gwez-avaleù. ici aussi, le gui est relié à Samain.

Accompagné du houx, le gui est cité comme une plante du solstice d'hiver. Dans les habitations, il faut installer des bouquets sous lesquels tout le monde doit passer, la famille comme les invités. Quand ce sont des couples, les amoureux s'embrassent en prononçant : « O ghel en heu » traduit par « que le blé germe » qui aurait donné « au gui l'an neuf ».


Son installation dans le Nemeton : En Samain, relié au solstice d'hiver.

Son caractère Samain : pour ses effets vasodilatateur, hypotenseur, anticancéreux.


Propriétés dans les trois mondes :

Dans le premier monde : la santé du corps

Dans la tradition celtique : Le gui est antipoison. Il augmente la fécondité.

Il existe cependant une discussion autour de la nature du gui dont parle Pline. Viscum album est extrêmement rare sur le chêne. En revanche, il existe une espèce voisine : le Loranthus europaeus qui parasite les fagacées (chênes, hêtres, châtaigniers) et qui vit plutôt dans le Sud-Est de l'Europe. C'est peut-être celui-là que Pline désigne sous le nom de « gui de chêne ». En breton pourtant, nous avons conservé le terme « eau de chêne » pour Viscum album, terme déjà présent dans l'Antiquité du temps de Pline. La preuve de son existence en Bretagne est ainsi faite.

[...]

Dans le deuxième monde : la santé de l'esprit, les propriétés ésotériques

« Bon an, mal an, Dieu soit céans »

« Au gui l'an neuf »

Très rare, le gui de chêne représente l'éternité car il reste toujours vert. Il est transporté par les oiseaux, ceux qui ont la sagesse de regarder le monde de loin, depuis les cieux, allusion à la connaissance. Il éloigne les esprits, protège les êtres et les lieux, bloque l'action des poisons. il suffit d'en placer dans sa maison et immédiatement les esprits protecteurs, viennent s'y installer, on peut les apercevoir et même leur parler. A la Samain, répartir du gui dans les habitations pour les protéger contre les esprits malins.

C'est aussi une des herbes de la Saint-Jean, (ici, saint Jean l'Évangéliste, Saint-Jean d'hiver, à comprendre comme le solstice d'hiver), et pour cela son emploi en magie comme en sorcellerie est fréquent, intercédant auprès des mages célestes pour obtenir leur protection.

Enfin, il permet la régénérescence et assure la fécondité des troupeaux, promettant la survie du clan.


N.B. Le gui immortel est aussi très résistant,. Il n'existe pas de produit chimique ou biologique capable de l'atteindre sans ruine à l'arbre qui le porte.


Dans le troisième monde : la médecine magique de l'Autre Monde

Le gui purifie les âmes du clan. Il vit en symbiose avec le plus puissant des arbres vénérés, le symbole des liens entre les hommes et l'Autre Monde : le chêne de Panacée. Il guérit tout et représente l'immortalité. Mais il faut le comprendre au sens large et le généraliser à toutes les guérisons, au-delà de celles du corps. Les Celtes représentaient les « âmes-souffles » par les feuilles de gui, ce sont elles qui constituent le souffle primordial, celui duquel tout est né. Mais à la fin des temps elles survivront, car elles sont immortelles. C'est pour cela que le gui fait partie des sept essences des druides et couvre donc toutes les fêtes, y compris la cinquième, la pus symbolique celle que célèbrent toutes les âmes.

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Rituels :

Selon René et Claudine Bouchet, auteurs de Rituels secrets des Druides d'aujourd'hui (Éditions Trajectoires 2008),


"La boule de gui - le fruit de cette plante - arrive à sa maturité ; c'est pour nous le symbole de l'esprit réincarné puisque seul il vient à la vie après le sommeil hivernal.

[...] La cérémonie de la cueillette du gui s'est perpétuée à travers les siècles dans nos campagnes et en voici une antique description qui nous est parvenue par notre aïeul, le docteur Louis Bouchet.

"Au matin du premier jour du solstice d'hiver, le druide, muni de la faucille et accompagné des bardes et des ovates porteurs d'un drap de lin blanc et neuf, allait cueillir le gui du chêne qui tombait intact dans le drap. Puis on l'emportait chez le druide, dans sa caverne dont la porte était orientée vers le soleil levant. A partir de ce moment, il fallait que les rayons solaires y pénétrassent.

