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Le Périnée





Étymologie :


Étymol. et Hist. 1534 (Rabelais, Gargantua, XII, éd. R. Calder et M. A. Screech, p. 89). Empr. au b. lat. perineos, de même sens que le fr., gr. π ε ρ ι ́ ν ε ο ς « id. ».


Lire également la définition du nom périnée afin d'amorcer la réflexion symbolique.




Anatomie :


Sandrine Galliac Alanbari précise dans "Qu’est-ce que le périnée ? Rappels neuro-anatomiques". (chapitre 1 de Rééducation périnéale féminine (Éditions 2019, pp. 14 -58) l'enjeu majeur du périnée chez la femme :


Deux définitions du Larousse :

« Nom masculin, provenant du Grec perineos. région comprenant l’ensemble des parties molles entre l’anus et les organes sexuels qui ferment en bas l’excavation pelvienne. »

« Région du corps formant en bas le petit bassin traversé par la terminaison des voies urinaires, génitales, et digestives. »

Étymologiquement, le mot « périnée » vient du nom grec de cette région, mais on retrouve également « auteur du temple », « auteur du sanctuaire », « auteur des ancêtres ». Pour les Chinois, cette région est appelée : « le chaudron où bout l’énergie ». En latin, pelvis signifie chaudron. Le sacrum est la région sacrée de cette zone.

Devant cette richesse symbolique, on ne pourra que comprendre pourquoi cette région suscite tant d’intérêt ou tant de désinvolture. Autour du périnée, tout au long de sa vie, la femme va se construire psychologiquement et fonctionnellement.

En effet, chez le bébé, ce sera le lien de l’acquisition de la propreté, chez l’enfant le lien de la prise de conscience de la différenciation sexuée, et chez l'adulte des premiers plaisirs d’attouchements.

C’est le lien affectif, privilégié de la femme : en effet, c’est un lieu d’échange et de communication avec le partenaire, s’autorisant ou non au plaisir. C’est également le lien de manifestations de la vie, mais plus douloureusement c’est également un lien qui porte les traces de la fausse couche, de l’interruption volontaire de grossesse, du traumatisme, de l’abus sexuel…

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Symbolisme :


Marie-Christine Pouchelle propose une critique du travail de "Nicole Coquatrix, Épisiotomie. Les grands sous-entendus d'une petite coupure." (In : L'Homme, 1990, tome 30 n°116. pp. 180-181) :


L'épisiotomie est une opération de chirurgie obstétricale qui consiste à sectionner le périnée des parturientes lors de la phase terminale de l'accouchement, en principe pour prévenir une déchirure. Elle comporte des indications précises et limitées, et devrait concerner théoriquement 10 à 15 % des femmes. Or, au Québec, sa fréquence a récemment augmenté dans des proportions telles qu'en 1979 plus de 80 % des femmes ont été épisiotomisées. L'analyse de Nicole Coquatrix porte sur les raisons et la signification de cette inflation.

L'auteur montre que loin d'avoir toujours affaire à une technique rationnellement et scientifiquement fondée, on est le plus souvent en présence d'une pratique ritualisée par laquelle un groupe social majoritairement masculin — les chirurgiens-obstétriciens — inflige aux parturientes une blessure « symbolique » qui n'est ni innocente ni inoffensive. Et ce au terme d'un processus complexe où les facteurs économiques, institutionnels et techniques interfèrent avec les représentations que les médecins associent au corps féminin et avec leur désir plus ou moins conscient non seulement de « re-faire » la femme mais de « faire » un enfant eux-mêmes. Une intervention censée relever exclusivement d'un souci thérapeutique — comme ils le prétendent — apparaît donc largement tributaire de déterminants socioculturels indépendants des nécessités propres à l'accouchement.

Outre les données statistiques disponibles dans le domaine de la santé, différentes sources écrites ont été mises à contribution : articles publiés par des médecins dans des revues scientifiques spécialisées, manuels d'obstétrique actuellement en usage, ouvrages de gynécologie destinés au grand public. Démontant le mécanisme idéologique qui régit les énoncés scientifiques relatifs à l'épisiotomie, l'auteur montre leurs contradictions et leurs incohérences.

