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Les Lutins

Dernière mise à jour : 13 mai




Étymologie :


  • FOLLET, ETTE, adj. et subst.

Étymol. et Hist. Ca 1165 subst. « lutin » (B. de Ste-Maure, Troie, 6751 ds T.-L.); ca 1175 adj. « un peu fou » (Id., Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 11355) ; 1690 feu follet (Fur.). Dimin. de fol, fou1* ; suff. -et*.


  • LUTIN, -INE, subst. masc. et adj.

Étymol. et Hist. A. Subst. 1. a) ca 1150 neitun [leçon qui semble ne figurer dans aucun ms. ; probablement restituée par l'éditeur] « monstre marin » (Thèbes, éd. L. Constans, 6008 ; ms. S noitum ; ms. C [éd. G. Raynaud de Lage], v. 6971: noitum marin) ; cf. 1176-81 netun (Chr. de Troyes, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 5267) ; ca 1165 nuiton (Benoît de Ste-Maure, Troie, 14736 ds T.-L.) ; 1176-81 luitun (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 4575) ; b) 2e quart xive s. luitin « espèce de démon, de nature plutôt malicieuse que méchante, qui vient tourmenter les hommes » (Le Chevalier de La Tour Landry, 126 ds T.-L.) ; 1558 lutin (J. du Bellay, Divers jeux rustiques, éd. V. L. Saunier, XXXI, 62, p. 113) ; 2. 1680 « enfant vif, espiègle, taquin » (Rich.). B. Adj. 1830 « malicieux » tête lutine (Balzac, Double fam., p. 232) ; 1839 en partic. en parlant d'une pers. la lutine Eugénie (Id., Fille Ève, p. 80). Du lat. Neptunus, nom du dieu de l'eau et de la mer chez les Romains, qui en b. lat. a désigné un démon païen, cf. un passage de la vie de St Éloi (✝ 659) faisant allusion à un sermon où celui-ci, blâmant ceux qui gardaient de vieilles superstitions païennes, cite Orcus, Neptunus et Diana (v. FEW t. 7, p. 394b), v. aussi exemples plus tardifs ds Z. rom. Philol. t. 24, p. 561 (maligno spiritu retrahente quem Neptunum vocant) et suiv. ; Neptunus a donné régulièrement netun puis nuiton probablement d'apr. nuit (ces sortes de génies étant essentiellement nocturnes), puis luiton sous l'infl. probable de l'a. fr. luitier, v. lutter, devenu luitin par substitution de suff. sans doute sous l'infl. des mots du type hutin*.


Lire également la définition des noms follet et lutin afin d'amorcer la réflexion symbolique.

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Croyances populaires :


Selon Jacques Albin Simon Collin de Plancy, auteur du Dictionnaire infernal, ou bibliothèque universelle, sur les êtres, les personnages, les livres, les faits et les choses : qui tiennent aux apparitions, à la magie, au commerce de l'enfer, aux divinations, aux sciences secrètes, aux grimoires, aux prodiges, aux erreurs et aux préjugés, aux traditions et aux contes populaires, aux superstitions diverses, et généralement à toutes les croyants merveilleuses, surprenantes, mystérieuses et surnaturelles. (Tome troisième. La librairie universelle de P. Mongie aîné, 1826) :


GOBELINS. -Espèce de lutins domestiques qui se retirent dans les endroits les plus cachés de la maison, sous des tas de bois. On les nourrit des mets les plus délicats, parce qu'ils apportent à leurs maîtres du blé volé dans les greniers d'autrui. — On dit que la manufacture des Gobelins doit son nom à quelques follets qui, dans l'origine, venaient travailler avec les ouvriers et leur apprendre à faire de beaux tapis.


LUTINS. Les lutins sont du nombre des trente mille démons qui ont plus de malice que de méchanceté. Ils se plaisent à tourmenter les gens, à faire des tours de laquais, et se contentent ordinairement de donner la peur sans le mal. Cardan parle d'un de ses amis qui, couchant dans une chambre que hantaient les lutins, sentit une main froide et molle comme du coton, passer sur son cou et son visage, et chercher à lui ouvrir la bouche. Il se garda bien de bâiller ; mais, s'éveillant en sursaut, il entendit de grands éclats de rire, sans rien voir autour de lui. Le Loyer raconte que de son temps il y avait de mauvais garnements qui faisaient leurs sabbats et lutineries dans les cimetières, pour établir leur réputation et se faire craindre, et que, quand ils y étaient parvenus, ils allaient dans les maisons buffeter le bon vin et caresser les filles. C'est de là qu'est venu le vieux proverbe :


Où sont fillettes et bon vin,

C'est là que hante le lutin.