Le deuxième jour, la lumière devait pénétrer plus loin dans la grotte que d'habitude.

Avec une pierre de cristal de roche, il allumait le feu sacré sur un foyer composé de copeaux des sept espèces de bois différentes : le sapin, le frêne, le noyer, le houx, le marronnier, le fusain et le chêne. Le feu sacré était surmonté d'une couronne de gui et conservé dans le foyer du druide pour tous les usages religieux, (on ne devait pas y faire cuire des aliments ou y jeter des déchets)." (cf Hû Gadarn, le Premier Gaulois de Paul Bouchet, Paris, 1955, réédité aux Éditions Véga, Paris, 2002).


"Le gui était desséché au-dessus du feu jusqu'au lendemain, les boules mises à part, données aux druidesses qui en faisaient un médicament souverain contre les hémorragies, les plaies profondes et les ulcères : les feuilles hachées, desséchées et réduites en poudre guérissent les maux d'estomac mélangées à la nourriture. Semées sur le pas de la porte, elles préservent des entreprises ennemies et guérissent les maux de tête, lorsqu'elles sont appliquées sur la tête avec de la menthe et du romarin.

C'est le troisième jour au soir que le travail était distribué par les bardes aux familles.

Le druide jeûnait pendant ces trois jours, ne prenant que de l'eau de source et du cresson."

[...]

A ce propos, il est important de préciser que, contrairement à ce que certains pseudos druides peuvent prétendre, le gui de chêne existe bien, quoique fort rare. En effet, le Service des Eux et Forêts a recensé, en France, une centaine de chênes porteurs de gui...

Aussi, dans un but de protection écologique, utilise-t-on le gui du pommier que l'on dépose sur un chêne et que l'on magnétise préalablement afin qu'il s'imprègne de ses radiations.

[Cérémonie]

De nos jours, au solstice d'hiver, lorsque le Soleil entre dans le signe du Capricorne, le cortège des bardes, ovates, eubages et druides se dirige, sus la conduite du héraut, vers le chêne ou l'arbre sur lequel a poussé la plante sacrée. [...]

Ayant fait trois fois le tour du lieu rituel, le héraut, vêtu de rouge (couleur de Mars), face au Nord, trace de son épée le cercle solaire sur le sol et reçoit de l'officiant l'ordre de sonner de la trompe aux quatre points cardinaux en demandant à chaque fois :

"Au Nord, y a-t-il la paix en Gaule ?..." Le héraut se tourne successivement vers le Nord puis vers l'Est où siègent les bardes, vers le Sud où sont les ovates et les eubages, et vers l'Ouest où règnent les druides, en posant la même question, après avoir sonné le cor et en tirant son épée à moitié du fourreau, ce qui signifie que l'on n'a pas le droit d'imposer par la force une philosophie ou une religion.

Ayant reçu les réponses affirmatives - car nos cérémonies ne se peuvent célébrer, avec faste, qu'en temps de paix - le héraut salue l'officiant de l'épée et l'informe que la paix régnant en Gaule, la cérémonie peut avoir lieu. Le druide demande alors au héraut d'installer autour du dolmen ou du chêne le cortège des participants, dans le sens des aiguilles d'une montre, puis magnétise le cercle, en faisant le tour des dignitaires et invités, traçant sur le sol le cercle magnétique indispensable.

Le héraut monte sur le dolmen e se tient aux ordres du druide qui lui fait part de son désir de nommer l'eubage ou le barde, voire l'ovate, maître du feu qui se choisira deux assistants qui l'aideront à édifier, dans l'ordre, le feu sacré : le sapin, le frêne, le noyer, le houx, le marronnier, le fusain et le chêne.

Le feu une fois construit, Korridwen,, druidesse maîtresse de cérémonie, déposera à son sommet une couronne mixte de gui et de houx, avec leurs fruits respectifs.

Puis on allumera rituellement le feu, à trois endroits différents et l'officiant le magnétisera et procédera à la fusion des cinq éléments dans l'éther, en jetant symboliquement sur le bûcher, quelques gouttes d'eau.

L'officiant, armé de la faucille scintillante, se dirige vers l'arbre choisi, embrasse le tronc pour s'excuser de le dépouiller de sa ramure sacrée et rappelle le sens du rituel de cette résurrection symbolique.

Dame Korridwen remet un linge blanc aux quatre dames ou, de préférence, à quatre jeunes files choisies par elle et les place sous la branche dont le druide va couper le gui. Après avoir tracé le signe de la croix celtique sur l'assistance, le druide invoque les puissances des esprits de nos aïeux en récitant la prière Esprits bienfaisants et âmes des Celtes.

