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Le Hamster

Dernière mise à jour : 22 mars




Étymologie :


Étymol. et Hist. 1765 (Buffon, Hist. nat., t. 13, p. 171) De l'all. Hamster de même sens (hamastra au xiiie s. ; déjà attesté, au sens de « ver du blé, charançon », par l'a. h. all. hamustro; cf. Kluge20).


Lire également la définition du nom hamster afin d 'amorcer la réflexion symbolique.




Symbolisme :


Selon Colette Méchin, autrice de "La cigogne et le hamster, ou le détournement du sauvage." (Revue des Sciences Sociales, 2011, vol. 46, no 1, pp. 176-181) :


Dresser la liste des caractéristiques du hamster revient à brosser le portrait d’un animal qui accumule les « mauvaises manières » dans sa relation avec l’homme (Méchin 2007). Concernant sa nourriture, pourtant variée (cf. supra), on ne retient que la propension de l’animal à amasser des réserves de grain (et du blé, insulte suprême au labeur du paysan !) au point qu’on le désigne en Alsace Kornferkel, c’est-à-dire « cochon des blés ».

Sa pugnacité étonne les naturalistes à toutes les époques. Un professeur de la Faculté des Sciences de Strasbourg écrit en 1857 : « Ce rongeur est un méchant petit animal qui se défend et mord. Il saute sur l’homme qui l’attrape comme s’il n’en avait aucune crainte » (cité par Baumgart 1996, p. 31).

Enfin sa pullulation, considérable jusqu’au mitan du XXe siècle en Alsace, l’a fait longtemps considérer comme une « engeance », une « vermine » (ungezziffer). Pourtant le trait le plus rédhibitoire, à notre époque si encline à fabriquer des mascottes animales, est le peu de capacité physiologique de ce rongeur pour le vedettariat bien compris. Vivant sous terre, ne sortant qu’à la pointe du jour et au crépuscule, hibernant six mois durant, il est sans « visibilité » pour un public avide de contact dans la perspective du « sauvage donné à voir » selon le concept forgé par André Micoud (1993). Les difficultés rencontrées au cours des vingt dernières années pour modifier le statut d’un animal considéré comme un parasite à éliminer et en faire un animal protégé et réintroduit révèlent toute l’ambiguïté de l’emprise gestionnaire de nos sociétés en matière d’environnement (Méchin 2005). Mais c’est sur la construction de ce que Micoud (1993) désigne comme « animal sauvage naturalisé vivant » et de ce qu’on peut appeler la « capture symbolique » du sauvage dans un espace de moins en moins naturel qu’il nous faut maintenant faire se rencontrer la cigogne et le hamster commun…

[...]

autant le hamster est considéré comme un « nuisible » et ses pullulations des années 50 désignées par des termes apocalyptiques (« calamité », « fléau »). Le changement de son statut d’animal licitement détruit à espèce rigoureusement protégée n’améliore en rien la perception qu’en ont les agriculteurs qui ont vécu cette mutation autant symbolique que légale (Méchin 2011).

Nonobstant tout cela, le sort de la cigogne et du hamster participe à une vision gestionnaire, sous couvert de responsabilité écologique assumée, qu’il convient de revisiter à présent.

[...]

Il faut bien en convenir, au-delà des données qui opposent à l’évidence les deux animaux, cigogne et hamster partagent et subissent une situation identique : la cigogne, la bien-aimée, comme le grand hamster cet indésirable, ont failli disparaître du fait de la modification du système rural dans son ensemble. Mais la transformation des deux en objets de la recherche appliquée (au service d’une cause noble : la préservation de la biodiversité), leur «élevage» et leur réinstallation sur des sites contrôlés, la difficulté de les définir dans l’espace juridique (Dalla Bernardina 1991, Billet 2006, Camproux-Duffrene 2009) signent leur réification subreptice sur fond d’enjeux économiques puissants. Il s’agit là, comme pour les tritons des mares de la baie de Somme étudiés par Raison du Cleuziou (2008, p. 380), d’une «requalification scientifique des objets naturels» dans un contexte qui concerne l’usage du territoire dans l’espace fortement urbanisé qu’est l’Alsace. Il va sans dire que les enjeux symboliques, occultés comme souvent, face aux défis environnementaux et aux contraintes sociétales (et dans le cas du hamster, face aux injonctions répétées de la Commission européenne), ne pèsent pas lourds dans la balance.

 

Diana Cooper, auteure du Guide des archanges dans le monde animal (édition originale 2007, traduction française, Éditions Contre-dires, 2018) nous délivre un :


Message du royaume des rats, des souris et des hamsters :


Si vous vous sentez incompris, souvenez-vous que votre vie

a un but suprême. Poursuivez-le aussi difficile que cela puisse

paraître, et l'univers vous apportera la reconnaissance et

les honneurs qui vous sont dus quand le temps sera venu.


Parce qu'ils sont très prolifiques, les hamsters ont souvent été utilisés par des humains pour faire des expériences de laboratoire. Pour les humains qui peuvent faire preuve d'une certaine sensibilité, ils sont aussi des animaux domestiques bien-aimés.

Ils sont venus sur Terre pour apprendre et enseigner ce que nous appellerions la vie civilisée. Leurs terriers souterrains ont un accès à l'avant et à l'arrière, une chambre, une réserve et des toilettes séparées. Ils transportent la nourriture dans leurs abajoues jusque dans leurs terriers, où ils doivent l'entreposer pour subvenir à leurs besoins pendant leur période d'hibernation. Cependant, la plupart des hamsters vivent seuls et apprennent à trouver un équilibre entre leur existence solitaire et la nécessité de bâtir un foyer pour accueillir une famille.

Et les femelles apprennent à protéger leurs petits de la meilleure façon possible. Parfois, elles les mangent, car leur concept concernant la mort est très différent du nôtre. Ceci ne peut se faire qu'avec la permission de l'archange Fhelyai, l'ange des animaux. A d'autres moments, elles pourront porter les petits dans leurs abajoues pour les garder en sécurité.

Ces petits animaux peuvent entendre les royaumes des anges et des élémentaux, et communiquer avec eux. Comme beaucoup d'espèces d'animaux qui vivent sous terre, ils sont connectés à l'archange Sandalphon, l'ange responsable du chakra étoile de la Terre, et rendent compte de ce qui se passe sur Terre.

Exceptionnellement, ils communiquent également avec l'archange Preminilek, l'ange responsable des insectes, pour l'informer des besoins des différentes espèces d'insectes. Si, par exemple, le sol est trop sec pour certains insectes présents dans l'environnement des hamsters, les anges enverront des lutins ou d'autres élémentaux pour aider à modifier les conditions.

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Littérature :


Cerstin Bauer-Funke, auteur de "Le hamster pétrifié sur le trottoir-Présence de l’animal absent dans Le Dieu du carnage (2007) de Yasmina Reza." (In : Rencontres n°609, Éditeur : Classiques Garnier, 2023, pp. 287-309) étudie le symbolisme du hamster dans l'œuvre théâtrale de l'autrice :


Résumé : Nous analyserons le mécanisme de la dispute dans la pièce Le Dieu du carnage de Yasmina Reza tout en montrant que le hamster de la famille Houllié devient le symbole de l’échec des « pouvoirs pacificateurs de la culture ». Les personnages reviennent toujours aux mêmes sujets et, de ce fait, n’ont de cesse de tourner en rond – comme le hamster. La pièce se termine par une remise en question radicale du couple et de l’individu, processus qui culmine quand le hamster est abandonné dans la rue.

 

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