Les lutins s'appelaient ainsi, parce qu'ils prenaient quelquefois plaisir à lutter avec les hommes. Il y en avait un à Thermesse qui se battait avec tous ceux qui arrivaient dans cette ville. Au reste, les lutins ne mettent ni dureté, ni violence, dans tous leurs jeux.

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Adolphe de Chesnel, auteur d'un Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés, et traditions populaires... (J.-P. Migne Éditeur, 1856) propose la notice suivante :


LUTIN. C'est le même que le follet. « Les lutins, dit Henri Heyne, n'ont pas l'habitude de s'introduire en intrus dans les maisons qu'ils se proposent d'habiter. Avant de s'établir dans un lieu quelconque, ils tentent une épreuve qui les assure que le maître du logis est disposé à payer, par une légère condescendance, l'agrément de leur compagnie. Voici en quoi consiste cette épreuve : Ils amassent dans un coin, ou éparpillent au milieu de la maison, force copeaux et petits éclats de bois ; ils jettent de la fiente de bétail dans des seaux pleins de lait. Si le maître de la maison, remarquant ce manège, laisse les copeaux sans les ramasser, et s'il consomme le lait souillé, en compagnie de sa famille et de ses serviteurs, les lutins, satisfaits de cette marque de déférence, s'établissent chez lui pour toujours.

Mais on n'a pas toujours à se féliciter d'avoir donné l'hospitalité à ces turbulents et capricieux esprits : « Tantôt, dit le Fillastre, & ils remuent et renversent les ustensiles, tables, tréteaux, plats, écuelles ; tantôt ils tirent l'eau d'un puits en faisant crier la poulie ; ou bien ils cassent les verres, font tomber les ardoises, jettent des pierres, roulent par les escaliers des choses pesantes. Ils entrent dans les chambres, et contrefont, soit un chat, une souris, soit un autre animal quelconque ; ils foulent dans leur lit les personnes couchées, tirent les rideaux et la couverture, et s'amusent à mille singeries. Cependant, tout ceci, n'a d'autre résultat que d'inquiéter les personnes de la maison et d'empêcher leur sommeil ; car tout ce qui semble rompu et brisé se retrouve le lendemain à sa place et en bon état. »


LUTIN DE VALSCHEID. « J'ai reçu , le 23 août 1746, dit dom Calmet, une lettre d'un fort honnête homme, curé de la paroisse de Walsche, village situé dans les montagnes de Vosges, au comté de Dabo ou Dasbourg, dans la Basse-Alsace, diocèse de Metz, qui a Strasbourg dix lieues vers le midi. Par cette lettre il me dit, que le 10 juin 1740, à huit heures du matin, lui, étant dans sa cuisine avec sa nièce et sa servante, il vit tout à coup un pot de fer qui fut mis à terre et y fit trois ou quatre tours, sans qu'il y eût personne qui le mit en mouvement ; un moment après, une pierre d'environ une livre pesant fut jetée de la chambre voisine dans la même cuisine, en présence des mêmes personnes, sans qu'on vit la main qui la jetait ; le lendemain à neuf heures du matin, quelques carreaux de vitres furent cassés, et quelques pierres furent jetées à travers ces carreaux avec une dextérité qui parut surnaturelle ; l'esprit ne fit jamais de mal à personne, il ne fit rien que pendant le jour et jamais la nuit ; le curé employa les prières marquées dans le rituel pour bénir sa maison, et depuis ce temps-là le génie ne brisa plus de vitres, mais il continua à jeter des pierres sur les gens du curé, sans toutefois les blesser ; si l'on apportait de l'eau de la fontaine, il jetait des pierres dans le seau ; il se mit ensuite à servir dans la cuisine ; un jour comme la servante plantait des choux au jardin, le génie les lui arrachait à mesure et les mettait en morceaux ; la servante eut beau à tempêter, menacer, jurer à l'allemande, le génie continua ses badineries.

« Un jour qu'on avait bêché et préparé un carreau au jardin, on trouva la bêche enfoncée de deux pieds en terre, sans qu'on vit aucun vestige de celui qui l'avait ainsi fichée en terre ; on remarqua sur la bêche un ruban et au côté de la bêche deux pièces de deux sous que la servante avait serrées la veille dans une petite boîte ; quelquefois il prenait plaisir à déplacer la vaisselle de faïence et d'étain, et de l'arranger en rond dans la cuisine ou dans le porche, ou même dans le cimetière, et toujours en plein jour. Un jour il remplit un pot d'herbes sauvages, de sons, de feuilles d'arbres, y ayant mis de l'eau, le porta au jardin dans l'allée ; une antre fois, il le suspendit au cramal sur le feu ; la servante ayant cassé deux œufs dans un petit plat pour le souper du curé, le génie y en cassa deux autres en sa présence, la servante ayant seulement tourné le dos pour y mettre le sel ; le curé étant allé dire la messe il trouva, au retour, toute sa vaisselle, son linge, pain, lait et autres choses répandus dans la maison.