Puis, l'officiant ayant, si cela est utile, gravi les degrés de l'échelle qui lui est apporté sous l'arbre par un barde, coupe la touffe de gui en clamant très haut : "O Ghel an Heu !" qui signifie : "Le blé lève !"

Cet usage maintenu tout le Moyen Âge sans dévoiler le sens profond du rite fut mal compris de la foule qui traduisit par "Au gui l'an neuf !". Toutefois, celle-ci savait que cette cérémonie venait du fond des temps et qu'elle marquait le début de l'année, sans avoir besoin d'attendre la date du 1er janvier !

La touffe, puis les suivantes tombent dans le drap tendu mais aucune ne doit toucher terre !

Seules y ont accès - après que le druide les ait magnétisées - Dame Korridwen et ses filles d'honneur qui emporteront et traiteront les boules pour en faire des onguents.

La cueillette achevée - et s'il y a beaucoup de gui - le druide peut transmettre sa faucille à un assesseur de son choix et même permettre à tous les invités de venir couper une touffe...

L'officiant redescend l'échelle et, "solennellement", récite, au nom de tous, la Grande Prière : "Donne-nous, Ô Dieu, Ton appui..." tandis que tous se tournent ers l'astre solaire, les bras levés vers lui.

Puis, assistée de deux dames choisies par elle pour les honorer, Dame Korridwen vient offrir à chacun des participants, en commençant par le Grand Druide et par les dignitaires, un brin de gui en même temps que la galette et la coupe d'hydromel, en signe de communion fraternelle entre eux et en hommage aux puissances qui ont permis cette récolte.

On peut alors entendre la harpe ou autres instruments de musique pour harmoniser les rapports entre les humains présents et les désincarnés.

Enfin, sur un signe de l'officiant, le cortège suit le héraut qui a remis son épée au fourreau, en signe de paix, et se retire de la clairière."

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Eric Pier Sperandio, auteur du Grimoire des herbes et potions magiques, Rituels, incantations et invocations (Éditions Québec-Livres, 2013), présente ainsi le Gui, "plante parasite qui pousse sur le chêne" :


Propriétés médicinales : Le gui est utilisé dans le traitement de la haute tension et du durcissement des artères. il est aussi réputé pour calmer les convulsions de l'épilepsie ainsi que d'autres maladies du même type. Les feuilles de gui en infusion sont excellentes pour soulager les problèmes d'hémorragies menstruelle et de crampes.


Genre : Masculin.


Déités : Odin - Freyja - Apollon - Vénus.


Propriétés magiques : Protection - Amour - Chasse - Fertilité - Exorcisme.


Applications :

SORTILÈGES ET SUPERSTITIONS

  • On ne coupait le gui qu'au solstice d'été et à la sixième journée du cycle croissant de la lune ; pour ce faire, on utilisait une serpe d'or et, plus tard, de cuivre.

  • Un anneau sculpté dans le bois du gui protège des maladies.

  • Placez du gui sous le matelas de votre lit pour favoriser la conception et la fertilité.

  • Placé au-dessus de la porte de la chambre, le gui favorise un sommeil réparateur et de beaux rêves.

RITUEL POUR APPELER LA CHANCE

  • Idéal lorsque vous connaissez une suite de mésaventures et de la malchance

Ce dont vous avez besoin :

  • une chandelle verte

  • de l'encens de cannelle

  • quelques feuilles de gui séchées

Rituel : Ce rituel se fait durant le jour aussi près que possible de l'heure du midi, lorsque le soleil est à son zénith. Vous pouvez, pour plus d'efficacité, effectuer ce rituel dehors, sous les rayons du soleil.

Allumez votre chandelle et faites brûler l'encens. Réduisez en poudre les feuilles de gui séchées en disant :


J'en appelle à toi, Odin, père des dieux,

Fais que cesse cette malchance qui me harcèle

fais tourner le sort en ma faveur

Afin que je connaisse la joie et la paix.


Prenez ensuite un peu de cette poudre et frottez-en la plante de vos pieds ainsi que la paume de vos mains. Gardez le reste du gui pulvérisé dans un petit sac et, chaque matin, frottez-en un peu sous vos pieds et vos mains.

