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Le Mélilot





Étymologie :


Étymol. et Hist. Ca 1300 mellilot (Chirurgie de l'abbé Poutrel, 25 vo2 d'apr. O. Södergård ds Mél. Lecoy, p.545). Empr. au lat. melilotus et melilotum transcrivant le gr. μ ε λ ι ́ λ ο τ ο ς (v. André Bot.).


Lire également la définition du nom mélilot afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Melilotus albus - Luzerne bâtarde - Mélilot blanc - Mélilot de Sibérie - Trèfle de Bokhara -

Melilotus altissimus - Luzerne bâtarde - Luzerne sauvage - Mélilot élevé - Trèfle de cheval -

Melilotus caerulea L. - Baume de la Mecque - Mélilot bleu -

Melilotus officinalis - Couronne royale - Herbe aux puces - Luzerne bâtarde - Luzerne royale - Mélilot jaune - Mélilot officinal Petit-trèfle jaune - Trèfle de cheval - Trèfle des mouches - Trèfle sauvage -

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Botanique :


Fatima Zahra Hezame, Norhane Boumaza et Bouthaina Zeddouri, autrices de "Contribution à l'étude de l'interaction plantes légumineuses-Microorganismes dans la région de Guelma." (Université de Guelma, 2023) présentent le genre :


Melilotus est un genre des légumineuses qui appartient à la famille des Fabaceae, sous famille des Papilionoideae ; il inclut 25 espèces, caractérisées par des rendements importants en graines, une tolérance aux températures extrêmes et un taux de fixation d'azote supérieur aux autres légumineuses.

Le Mélilot jaune est une plante d’origine méditerranéenne, de la famille des Fabacées, annuelle rarement vivace, éphémère à feuilles trifoliolées dentées ; foliole médiane pétiolée, les latérales subsessiles. Deux stipules adnées au pétiole. Les fleurs sont petites en grappes axillaires, les gousses ont généralement une ou deux graines (Baba Abri, 2016).

 

Sur le Blog de Gallica, on peut lire un article de Luc Menapace date du 5 juin 2023 est consacré au Mélilot :


Le mélilot officinal (Melilotus officinalis) appartient à la famille des Fabacées comme le trèfle, la glycine ou l’arbre de Judée, et au genre Melilotus comme le mélilot blanc (Melilotus albus) ou le mélilot élevé (Melilotus altissimus). Ses appellations comme petit trèfle jaune, trèfle de cheval, trèfle sauvage, luzerne royale ou luzerne bâtarde renvoient à d’autres plantes fourragères de la même famille. Son nom vient du grec meli (« miel ») et lotos « lotus »).

La plante, bisannuelle, possède une forte racine et porte des feuilles denticulées et des fleurs jaunes odorantes qui forment des grappes et fleurissent de juin à septembre ; les abeilles les apprécient. Sèches, les grappes de fleurs sont encore plus odorantes, à cause de la présence de coumarine. Le fruit se présente sous la forme d’une gousse ovale contenant une à deux graines. Floraison et fructification ne se produisent que dans la seconde année de la plante.

Celle-ci, très commune, se rencontre en Eurasie tempérée, sur des sols calcaires et pauvres, dans les terrains vagues, les décombres ou le long des chemins. Elle résiste bien à la sécheresse et au froid.

Le mélilot contient de la coumarine à l’effet anticoagulant, d’où son utilisation contre varices ou œdèmes, ou pour fabriquer l’« emplâtre de mélilot ». En trop grandes quantités, il expose néanmoins le bétail à un risque d’hémorragie. Il peut aussi faire gonfler le ventre des moutons. Comme fourrage, il a été remplacé par la luzerne, mais donne un bon engrais vert. En petit sachet, il écarte des vêtements les insectes. Enfin, il sert à aromatiser crèmes, boissons, etc.

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Vertus médicinales :


A. B., auteur discret de Les Vertus des plantes - 918 espèces (Tours, 1906) recense les propriétés thérapeutiques d'un grand nombre de plantes :


Mélilot. Trèfle odorant. Melilotus offlcinarum.

Mélilot, grand, vulgaire. Melilotus flore luteo.

Mélilot. Moris, baumier, lotier odorant. Melilotus odorate majore et oiolaeea.

Mélilot. Lotier, trèfle sauvage jaune. Lotus corniculata.

Fleur légumineuse, dont le pistil se change en une capsule remplie d'une ou doux semences presque rondes. Les feuilles sont frangées ou crénelées trois à trois sur le même pied.


VERTUS : Le mélilot est très odorant, il est émollient, résolutif, carminatif, discussif, anodin, vulnéraire, on ne l'emploie guère qu'à l'extérieur en infusion pour lotions sur les yeux et compresse pour l'érysipèle, et en fumigation contre la laryngite, l'enrouement, l'enchifrènement, la goutte, les inflammations nerveuses ; en infusion dans l'huile il est anodin, résolutif, vulnéraire pour les hémorroïdes, plaies récentes et douloureuses ; la semence en farine est très émolliente et résolutive, il entre dans l'emplâtre de grenouille qui est émollient et résolutif, on peut se servir des feuilles extérieurement et des fleurs intérieurement.

 

Dans sa thèse intitulée Plantes à usage cutané chez l’enfant (Sciences pharmaceutiques, Grenoble, 2014) Emilie Lebreton précise les usages des mélilot liés aux problèmes de peau :


Le mélilot bleu (Melilotus caerulea L. - Fabacées) également appelé « Baume de la Mecque » est apprécié pour son pouvoir désinfectant sur les plaies, les écorchures et les coups.