« Quelquefois il formait sur le pavé des cercles, tantôt avec des pierres, tantôt avec du blé ou des feuilles, et dans un moment, aux yeux des assistants, tout cela était renversé et dérangé. Fatigué de tout ce manège le curé fit venir le maire du lieu et lui dit qu'il était résolu de quitter la maison curiale ; dans ces entrefaites, arriva la nièce du curé qui leur dit que le génie avait arraché les choux du jardin et avait mis de l'argent dans un trou en terre ; on y alla et on trouva la chose comme elle l'avait dite ; on ramassa l'argent qui était celui que le curé avait mis dans son poêle en un lieu non fermé, et un moment après on le trouva de nouveau avec des liards deux à deux répandus dans sa cuisine.

« Les agents du comte de Linange etant arrivés à Walsche, allèrent chez le curé et lui persuadèrent que tout cela était l'effet d'une sorcellerie ; ils lui dirent de prendre deux pistolets et de les tirer à l'endroit où il remarquait quelques mouvements ; le génie jeta en même temps dans la poche d'un de ces officiers deux pièces d'argent, et depuis ce temps il ne se fit plus sentir dans la maison. Cette circonstance de deux pistolets qui terminent la scène de l'esprit follet qui inquiétait le bon curé, lui fit croire que ce lutin n'était autre qu'un certain mauvais paroissien que le curé avait été obligé de faire sortir de sa paroisse et qui , pour se venger, avait fait dans la maison curiale tout ce que nous venons de voir ; si cela est , il s'était donc rendu invisible, ou il avait eu le crédit d'envoyer en sa place un génie familier qui intrigua le curé pendant quelques semaines ; mais s'il n'était point en corps dans cette maison, qu'avait-il à craindre des coups de pistolets qu'on aura pu tirer sur lui ? et s'il y était en corps comment pouvait-il se rendre invisible ? »


MANDRAGORES. Les Bretons nomment ainsi des lutins familiers, de très bonne composition, qui leur apparaissent, disent-ils, sous la figure de petits hommes sans barbe et les cheveux épars.

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Paul Sébillot, auteur de Additions aux Coutumes, Traditions et superstitions de la Haute-Bretagne (Éditeur Lafolye, janv. 1892) relève des croyances liées aux cycles de la vie et de la nature :


Les Lutins.

179. – A Plouasne, il y a un champ à trois cornières, où on voit des apparitions, il s'appelle le Clos-J'bi . Il y a quelques années, un homme nommé Robert, s'en revenant du bourg ou il avait passé la soirée à l'auberge avec ses amis, y aperçut au milieu une grande fouée. Il se disposa á y allumer sa pipe, mais comme il prenait un tison, il vit tout autour une dizaine de figures de singes qui le regardaient en riant. Il laissa tomber le tison et s'enfuit. Le lendemain matin, il retourna pour voir, mais n'aperçut même plus la trace de la fouée.


180. - Il y avait une fois une jeune fille qui, toutes les nuits, allait coucher dans le foin. Chacun lui disait : - « Parie que le faudoux ira te fauder ! »

Mais elle n'y faisait pas attention et elle retournait coucher dans le senas (grenier à foin). Pourtant le faudoux venait la fouler, et elle disait à ses voisins : - « Je ne sais ce que j'ai : je suis plus lassée au matin qu'en me couchant. - Nous te l'avions bien dit, répondaient-ils, c'est le faudoux qui vient te fauder. »

Elle résolut de le prendre, et au lieu de s'endormir pour de bon, elle fit seulement le semblant. Tout d'un coup, elle entendit le foin qui craquait, et elle vit la bête ; elle arriva auprès d'elle, monta sur ses jambes et finit par atteindre sa poitrine. La fille ramassa ses draps et en enveloppa le faudoux. Elle croyait le tenir, et elle cria aux gens de la maison :

- « Apportez - moi un couteau ! »

Mais le faudoux qui s'était réfugié sous un monceau de foin, en en tendant ces paroles, lui cria :

- « Hé ! tu crois me tenir , mais tu ne me tiens pas ! »

Il disparut , et depuis ce temps jamais il ne prit envie à la fille de retourner dans le foin.


(Conté en 1881 par J.-M. Comault , du Gouray.)