Cette entreprise de démystification du pouvoir médical est conduite dans une perspective militante, voire polémique, qui agacera peut-être ceux qui préfèrent croire à la neutralité idéologique de l'anthropologie (en cela ils ne sont pas loin des épisiotomistes persuadés d'être, au nom des nécessités de la « Nature », dans la plus pure neutralité scientifique...). Toutefois on peut regretter que, emportée par son élan, Nicole Coquatrix ne souligne pas assez clairement que si les femmes sont ici les victimes exemplaires d'une médecine masculine (y compris lorsque ce sont des femmes qui l'exercent), le rapport de domination en question s'inscrit dans le contexte plus large de la relation médecin-malade, indépendamment de la différence des sexes : la réification, l'objectivation de la personne en milieu hospitalier vise également les patients masculins. Le propos eût donc gagné à déborder le cadre du combat strictement féministe.

Tel quel, le livre est cependant convaincant. Il a le mérite de mettre en évidence, sur un exemple précis, le bénéfice qu'il y a pour l'anthropologie à prendre dans sa ligne de mire les discours et les pratiques médico-chirurgicales les plus protégés par l'alibi scientifique, et à ne pas se limiter à l'analyse des systèmes thérapeutiques traditionnels dans les sociétés dites exotiques.

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Clotilde Poivillers, autrice de L'Énergie corps-esprit pour vivre en harmonie (Éditions Eyrolles, 2010) propose une pratique de respiration inspirée de la philosophie chinoise qui mobilise particulièrement le périnée :


La petite respiration céleste

  • Connectez votre langue à votre palais, puis inspirez en gonflant le ventre en concentrant l’énergie au niveau de votre hara, puis, en soufflant, dirigez-la mentalement vers le périnée, puis

  • Capter l’énergie Yin de la Terre : En soufflant, imaginez deux rayons partant de la plante des deux pieds et se dirigeant vers le noyau terrestre pour capter l’énergie Yin de la Terre et, en inspirant, un rayon unique la ramenant au corps en passant par le périnée pour remplir le hara (zone située entre le nombril et le pubis). Au moins 5 ou 6 fois.

  • Inspirez en visualisant que l’énergie monte le long de la colonne, jusqu’au sommet de la tête, marquez un tout petit temps d’arrêt, durant lequel vous êtes connecté à votre être profond, puis…

  • Capter l’énergie Yang du Ciel : Bras en l’air (sauf si douleurs d’épaules, dans ce cas, il suffit de diriger les paumes vers le ciel), inspirez, puis, en soufflant, imaginez deux rayons partant de vos deux paumes et se dirigeant vers l’étoile polaire (qui a un taux vibratoire en adéquation avec le nôtre) pour y capter l’énergie yang du Ciel et, en inspirant à nouveau, imaginez un rayon unique la ramenant au corps par le sommet de la tête pour la faire descendre par notre axe central jusqu’au hara. Au moins 5 ou 6 fois.

  • Expirez en visualisant que l’énergie descend sur la ligne médiane, du front au périnée, marquez encore ce petit temps d’arrêt au niveau du périnée, puis reprenez la circulation énergétique du périnée au sommet de la tête jusqu’au périnée, au moins 3 ou 4 fois.

  • Capter l’énergie Yang du Ciel à nouveau [cf ci-dessus]


Cette circulation énergétique appelée aussi « orbite microcosmique » renforce et harmonise l’énergie dans deux méridiens spéciaux faisant partie des vaisseaux merveilleux : le vaisseau « conception », Ren Mai, lié à tous les méridiens Yin, situé sur la ligne médiane de la face antérieure du corps et le vaisseau « gouverneur », Du Mai, lié à tous les méridiens Yang, situé sur la ligne médiane de la face postérieure du corps.

Elle permet aussi d’ouvrir et de connecter les différents centres d’énergie et d’informations appelés « chakras » en sanscrit, situés le long d’un autre vaisseau merveilleux, le vaisseau central ou Chong Mai qui relie le périnée et le sommet de la tête en ligne droite et dans lequel circule une énergie fondamentale, le Jing. Ce vaisseau merveilleux est la mère de tous les autres méridiens, il nous relie à l’énergie de nos ancêtres, il est la porte du transgénérationnel et c’est à son niveau que sont reparamétrés les déséquilibres énergétiques engendrés par les chocs émotionnels : il est donc indispensable que l’énergie y circule harmonieusement.


Le saviez-vous ? Les chakras correspondent à nos glandes endocrines principales, hypophyse et épiphyse dans la tête, thyroïde au niveau de la gorge, thymus dans la poitrine, pancréas au niveau du plexus solaire, gonades ou glandes sexuelles (ovaires et testicules) dans le bas ventre et surrénales au niveau des reins : ainsi, en ouvrant l'orbite macroscopique par la petite respiration céleste, on harmonise le système endocrinien.

