Autres noms : Polyporus nidulans - Hapalopilus nidulans - Bolet subéreux -
Mycologie :
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Toxicité :
Selon P. Saviuc, auteur d'un article intitulé "Intoxication par les champignons : les syndromes émergents." (In : Congrès Urgences 2009. SFMU (Ed),, 2009, vol. 46, pp. 479-487) :
Encéphalopathie et Hapalopilus rutilans : Une seule intoxication a été décrite en Allemagne en 1986 ; elle a impliqué 3 personnes et seul un enfant a présenté le tableau clinique complet (9). Cette espèce commune en France n’est pas consommée.
Espèces toxiques et confusions. Hapalopilus rutilans (Polypore rutilant) pousse sur du bois et peut être confondu avec Fistulina hepatica (Langue de bœuf), espèce comestible peu consommée.
Toxines et mécanismes d’action. La présence d’acide polyporique (dihydroxyquinone inhibant la dihydro-orotate déshydrogénase impliquée dans la synthèse des bases pyrimidiques) est connue de longue date. L’administration per os d’acide polyporique chez le rat a permis de reproduire certains signes de l’intoxication humaine.
Clinique et traitement. Les 3 intoxiqués ont présenté des nausées, des vomissements et une douleur abdominale 12 heures après l’ingestion. Chez l’un des enfants sont apparues après plusieurs heures une augmentation modérée des ALAT et de la créatininémie et une atteinte neurologique centrale (vertiges, ataxie, somnolence, troubles de la vision) régressives en quelques jours. Le tracé EEG montrait des signes non spécifiques diffus, « compatibles avec un œdème cérébral », encore présents à la 3e semaine d’évolution. Aucun retentissement ultérieur sur le développement de cet enfant n’a été noté. Une coloration violette des urines est apparue au décours de l’ingestion. Elle a été rapprochée de la coloration que prend le champignon en contact avec une base forte. Le traitement est symptomatique.
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Usages traditionnels :
Le Dr Lucien-Marie Gautier, auteur de Les Champignons considérés dans leurs rapports avec la médecine, l'hygiène publique et privée, l'agriculture et l'industrie (Librairie J. B. Baillière et fils, 1884) mentionne :
Le Polyporus nidulans ou Bolet subéreux est parfois employé en Suède pour faire des bouchons.
Jean Després, dans son ouvrage intitulé Le tour du monde des champignons en 60 tableaux. (Les Presses de l'Université de Montréal, 2014) révèle le pigment contenu dans le Polypore rutilant :
Des robes couleur de champignon : Du vert de malachite au bleu de l'indigotier, en passant par le jaune du curcuma et le pourpre du murex, les couleurs des tissus qui nous habillent et drapent nos fenêtres peuvent se décliner à l'infini grâce aux minéraux et aux plantes dont on utilise les molécules. Durant la Seconde Guerre mondiale, pour faire suite à une pénurie de colorants, les fabricants se mirent en quête de nouveaux pigments... et les trouvèrent dans les champignons. Ils découvrirent notamment le Polypore rutilant, qui devient intensément violet au contact de la potasse (KOH). Une seule goutte de ce réactif contenant 4 g de champignon râpé peut teindre jusqu'à 100 grammes de fibres textiles.
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