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Charles Thuriet, auteur de Traditions populaires du Doubs (Librairie historique des Provinces, Emile Lechevalier, 1891) rapporte une légende locale :


LA LUTINIÈRE OU LE TAMBOURIN (Amancey)


Il existe au bas du champ de foire d'Amancey et du communal de la Lavière une ouverture étroite entre deux rochers gris élevés à peine d'un mètre au- dessus du sol . Cette ouverture paraît être l'entrée d'une cavité souterraine et profonde où les eaux se jouent dans les temps de grandes pluies et produisent des bruits semblables à ceux d'un tambour. Ceci est le fait vrai qui a sûrement fait donner à ce souterrain le nom de Tambourin. Une tradition locale rapporte que cette cavité est un séjour infernal où les lutins et mauvais esprits de la contrée se ras semblent de temps en temps pour y célébrer leurs fêtes et leurs danses maudites. De là sans doute est venu le nom de Lutinière, donné aussi au Tambourin d'Amancey.

On raconte encore qu'autrefois de mystérieux maréchaux hantaient ce souterrain et qu'ils étaient serviables et bienfaisants. Quand on avait un fer à cheval ou un soc de charrue à réparer, il suffisait de le déposer le soir à l'entrée de la caverne, avec un petit gâteau bien garni de beurre ou de confitures. Le lendemain matin, le gâteau avait disparu, mais le soc de la charrue ou le fer à cheval était réparé. Malheureusement pour le pays, un mauvais plaisant apporta un jour à l'entrée de la caverne un vieux fer à cheval avec un: gâteau sur lequel, en guise de confitures, il avait répandu de la fiente de vache. Cette méchanceté mécontenta les maréchaux de la Lutinière, et, depuis ce temps-là, si parfois ils font encore entendre le bruit de leurs marteaux dans la forge souterraine, ce n'est plus pour rendre service aux gens d'Amancey qu'ils travaillent. L'ingratitude durcit le: cour de la bienfaisance.


(Tradition orale)

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Symbolisme :


Adolphe de Chesnel, auteur d'un Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés, et traditions populaires... (J.-P. Migne Éditeur, 1856) propose la notice suivante :


CHEVAL BAYARD. On nomme ainsi en Normandie le gobelin ou lutin qui a pris la forme d'un cheval pour jouer des tours à l'homme. Ainsi transformé, il se présente à quelque voyageur cheminant à pied, et témoigne d'abord de si pacifiques dispositions qu'on se décide souvent à l'enfourcher. Mais une fois dessus, ce n'est plus qu'une suite épouvantable de sauts, de soubresauts, de ruades, de mouvements étranges, qui remplissent d'effroi ; et quand le méchant esprit s'est amusé tout son saoul de la terreur de son cavalier, il s'en débarrasse en le jetant dans une mare ou dans un fossé plein d'eau bourbeuse.


CHIMMEKE. Sorte de lutin familier dont on s'occupait beaucoup autrefois en Poméranie. On raconte qu'un jour il hacha en morceaux un jeune marmiton et le mit dans un pot de terre, parce que ce pauvre diable avait bu, par mégarde, le lait qu'on était alors dans l'usage de préparer chaque soir pour l'esprit de la maison. Durant de longues années on fit voir le pot cù avait été enfermée la victime.


FÉ. Nom que reçoit le lutin dans les environs d'Argentan, en Normandie. A propos d'une tradition qui a pour titre Le fé amoureux, Mlle Bosquet s'exprime ainsi : « 11 parait que le fé masculin n'est point une particularité ; d'après les détails qui nous ont été transmis, il appartiendrait à une classe d'êtres connus en certains cantons de la Basse-Normandie, et qu'il faut ranger dans la catégorie des fées champêtres, dont le sexe seul les distingue. Sa qualité d'amoureux n'est pas non plus un cas exceptionnel ; c'est le caractère de l'espèce entière d'être sujette à s'éprendre, quoique d'une passion platonique et toute contemplative, des femmes qui par leur douceur et leur beauté justifient ce délicat hommage. Une belle femme de la campagne était devenue l'objet d'un pareil culte : un fé venait lui rendre visite chaque soir, tandis qu'elle filait seule au coin de son foyer ; le fé avait une place de prédilection : c'était l'escabeau placé à l'autre coin de l'âtre ; il ne manquait jamais de s'y asseoir, et demeurait là des heures entières, en contemplation devant sa maîtresse ; mais, soit que cette femme ne sût pas apprécier cette passion mystérieuse, soit par vertu, elle avertit son mari des visites clandestines du lutin. L'époux indigné prépare aussitôt sa vengeance ; il prend un soir les vêtements de sa femme, et s'assied à sa place, en s'essayant à filer comme elle auparavant il avait eu soin de faire rougir la galetière (espèce de gril en tôle pour cuire les galettes), et de la mettre sur le siège qu'occupait d'ordinaire notre amoureux. Celui-ci arrive, et, ne se méprenant pas sur ce travestissement :

- Où donc, dit-il, est la belle, belle, d'hier au soir, qui file, file, et qui atourole toujours (qui dévide son fuseau) ? car toi, tu tournes, tu tournes, et tu n'atouroles pas.