[...]

Les sommités fleuries du mélilot jaune (Melilotus officinalis L. - Fabacées) contiennent majoritairement des coumarines, mélolotosides, acides phénoliques et flavonoïdes leur accordant des propriétés fluidifiantes pour le sang, anti-inflammatoires, veinotoniques et anti œdémateuses. Elles peuvent être appliquées en cataplasme sur les hématomes, les ecchymoses et les inflammations œdémateuses. On retrouve également cette plante sous forme de pommade et de liniment, deux destinés à une application locale.

Recette de l’infusion à appliquer en compresse sur les zones lésées 3 à 5 fois par jour :

Drogue (g)

Eau frémissante (ml)

Durée de contact

10

1000

15 minutes

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Henri Lamendin et Paul Tramini, auteurs de "Plantes médicinales bucco-dentaires du Languedoc-Roussillon." (Telabotanica) traitent plus précisément de l'usage contre les maux de dents du Mélilot :


Le mélilot (melilotus arvensis) se trouve dans les terrains vagues, dans les champs. Il est astringent, anti-inflammatoire, sédatif et contient de la vitamine C. De nos jours, contre les névralgies buccales, certains conseillent toujours de poser une compresse imprégnée d’une infusion de sommités fleuries, sur la région douloureuse. Contre l’halitose, on sait depuis longtemps qu’il est bon de mastiquer des fleurs de mélilot. Cette pratique est toujours efficace, et peut être utile à connaître, mais il ne faut pas en abuser, car à forte dose, les feuilles et fleurs séchées de mélilot peuvent provoquer des vomissements

 

Alassane Fatahala, et al., auteurs de "Le Manuscrit Shifaa al-Asqaam Sur les usages des plantes médicinales" (Revue Malienne de Science et de Technologie, 2022, vol. 3, no 28) ajoutent :

Nom

Vertus thérapeutiques

Mode d'emploi

Mélilot (Melilotus officinalis)

Renforce les membres fatigués et les dents.

S’enduire avec l’huile de la plante. Consommation de la décoction à base de la plante.

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Usages traditionnels :


Selon Yannick Lintz et Magali Coudert, autrices de "Antinoé." Momies, textiles, céramiques et autres antiques. Envois de l’État et dépôts du musée du Louvre de 1901 à nos jours (Louvres Éditions 2013) :


En Égypte, la pratique de déposer des ornements végétaux dans les tombes remonte à l’âge du bronze avec les exemples les plus spectaculaires provenant des dynasties du Nouvel Empire. Ainsi, des couronnes et des guirlandes associant feuilles et fleurs sont attestées dans plusieurs tombes royales, dont celles de Toutankhamon et de Ramsès II, comme dans les tombes des membres de classes aisées. Des feuilles d’olivier (Olea europaea L.), de mimusops (Mimusops laurifolia [Forssk.] Friis) et de céleri (Apium graveolens L.) forment souvent la structure de ces objets, agrémentés par des fleurs colorées parmi lesquelles figurent la centaurée bleue (Centaurea depressa M. Bieb.), le mélilot officinal (Melilotus officinalis [L.] Lam.) et le lotus bleu (Nymphaea caerulea Savigny).

 


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Symbolisme :


Hélène Nelva, dans un ouvrage intitulé La littérature orale bulgare. Vol. 4. (KARTHALA Editions, 2007) établit un lien entre le Mélilot et les nymphes :


Ce charmant portrait [celui de Neda, héroïne de la chanson] est suivi d'un tableau idyllique de la vie des momi, ces prétendantes au mariage. En bref, ces demoiselles jouent, se chauffent au soleil et recueillent des plantes médicinales, ici le melilotus officinalis, dit « couronne royale » qui entrait dans la composition d'onguents contre les plaies enflammées.

[...]

Certaines plantes, que l'on cueillait pendant la semaine des Rusalki et lors de la Saint-Jean, faisaient fuir les nymphes. Le matin, avant le lever du soleil, on allait cueillir ces fleurs, en particulier l'absinthe et le dictame. Mais on u joignait également l'hellébore, la tanaisie, l'iris, le mélilot blanc et la fraxinelle (D. Marinov, 1984 : 154). Un bain dans lequel avaient infusé ces plantes servait de mesure préventive.

Ici, le texte propose des plantes de montagne pour débusquer les nymphes et, plus précisément trois espèces : l'absinthe qui soignait les troubles digestifs ; la tanaisie (Tanacetum vulgare), plante vivace à fleurs jaunes de la famille des chrysanthèmes, connue pour ses vertus vomitives et vermifuges, et le mélilot blanc ou jaune (Melilotus officinalis), plante herbacée dont les fleurs séchées sont encore utilisées dans les traitements des maladies circulatoires. De fait, toutes les plantes cueillies dans le but de protéger contre les mauvais esprits possédaient de réelles vertus curatives. (1)

La mère fixe ce bouquet à deux endroits précis : le bonnet et la ceinture. Elle pouvait être certaine que son fils le porterait, car tout comme la femme ne sortait jamais sans coiffe, l'homme mettait toujours son bonnet cylindrique de peau de [... non disponible sur le net].


Note : 1) Mircea Eliade (1968 : 45) relie la croyance en ce pouvoir à l'assurance que ces plantes avaient d'abord été choisies par les dieux. La cueillette était la reproduction d'un geste divin ; pour les chrétiens, les simples avaient été découverts sur le mont Calvaire.

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