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Mythes, contes et légendes :


Le Glossaire théosophique (1ère édition G.R.S. MEAD, Londres, 1892) d'Helena Petrovna Blavatsky propose une entrée relative au gui :


GUI. Cette curieuse plante qui croît uniquement comme parasite sur d'autres arbres, tels le pommier et le chêne, était une plante mystique dans plusieurs religions anciennes, notamment celle des Druides de Celtide ; leurs prêtres coupaient le gui, en grande pompe, en certaines saisons, mais alors seulement avec une faucille en or spécialement consacrée. Hislop fait la suggestion, à titre d'explication religieuse, que le Gui, étant une branchette qui se développait depuis un arbre-Mère, était adoré comme Branche Divine sortie d'un Arbre Terrestre, union de la divinité et de l'humanité. En allemand, le nom signifie "ce qui guérit tout". Comparez le Rameau Doré de l'Enéide de Virgile, VI., 126 ; et Pline, Hist. Nat., XVII., 44 : "Sacerdos candida veste cultus arborem scandit, falce aurea demetit". (w.w.w.).

 

Dans Le Folk-Lore de la France, tome troisième, la Faune et la Flore (E. Guilmoto Éditeur, 1906) Paul Sébillot recense nombre de légendes populaires :


Quelques observances, qui sont peut-être des vestiges d'un ancien culte, influent sur l'abondance ou la qualité de la récolte. Au moyen âge les paysans, principalement en Picardie, avaient coutume de se saluer en disant : « Au Guy l'an neuf » ; ce à quoi l'on répondait : « Plantez, plantez ! » pour se souhaiter une bonne année.

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Ernest Bosc, rapporte dans Bélisama ou l'occultisme gaulois (1910) le conte suivant :


"Arrivons à la légende qui apprit aux hommes la vertu curative du gui.

Ram avait quitté la Gaule sous l’enseigne du Bélier (Aries) pour se diriger, du côté de l’Orient, de l’Inde, afin d’empêcher les Celtes d’en venir aux mains, de se livrer à une guerre fratricide ; il avait déjà traversé la Scythie et d’autres pays, quand ses compatriotes, à la tête desquels il se trouvait, furent frappés d’une maladie cruelle, dans laquelle il crut voir un juste châtiment de la Divinité envers les hommes de sa race, qu’il avait à grand-peine dissuadés de combattre leurs frères. Cette maladie, sorte de lèpre, couvrait le corps tout entier de plaques noires et pustuleuses qui provoquaient l’enflure des membres, ensuite le corps se couvrait d’ulcères qui déterminaient la mort, de sorte que les Celtes mouraient en grand nombre, par milliers, nous dit la tradition.

La grande Prêtresse, la Voluspa, consultée, ordonna, mais en vain, des sacrifices expiatoires, la mortalité ne cessa pas pour cela.

Ram avait l’habitude de méditer sous un chêne ; un jour, après une très longue méditation sur les malheurs qui frappaient sa race, il s’endormit. Pendant son sommeil, il entendit une voix qui l’appelait par son nom. Il regarda et vit devant lui, dans son sommeil, un homme d’une haute stature, à l’aspect majestueux, revêtu d’une robe blanche qui portait une baguette sur laquelle s’entrelaçaient deux serpents et cet homme lui dit : « Ram, le remède que tu cherches, il est là, au-dessus de toi » ; puis, tirant de son sein une faucille d’or, le personnage coupa sur le chêne un gui et le remit à Ram, avec de grandes marques de vénération ; il lui donna en même temps une recette pour composer un élixir, puis il disparut.

Ram s’éveilla tout à coup, fortement ému de ce rêve qu’il sentait prophétique ; il se prosterna au pied du chêne sous lequel il se trouvait, y aperçut un gui, le cueillit avec respect et l’emporta sous sa tente, enveloppé dans la toile qui lui servait de ceinture (tayola), puis il se mit à prier et commença les opérations qu’il avait recueillies de la bouche du druide du Plan astral.

Ayant obtenu la précieuse liqueur, il en expérimenta les effets sur un malade condamné. A peine celui-ci eut-il absorbé quelques gouttes de la liqueur, qu’il revint à la vie, comme par miracle, et tous les malades ultérieurement traités furent guéris de même. Aussi, de toute part, on accourut vers Ram. Le Collège sacerdotal fut assemblé et l’Archidruide ayant appris du chef celte de quelle manière il avait découvert le remède admirable qui assurait le salut de tous, il fut décidé que le gui deviendrait une plante sacrée et que la préparation de l’Élixir serait transmise oralement (de bouche à bouche) de l’Archidruide aux deux plus anciens druides.