Nonobstant cette défiante question, le lutin s'assied à la place accoutumée ; mais à peine s'est-il posé sur le siège perfidement préparé, qu'il se relève et s'enfuit en poussant les hauts cris. Ses compagnons embusqués au haut de la cheminée lui demandent ce qu'il a :

- Je me brûle, leur crie-t-il.

- Eh ! qui donc l'a brûlé ?

- C'est moi-même.

Car il faut savoir que le rusé paysan avait fait dire au lutin par sa femme qu'il s'appelait moi-même. A cette réponse les fés se moquèrent du pauvre amoureux grillé, et l'abandonnèrent à son triste sort, tandis que le paysan, à l'aide de cette précaution adroite, évita la vengeance qu'ils n'auraient pas manqué de tirer de lui. On ne dit pas si la belle regretta son lutin, ni si celui-ci retourna encore près d'elle depuis cette aventure. Au reste, ces deux suppositions ne manqueraient pas de vraisemblance. Le cœur des femmes est enclin à des retours de tendre passion, et puis ce ne sont jamais les amoureux qu'on rebute qui vous tiennent le plus de rigueur.

 

Dans ses Légendes rustiques (Éditions A. Morel, 1858), George Sand collecte des légendes de son pays natal, le Berry, que l'on rattache encore aux traditions des Gaulois :


Légende du Follet d'Ep-nell =>




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Selon Charles Joisten, auteur de "Quelques attestations de récits légendaires antérieures au XVIIIe siècle en Savoie et en Dauphiné." (In : Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie, n°1/1974. pp. 119-130) :


Les lutins chassés d'une maison par exorcisme

Trois documents du début du XVIIe siècle attestent ce thème. En 1615, dans la maison d'un seigneur du Dauphiné, aux environs de Valence (Drôme), un lutin jouait mille tours aux habitants. L'évêque de Valence, accompagné de six ou sept prêtres, vint bénir la maison et y prononcer les exorcismes de l'Eglise. Dans le premier quart du XVIIe siècle, un « esprit follet de ceux qu'on appelle lutins » hantait la maison de Pierre Critan, plébain de Thônes (Haute-Savoie). Saint François de Sales en personne l'exorcise. Enfin, quand les premières bernardines réformées s'installèrent en 1622 dans une maison de Rumilly (Haute-Savoie), mise à leur disposition par le sénateur de Montfalcon, elles y trouvèrent une « foule de lutins » qui en furent chassés par les exorcismes du R. P. Billet, oratorien ; on ajoute que les lutins reprirent possession des lieux après le départ des religieuses.

Les interventions épiscopales dans les cas de maisons hantées étaient jusqu'au XVIIIe siècle très officiellement admises. Un exorcisme spécial intitulé « Exorcismus domus a daemonio vexatae », figure en effet dans le Manuel du Diocèse de Genève de 1747, qui demeura en vigueur tant que subsista l'ancien diocèse de Genève, mais qui en fait fut même en usage dans le diocèse d'Annecy jusque vers 1869.

C'est dire qu'il ne faut pas s'étonner si, dans les récits légendaires on rencontre encore tant d'histoires de maisons hantées, toutes basée sur le même schéma traditionnel : un esprit frappeur ou un esprit domestique (sarvan, follet, etc.), tourmente les habitants d'une maison en provoquant des phénomène sonores, en déplaçant les meubles et les objets, en s'attaquant parfois aux personnes elles-mêmes, ceci jusqu'au jour où l'on fait appel à un prêtre pour chasser l'esprit.

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L'article de Christian Abry et Charles Joisten, intitulé "De lutins en cauchemars... A propos d'un nom chablaisien du lutin domestique : le « chaufaton »." (In : Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie, n°1-2/1976. pp. 125-132) mérite d'être lu dans son intégralité.

 

Roger Devos, dans une étude intitulée "Le crime du château de Crache ou le lutin domestique en procès, au

XVIIIe siècle, en Savoie." (In : Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie, n°1-4/1982. Croyances, récits & pratiques de tradition. Mélanges d'ethnologie, d'Histoire et de Linguistique en hommage à Charles Joisten (1936-1981) pp. 235-245) montre l'importance qu'on accordait aux lutins.

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


Esprits familiers très espiègles, appelés également follets, les lutins, dont le nom viendrait des démons « lutteurs », car, comme ces derniers, ils aiment parfois lutter avec les hommes, s'amusent à tourmenter et à effrayer les gens. En général plus malicieux que méchants, et se contentant de faire plus de peur que de mal, ils sont toutefois capables de jouer des tours pendables à leurs victimes Jérôme Cardan (1501-1576) donne un exemple de leurs taquineries : un de ses amis, qui couchait dans une chambre hantée par des lutins, sentit une main froide et molle comme du coton passer sur son cou et sur son visage et chercher à lui ouvrir la bouche, puis il entendit des éclats de rire mais sans rien voir autour de lui.