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Valérie Bauhain signe un article intitulé "Se reconnecter à sa féminité grâce au périnée" (Psychologies.com le 7 février 2018) :


Et si nous cessions de nous focaliser sur notre ventre et ses abdominaux pour nous recentrer quelques centimètres plus bas ? Grâce à la démocratisation du Pilates et du yoga, le périnée laisse entrevoir un potentiel insoupçonné. Ce petit muscle serait-il notre troisième cerveau ?

« Contracter son périnée est facile, maintenir la contraction, en revanche… confie Lucie, 32 ans, adepte du Pilates depuis trois ans. Je n’ai pas d’enfant et c’est grâce à cette méthode que j’en ai pris conscience. Avant, j’avais l’impression que cela ne me concernait pas. » La plupart des femmes découvrent cette zone après qu’elle a été malmenée par l’accouchement : la France est le seul pays du monde où une rééducation périnéale prise en charge par la Sécurité sociale leur est systématiquement prescrite (depuis 1985). « C’est fabuleux parce que cela a contribué à lever un tabou, remarque Alain Bourcier physiothérapeute, spécialiste en rééducation pelvi-périnéale et auteur du livre Les dialogues du périnée. Les accouchées en discutent avec leurs amies, leur famille… »


Parler du périnée en bonne santé : Il est vrai que les fuites urinaires ne sont pas faciles à aborder au détour d’une conversation. « Ce muscle est essentiellement accusé d’être faible, d’avoir besoin d’être rééduqué. Et comme par hasard, il est traversé par le nerf pudendal qui, étymologiquement, veut dire honteux », explique Efféa Aguiléra, thérapeute psychocorporelle, danse-thérapeute et auteure de Rituels de Femmes : Pour découvrir le potentiel du périnée. Souvent décrit comme un hamac, il soutient les viscères et maintient en place le vagin. C’est un ensemble de plusieurs muscles également reliés à la colonne, au bassin, aux systèmes digestif et endocrinien. Mais depuis le début des années 2000, l’aspect bien-être prend le pas sur le médical ; le succès du Pilates et du yoga a commencé à dédramatiser la question.


Le symbole d’un nouveau féminisme : « Quand j’ai débuté le Pilates, se souvient Lucie, je le situais autour de la zone du sexe. C’est comme si, au fil des cours, je prenais conscience de sa complexité. Et, grâce à lui, j’ai découvert comment me recentrer. Aujourd’hui, je ressens mon corps plus en profondeur. » Physiquement, tonifier son périnée permet un meilleur maintien : des actes aussi anodins que s’asseoir ou marcher dans la rue ne se font plus de la même façon. Ce muscle est aussi lié au plaisir sexuel. Pour les yogis, c’est un plexus, l’un des trois centres énergétiques du corps, et le premier chakra, où siège la kundalini, source de notre énergie vitale. « Je le ressens vraiment comme un plancher qui soutient et englobe tout mon bassin, raconte Pascale, 39 ans, qui a commencé à pratiquer le Pilates il y a deux ans, juste après avoir accouché de son deuxième enfant. Je l’ai senti devenir plus fort, me procurer de nouvelles sensations, et à mon mari aussi. En prenant le contrôle de mon périnée, je me sens active pendant les rapports amoureux. »


Maîtriser son périnée pour muscler ses orgasmes : Saviez-vous qu’avoir un périnée en pleine forme est la garantie d’un bon épanouissement sexuel ? Pour les femmes comme pour les hommes, il est possible de travailler son plancher pelvien pour éprouver de meilleures sensations. Avec des exercices ciblés, retrouvez la tonicité et la maîtrise de votre plaisir.


S’affirmer par la connaissance de son corps : « Les femmes deviennent responsables de ce qui concerne leur féminité, leur intimité, analyse Christine Castelain Meunier, sociologue au CNRS. Mettre le périnée au premier plan peut être vu comme un acte d’affirmation de l’identité. » Et s’il était notre troisième cerveau, celui de la féminité ? « Parler du périnée durant mes cours, apprendre à mes élèves à l’aimer est un acte féministe », confirme Emmanuelle Stimamiglio, professeure de yoga et de yoga périnatal.


Un retour vers l’intériorité : Dans un documentaire (en cours de réalisation), Marie Coulangeon, professeure de Pilates et réalisatrice, défendra l’idée que, « après la révolution sexuelle, les femmes, en croyant avoir obtenu un pouvoir, se sont enfermées dans une vision objectivée, extérieure, de leur corps. Un moyen pour nos aînées de récupérer leurs droits en imitant les hommes, analyse- t-elle. Aujourd’hui, nous sommes socialement plus confiantes : cela nous autorise à revenir vers l’intérieur ».

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