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Dans Les Traditions celtiques (1ère éd. 1945, réed. Dangles 2011), Robert Ambelain établit un parallèle entre le mythe germanique de Balder et le mythe celtique et nous incite ainsi à tirer du premier des enseignements druidiques :

"Balder, de son nom nordique, et Kad-Balder ou Kal-Balladoer pour les traditions celtiques, était fils du grand dieu Odin, nous disent les Eddas scandinaves. C'était le plus sage, le plus fort, le plus doux, le plus aimé, des Immortels, nous dit J. Frazer en son Rameau d'Or.

Et les dieux étaient heureux, au sein du céleste séjour.

Mais un jour, Balder fit des rêves chargés de menaces, et qui semblaient devoir présager sa mort....

Alors, alarmés , les dieux tinrent conseil. Et pour protéger le beau Balder, ils imaginèrent de conjurer l'Univers et de détourner toute menace pesant sur le dieu aimé. Frigg (Fraya), déesse de la Beauté et de l'Amour, fit jurer à toutes choses et à tous éléments, au Feu, à l'Air, à l'Eau, à la Terre, aux Plantes, aux Animaux, aux Pierres, d'épargner Balder. Ainsi fut fait. Et heureux de voir détournés les présages noirs, les dieux résolurent de mettre à l'épreuve la soumission des êtres et des choses.

Ils mirent Balder au centre d'un cercle, et s'empressèrent de lancer contre lui tout ce qui pouvait lui nuire. Ni le vent, ni le feu, ni l'eau, ni le rocher, ni le loup, ni l'ours, ni le fer, ni le poison, n'eurent prise sur Balder.

Mais, à l'écart de tous, errait Loki, le dieu mauvais, jaloux de Balder. il s'en alla, déguisé en vieille femme, interroger Frigg. "Est-ce vrai, lui demanda-t-il, que toutes ces choses sont soumises à Balder ?" - "A dire vrai, répondit-elle, non. A l'orient du Walhallla, pousse une plante nommée gui. Elle m'a paru trop jeune pour être dangereuse, et point ne l'ai alors fait jurer..."

Lok s'en alla alors, clandestinement, cueillir le gui et le porta à l'assemblée des Dieux. Il y trouva Hother, le dieu-aveugle, debout hors du cercle. "Pourquoi, demanda Loki, ne fais-tu pas honneur toi aussi à Balder, et ne l'éprouves-tu pas ?" - 'Mais, dit Hother, je n'ai rien qui puisse me permettre de l'éprouver, chacun des dieux a choisi son arme, feu, pierre, eau, poison, plante, animal, et je ne saurai en outre viser juste, étant aveugle..." - "Fais comme les autres, dit Loki, je conduirai ta main. Voici un rameau léger, lance-le donc vers Balder..."

Guidé par Loki, Hother s'approche du cercle et lance le rameau de gui. La plante touche Balder, et au seul contact de cette chose, demeurée impure, et don soumise au Destin Néfaste, par l'oubli de Frigg, le dieu d'Amour tombe foudroyé.

Et ce fut le plus grand malheur qui jamais arriva aux dieux et aux hommes, nous disent les Eddas. Pendant un long moment, les dieux restèrent muets d'horreur et de chagrin. Puis ils élevèrent leurs voix, et pleurèrent amèrement Balder. On porta le corps au rivage, on le déposa sur son vaisseau, à la proue en col de cygne, afin de l'y brûler. Mais le vaisseau refusa de bouger. Alors, ils envoyèrent chercher Hynochinn', la géante, dernier rejeton des anciennes races. Elle vint, chevauchant un loup, et poussa la nef avec une telle violence que les vagues en devinrent lumineuses. On prit alors le corps de Balder, on le plaça sur le bûcher funèbre. Et alors, Nanna, l'épouse aimée du Dieu, le cœur brisé de chagrin mourut. On joignit son corps à celui de Balder, on fit monter le cheval de guerre du héros, avec son harnais de fête, et on mit le feu. Et la nef funèbre partit doucement, environnée de flammes hautes et claires, vers le couchant illuminé.


Telle est la légende, sous sa forme exotérique."