On prétend en outre que l'occupation favorise du Deuz, lutin du Finistère, « est de contrefaire effrontément les gens, jusqu'à ce qu'ils éclatent en sanglots ».

Les lutins, qu'on décrit come imberbes et ayant « quelque chose de vieillot », sont tout petits (les « géants de l'espèce » ont la taille d'un enfant de douze ans) : certains ont pour casque une coquille de nix, d'autres des épées de la taille d'une épingle. Il y aurait plus de trente mille variétés de lutins en France, chaque région ayant ses espèces : tous sont d'une extrême susceptibilité ceux qui vivent avec les hommes, dans la maison, dans les écuries (leur lieu favori), ou au grenier, ont été rattachés aux génies protecteurs ou aux divinités du foyer (pénates) auxquels les Romains rendaient un culte domestique : « Comme [les lutins], les pénates étaient de petite taille, et il est possible que nos lutins parfois un peu difformes ne soient en réalité qu'une sorte de caricature des dieux du foyer domestique. Il faut remarquer toutefois que l'on trouve dans des légendes scandinaves assez anciennes des petits êtres protecteurs du foyer ». Au Moyen Âge toutefois, l'Eglise les présentait comme des démons malfaisants tandis que les démonologues en faisaient parfois les acolytes des sorciers qui les utilisaient pour se venger de leurs ennemis. C'est pourquoi le lutin, qui, à l'origine, était le bon génie de la maison (survivance antique), devint très rusé et très encombrant : on l'accusait, entre autres, d'embrouiller le crin des chevaux, de renverser le lait, de lancer des cailloux dans les vitres, et de faire du tapage nocturne. En 1595, un arrêt du parlement de Bordeaux déclara nulle la vente de maisons « reconnues habitées par de vindicatifs lutins ». En 1618, un lutin « mit en émoi la maison des Carmes déchaussés, 76 rue de Vaugirard. Certains religieux étaient poursuivis par un bruit de tonnerre, notamment le frère portier. Un invisible palefrenier étrillait rudement le cheval de la communauté et le mettait en sueur ; chaque soir on entendait la brosse passer et repasser sur le corps de l'animal. Des prières et des messes pour les morts suffirent à mettre en fuite l'esprit mauvais ».

Certains lutins, franchement malveillants, provoquaient des noyades, cherchaient à égarer ceux qu'ils rencontraient, volaient les enfants ; d'autres s'installaient sur la poitrine des personnes endormies, les oppressaient et leur donnaient des cauchemars.

Parmi les lutins inopportuns, citons les rabbats, lutins qui portaient une bavette à leur cravate (d'où leur nom) et qui faisaient tant de bruit dans les maisons qu'ils empêchaient les habitants de dormir. Le Gripet (Languedoc) se cachait sous le lait des femmes qui accouchaient et mordait le mollet de celles qui le soignaient. Les trolls du folklore scandinave sont franchement déplaisants.

On s'accorde à penser qu'avant de s'installer dans une maison ou dans une ferme, les lutins soumettent ses habitants à diverses épreuves : ils éparpillent sur le sol des copeaux ou des éclats de bois ou jettent des fientes de bétail dans les seaux remplis de lait. Si le maître de maison ne ramasse pas les morceaux de bois et boit le lait souillé, les lutins, satisfaits, s'installent pour de bon. Ils rendent alors de nombreux services et sont si attachés à la famille qu'ils la suivront si elle déménage. En Bretagne, « on laissait toujours la meilleure place du foyer inoccupée quand on se réunissait autour de l'âtre et cette place était réservée au lutin de la maison afin de se le rendre favorable ».

Une fois installés, les lutins n'en poursuivent pas moins leurs espiègleries, surtout la nuit : ils s'amusent à renverser les tables, les plats, divers ustensiles, à casser des verres, à jeter des pierres, à tirer les couvertures de ceux qui dorment, etc. Le lendemain, tout se retrouve à sa place et en bon état. Les follikeds de l'île de Bréhat, décrits comme des petits hommes noirs aux longs cheveux et portant un large chapeau empêchant de voir leur figure, étaient réputés faire, la nuit, le travail des servantes. Ces dernières leur laissaient en guise de remerciement des galettes de sarrasin beurrées et du lait. Une fois leur besogne achevée, ils s'installaient autour de l'âtre et se restauraient. Au chant du coq, ils se glissaient sous la porte, sous les meubles, dans les trous des murs, dans le grenier et les endroits sombres.

