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Le Satyre de Mokusin




Étymologie :


Étymol. et Hist. 1. xve s. [ms.] myth. satire (Corbichon, De la propriété des choses, XV, 58, ms. B. N. fr. 22533, fol. 222b ds Gdf. Compl.) ; 1549 satyre « id. » (Est.) ; 2. 1651 [éd.] « homme lubrique » (Scarron, Rom. com., p. 136) ; 3. 1764 « papillon de jour à grandes ailes brunes et noires » (Valm.). Empr. au lat. Satyrus, compagnon de Bacchus, avec les oreilles, la queue, les pieds de chèvre ; du gr. Σ α ́ τ υ ρ ο ς « id. ». Le fém. satyre « drame satyrique » (1738 [éd.], Rollin, Hist. anc. des Égyptiens, t. 12, p. 57) est empr. au lat. satyrus, lui-même empr. au gr. σ α ́ τ υ ρ ο ς « id. », le genre fém. étant prob. dû à l'infl. de satire*.


Autres noms : Lysurus mokusin - Champignon-pince - Champignon-pinces - Griffe de lézard nervurée (traduction de l'anglais) - Lanterne pékinoise - Petite griffe de lézard - Phallus de Mokusin -

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Mycologie :


Dans les Mémoires concernant l'histoire, les sciences, les arts, les mœurs, les usages des Chinois, par les missionnaires de Pékin (tome quatrième, Paris, Nyon aîné, 1779) Joseph Amiot mentionne le satyre de Mokusin :


NOTICE DU MO-KOU-SIN ET DU LlN-TCHI. Nous avons trouvé ici une espèce de champignon dont il ne nous souvient pas d'avoir rien vu dans les livres de Botanique. Les Chinois le nomment Mo-kou-sin. Nous en avons fait sécher quelques-uns au soleil & nous les envoyons pour qu'on les examine ne servissent-ils qu'à compléter les fuites du Cabinet du Roi, nous nous ferions un devoir de les envoyer. La figure que nous joignons à cette indication, aidera à les reconnoître & à les classer.

 

Ci-contre : Famille des Phallacées :


Laternea columnata - Lysurus mokusin - Phallus caninus - Simblum periphragmoides -

 

Selon les informations données sur le site Picture Mushroom :


Distinctif même parmi les variétés extravagantes de la famille des phallacées, le satyre de Mokusin (Lysurus mokusin) émerge du sol avec un pied carré et plat qui est côtelé comme un churro. Au sommet de ce stipe se trouve une griffe creuse, comme une main avec tous ses doigts pressés ensemble. La surface intérieure de cette griffe est recouverte d'une substance gluante et malodorante destinée à attirer les insectes qui disperseront ses spores.

 

Monographie proposée par Bob O'Kennon, Harold. W. Keller et Britt A. Bunyard :









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Vertus médicinales :


F. S. Cordier, auteur de Les Champignons, Histoire - Description - Culture - Usages des espèces comestibles, vénéneuses et suspectes... (J. Rotschild Éditeur, 1876) recense certains usages anciens des champignons :


Le Phallus Mokusin, Lin. (Lysurus Mokusin, Cib.), en Chine, et le Lycoperdon carcinomale, Lin. (Podaxon carcinomalis, Fr.), près du cap de Bonne-Espérance, sont, dit Badham, employés par les habitants de ces pays en applications extérieures contre les plaies cancéreuses.

Les Chinois saupoudrent les ulcères de la cendre du Phallus Mokusin jusqu'à ce que toute la malignité du mal ait disparu. Ils le mangent quelquefois, mais non sans danger, car c'est un véritable poison. (Fries, Systema mycol., II, p. 286.). Ce champignon et le Lycoperdon carcinomale produiraient donc un effet tout contraire à celui que les habitants des Landes attribuent au Clathre grillagé.

 

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Usages traditionnels :


Félix-Archimède Pouchet propose un Traité élémentaire de botanique appliquée : contenant la description de toutes les familles végétales, et celle des genres cultivés ou offrant des plantes remarquables par leurs propriétés ou leur histoire. (Tome 1, Éditeur : E. Legrand, 1835-1836) dans lequel on trouve la mention suivante :


Le Phallus mokusin, qui se trouve en Chine, y sert en médecine, pour guérir les ulcères chancreux ; les Chinois le mangent.

 

Eugène Fournier, auteur de "La Botanique des Chinois" (Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 59, 1883 (pp. 907-930) atteste de l'intérêt de ce champignon sans nous en dévoiler la raison :


Un autre champignon voisin de nos morilles, un Clathrus auquel Sprengel a conservé son nom chinois de mokusin, est aussi fort recherché. La culture de ces cryptogames repose sur la connaissance des arbres qui les portent. Ce sont ces arbres que l’on met en terre, ou sinon des morceaux pourris de leur bois, en butant autour d’eux un talus qui se couvre de champignons aussi lucratifs et aussi innocens que ceux de nos halles.

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