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Dans le Bulletin de liaison de la Fédération mycologique et botanique Dauphiné-Savoie (septembre 2009, n°3, pp. 34-35), Louis Girard propose un article intitulé "Propos sexiste sur le gui" :


Préambule : Commençons par une banalité : le gui est dioïque, c’est-à-dire possède des pieds mâles et des pieds femelles. Il est donc évident que les pieds que l’on choisit pour décorer les tables du réveillon qui ont des boules... blanches sont femelles. Cette discrimination festive se prolonge si on consulte une flore : Viscum album, tel est son nom scientifique, famille des Loranthacées (selon la classification traditionnelle). Ce nom latin évoque donc la viscosité (viscum) et la blancheur (album) des fruits de la femelle ; le nom du gui est entièrement dédié à la gloire de la femelle ! Absence de parité qui devrait ravir les féministes !


Sexe, gui et symboles : S’embrasser sous le gui au nouvel an est un rituel bien vivace, mais les vraies significations ont été un peu occultées. Embrasser une fille sous le gui est une promesse de mariage... la première demoiselle qui passe sous une branche de gui suspendue au plafond se marie dans l’année.

La délicieuse coutume du baiser a plusieurs origines :

La légende du roi Gwydyr : ce roi avait trois filles toutes fiancées; les trois compagnons devant partir à la guerre, ils retrouvèrent leurs trois promises à l’ombre d’un vieux chêne chargé de gui sacré et leur demandèrent un gage d’amour ; chaque fille enleva la plume de paon qui ornait ses cheveux et l’offrit à son fiancé: « encore » déclarèrent ceux-ci. Alors chaque fille détacha de sa chevelure la branche de houx qui soutenait la plume de paon: « encore » supplièrent de plus en plus tendres les chevaliers. Comme les filles du roi n’avaient plus rien à donner, elles accordèrent un baiser à leurs fiancés.

La légende de Freya est fort répandue chez les anglo-saxons ; cette déesse incarne l’amour, la beauté et la fécondité. Pour honorer Freya, un homme devait embrasser toute jeune fille qui, sans s’en rendre compte, se trouvait par hasard sous un bouquet de gui suspendu.

Autre pays, autre coutume : les jeunes filles galloises qui veulent faire apparaître leur futur époux dans leurs rêves, glissent un brin de gui sous leur oreiller la nuit de la saint Jean.

On peut quand même s’étonner qu’un parasite (en fait le gui est un hémi-parasite) soit choisi comme symbole du mariage. Au prix d’approximations en tous genres, certains n’hésitent pas à dire que l’harmonieuse vie semiparistaire du gui sur son hôte peut apparaître comme le symbole de la vie du couple. Ne perdons pas de vue que le gui « vampirise » son hôte en lui pompant de la sève brute... alors l’analogie est pour le moins scabreuse.


Gui, plante de tous les pouvoirs ? La touffe de gui, présent des dieux, est l’objet d’une véritable vénération depuis des siècles et on ne compte plus les pouvoirs qu’on lui attribué: il procure prospérité, santé, fertilité (il favorise la conception de la femme qui le porte au cou comme un collier... et une potion à base de gui rend fertile le bétail stérile!). La touffe de gui protège de la malchance, de l’infidélité, des épidémies, de la foudre, des incendies, des mauvaise récoltes, des inondations. « Pas de gui, pas de chance » dit un proverbe gallois.

Peu de plantes peuvent prétendre à une aussi totale adoration mystique.

Dans des symboliques plus récentes, le gui apparaît comme favorable aux hommes, défavorables aux femmes... non-parité inversée !

Ainsi à l’époque de la conscription (de 1798 à 1889), un tirage au sort déterminait ceux qui feraient leur service militaire et donc ceux qui en seraient dispensés. On rapporte que les jeunes conscrits en âge d’être incorporés devaient, la veille du tirage au sort, cueillir un rameau de gui sur l’épine blanche (aubépine) ; puis, ils devaient s’agenouiller au pied de trois croix en déposant, à chaque station, un petit rameau de gui. On faisait ensuite dire trois messes et les conscrits y assistaient avec dans la poche un peu de gui et un morceau de fer (!) trouvé par hasard. A l’issue de ce parcours, ils étaient assurés d’avoir un bon numéro et d’échapper au service militaire.

A contrario, un bouquet de gui du chêne placé à la fenêtre d’une femme indiquait symboliquement que cette dernière était « collante » par allusion aux fruits visqueux. Cette femme « collait » aux hommes et ne se mariait que par intérêt.

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Voir la fiche dédiée à l'Ogham Ur.


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