Dans le Lyonnais, le follet appelé Cadet, qui, depuis le grenier, l'écurie ou la cave, lance, le jour comme la nuit, un petit cri clair et moqueur, rend volontiers service au bétail, aux chevaux et même aux ménagères pour les travaux de la maison, à condition qu'elles soient aimables avec lui. Particulièrement malicieux à l'égard des jeunes filles, le cadet ne supporte pas la brusquerie et peut se révéler très rancunier. On raconte qu'un jour, une femme s'étant moqué de lui, elle retrouva le lendemain sa chèvre attachée sur le toit. Après cela, on se garda bien de froisser la susceptibilité du follet. A Dijon, sévissait une espèce de lutin appelé Fortes- épaules qui portait des fardeaux.

Le Brownie est un lutin écossais, « spécialisé dans l'astiquage des meubles ».

Les légendes anglaises dont souvent mention d'un lutin domestique, appelé Robin-good-fellow ou Robin Hood qui, à minuit, balaie la maison et moud la moutarde. Il faut toujours le récompenser en lui laissant une tasse de crème et de lait caillé sinon le lendemain, on peut être sûr que le potage sera brûlé et que le beurre ne pourra pas prendre. Les kobolds du folklore allemand lavent la maison, tiennent la cuisine, etc. La cuisinière qui les néglige se met à casser la vaisselle, à rater ses plats et ses sauces, et à se brûler avec de l'eau bouillante.

Un des jeux favoris de nombreux lutins est de tresser la crinière des chevaux pendant la nuit : ainsi faisait le lutin appelé Sotray (lutin de Sologne et du Poitou), ou le Sotré (région de Metz), qui , en outre, accomplissait le travail du valet de ferme (il apportait de l'avoine aux chevaux, les étrillait, répandait le fumier, etc. ; et, pour s'amuser, se balançait dans leur crinière. Dans le Morvan, Pacolet pansait les chevaux mais « leur embrouill[ait] la crinière d'une façon inextricable ». Dans le folklore de la Creuse, un lutin habillé de rouge tressait si finement les crinières des chevaux qu'on en pouvait plus les défaire et les faisait tellement galoper la nuit qu'ils n'étaient bons à rien le lendemain. Selon une croyance du Finistère, les lutins des écuries sont d'anciens valets de ferme qui, de leur vivant, ont négligé les chevaux.

Les servants (Alpes) s'occupent du jardin, bêchent, à condition qu'on ait pour eux des égards (ils apprécient qu'on leur jette de la main gauche une cuillerée de lait sous la table) ; mais si on les irrite, ils mettent sens dessus dessous le jardin. En Suisse, on appelle servants des follets qui gardent les troupeaux. le Fouletot est un autre lutin des Alpes vaudoises qui veille sur les troupeaux et joue des tours aux bergers qui se sont endormis.

Les mandragores sot des lutins familiers des Bretons, débonnaires et réputés pour leur bon caractère ; ils apparaissent sous la forme de petits hommes sans barbe et avec les cheveux épars.

Pour se débarrasser d'un lutin importun, il faut uriner en mangeant du pain car « s'il te voit ce faire, jamais plus il ne te suivra ». On répandait du sel, à la porte des étables, le 1er mai, avant le lever du soleil, « pour empêcher le Sotré de venir traire les vaches ». Le procédé le plus courant consiste à « placer, dans un récipient en équilibre, des pois, du millet ou de la cendre : le lutin, en arrivant à l'étourdie, le heurte et le renverse, et comme il est obligé de ramasser une à une ces innombrables graines, il est si ennuyé de cette besogne qu'il ne se risque plus à revenir ».

Pour les Bretons, un lutin se cache dans les tourbillons des prairies et des champs. Près de Bayeux, on appelle huards des lutins qui poussent des cris « en traversant le ciel pendant la nuit ».

Les lutins prennent parfois une forme animale, comme le Teuz-ar-Pouliet (Bretagne), qui entre dans les maisons sous la forme notamment d'un barbet noir.

Les Flamands ont un lutin appelé le « Hennisseur » : il doit son nom à son cri « qui est celui d'un cheval en hilarité ». En Allemagne, en Suède et en bretagne, les cercles verts visibles le matin sur les prés humides de rosée sont attribués aux rondes nocturnes que mènent les lutins.


Troll : Esprits ou lutins du folklore scandinave, les trolls, qui habitent les montagnes ou les forêts, sont malveillants : ils effraient et traient les vaches, renversent les seaux de lait, blessent les chevaux, tout en « rican[ant] atrocement ». Pour les en empêcher, il faut les frapper avec un objet de fer. Attacher une gousse d'ail au cou des bestiaux les protège des forfaits des trolls.

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Dans L'Oracle des Esprits de la Nature (Éditions Exergue, 2015), Loan Miège nous propose une carte intitulée Lutins, à laquelle elle fait correspondre le petit texte suivant :


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« La créativité et la beauté sont tes alliées, développe tes talents artistiques en toute liberté ! »

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Peu après la porte d'entrée de la forêt, des troncs couchés sur le sol ou des amas de pierres servent de sièges à des êtres joyeux et un brin moqueurs : de jeunes lutins ! toujours prêts à faire une blague, ils toisent les passants et ne perdent pas une occasion de rire. C'est ainsi que nous faisons le plus souvent connaissance avec eux. Leur présence ouvre notre chakra solaire, et un sentiment de joie nous envahit. Pourtant, il ne s'agit là que d'une partie de leur communauté qui, aussi sympathique soit-elle, n'est pas représentative de l'ensemble. Les Lutins ont aussi leur rôle à jouer dans l'évolution de la planète. Ils sont responsables de la création et de la maintenance de réseaux sur des fréquences particulières permettant la circulation de certains Esprits de la Nature.


A propos du message : les lutins forment des clans faisant penser à l'organisation traditionnelle du peuple écossais, considéré comme descendant des tribus féerique de la Déesse Mère Dana. Chaque clan a ses attributs et ses qualités. Il rassemble ce qu'il a de meilleur et le met en valeur en usant de créativité. Aujourd'hui, notre monde « moderne » accorde peu d'intérêt aux spécificités culturelles de chacun. Les membres des tribus de par le monde qui, il y a peu, portaient des costumes significatifs de leur appartenance communautaire, s'habillent en tee-shirt et en jeans. La créativité et la beauté sont balayées au profit de l'uniformité et de l'artificialité. Les lutins souhaitent nous sensibiliser sur ce sujet, ils nous disent que nous ne sommes pas des robots standardisés mais des êtres libres possédant des talents. Oui : des talents ! En chacun de nous reposent des capacités précieuses et originales. Le moment est venu de les reconnaître et de les exprimer.


Pratique : Quelle est notre originalité ? Qu'est-ce qui fait de nous des êtres uniques et irremplaçables ? Voilà ce que nous allons tenter de découvrir... Dans un premier temps, dressons notre portrait ! Sur une feuille, inscrivons notre style vestimentaire, notre mode alimentaire, nos goûts (musicaux, littéraires, artistiques, cinématographiques, etc.), nos croyances, notre métier, nos loisirs, nos passions, nos qualités humaines et ce qui nous est le plus cher. Posons la feuille un instant. Prenons la carte des lutins entre les mains et fermons les yeux. Faisons le calme en nous pour en accueillir l'énergie. Puis, lisons ce que nous avons écrit. Observons comment chaque mot résonne en nous et soulignons ceux qui font le plus d'effet. Ceux-là sont en accord avec notre Essence. Ils nous donnent des éléments quant à notre véritable nature. Maintenant, prenons une nouvelle feuille et traçons trois colonnes. Dans la première, notons ces mots qui « résonnent », et dans la seconde, les autres. Dans la troisième, nous allons écrire un nouveau mot en dace de chaque mot de la seconde et ce, en harmonie avec ce qu'il y a dans la première colonne. Autrement dit : nous allons transformer ce qui est artificiel pour que cela devienne authentique. Nous prenons alors conscience de ce qui nous formate et sommes à même de nous en libérer. Et plus nous serons honnêtes avec nous-mêmes, plus nous aurons de chances de découvrir nos talents. Nous voici donc maintenant avec un nouveau portrait ! Celui-ci nous ressemble vraiment. En mettant les mots les uns avec les autres, une entité prend forme et une ligne directrice apparaît. Cette ligne est ce qui nous anime. Elle représente la force qui vit en nous. Elle est la mère de nos talents. D'elle naissent nos prédispositions et les capacités à les manifester. Quand ces talents sont enfin clairement énumérés, il ne reste plus qu'à mettre en action le message de la carte, et oser apporter notre originalité au monde.


Mot-clé : se libérer.

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Contes et légendes :


Charles Nodier, Trilby ou le lutin d'Argail : nouvelle écossaise. Société des Amis des livres, 1832. (version éditée par l’Association Les Bourlapapey, bibliothèque numérique romande) :

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Littérature :


Dans Un lieu incertain (Éditions Viviane Hamy, 2008), Fred Vargas met le commissaire Adamsberg a recours à un médecin qui manipule sa colonne pour le requinquer :


"Adamsberg se tut, laissant les doigts du médecin remonter le long de ses vertèbres comme des petits lutins bienveillants trottinant sur sa carcasse. Il gardait les yeux grands ouverts pour ne pas s'endormir."


Cette petite phrase me touche car je me souviens que lors d'un massage spirituel, il y a de cela plusieurs années, mes doigts se sont en effet pourvus de lutins bleus minuscules qui dispensaient la lumière reçue de la Source pendant le soin. Très étonnant de les retrouver dans un polar... (Anne).

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