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Le Tagète

Dernière mise à jour : 27 avr.




Étymologie :


  • ŒILLET, subst. masc.

Étymol. et Hist. A. 1. 1121-34 oillet « petit œil » (Philippe de Thaon, Bestiaire, 2380 ds T.-L.) −1611 (Cotgr.) ; à nouv. ds Ac. Compl. 1842 qui le qualifie de ,,v. lang.``; 2. mil. xiiie s. « petit trou rond pratiqué dans une étoffe et bordé de fil ou d'un anneau de métal » (Huon de Cambrai, ABC, 75 ds T.-L.) ; 3. 1694 mar. « boucle que l'on fait autour de quelque corde » (Corneille) ; 1831 id. « ouverture par laquelle on fait passer un cordage » (Will.) ; 4. 1731 «partie rectangulaire du marais salant, sur laquelle on fait évaporer l'eau de mer» (Dict. des arts ds Trév. 1752). B. 1. 1493 [éd.] bot. « plante à fleur odoriférante » un œillet à fleurs d'or (Euryal. et Lucr., f°56 vods Gdf. Compl.) ; 1545 œillet d'Inde (Ch. Estienne, De latinis et graecis nominibus arborum..., 2e éd., p. 58) ; 1605 [éd.] œillet de poète (Ol. de Serres, Théâtre d'agriculture, p. 573) ; 2. 1768 œillet de mer (Valm. t. 4, p. 266). Dimin. de œil* ; suff. -et.


Lire également la définition du nom œillet afin d'amorcer la réflexion symbolique.

 

Selon Olivier Filippi, auteur de Pour un jardin sans arrosage (For a garden without irrigation), Actes Sud, 2007, cité par Wikipédia :


"Tagetes doit son nom à Tagès, petit-fils de Jupiter (né du labour de la terre, il enseigna aux hommes l'art de la divination), probablement en raison de la facilité qu'ont les plantes de cette espèce à ressortir chaque année de terre, soit grâce aux graines produites l'année précédente, soit grâce aux tiges qui rejettent de la souche déjà en place."


Autres noms : Tagetes patula - Bonanza - Cempasúchil - Cempoalxóchitl - Fleur aux vingt pétales - Fleur de Tunis - Fleur du mort - Flor de Muerte ;-French Marigold - Œillet d'Inde - Œillet du potager - Maregold - Safran d'Inde - Safran du pauvre - Tutu Puwali -

Tagetes lucida - Yauhtli - Fleur de sainte Marie - Herbanis - Herbe d'anis - Herbe de sainte Marie - Herbe des nuages -

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Botanique :


Plante originaire des régions tropicales des Amériques allant du Mexique à la Bolivie.

Famille des Astéracées.

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Selon Sandra Kynes, auteure de La Magie des Plantes (Éditions Danae, 4ème trimestre 2017 : traduction et adaptation par Hervé Solarczyk), le Tagète est répertoriée comme suit :


Rose d'Inde (Tagetes erecta syn. T. major) ; aussi appelé tagète érigée ou rosier d'Inde


Œillet d'Inde (Tagetes patula) ; aussi appelé tagète étalée.


La rose d'Inde peut faire de trente centimètres à un mètre vingt de hauteur. Ses grandes fleurs arrondies sont de diverses teintes de jaune, de blanc ou d'orange, et ses feuilles lancéolées sont grossièrement dentelées. L’œillet d'Inde est une plante compacte qui ne fait que dix à quinze centimètres de haut. Il a des folioles lancéolées et dentelées. Ses fleurs, de diverses teintes de jaune, d'orange et de rouge, peuvent être simples ou doubles. Ces deux tagètes aromatiques sont des plantes annuelles qui fleurissent de juin jusqu'aux premières gelées.

 

D'après les jardiniers, les tagete patula repoussent pucerons et mouches à cause de l’odeur de leur feuillage, mais ont tendance à attirer les escargots et les limaces.


L’œillet d'Inde est aussi une fleur comestible que l’on peut déguster en salade, en potage ou dans les desserts. Certains estiment que sa saveur rappelle celle des fruits de la passion.

 

D'après le site fleurivore.com :


Tagete estragon - Nom latin : Tagetes Lucida


Saveurs : Les feuilles ont une saveur semblable à l’estragon, mais avec une puissance aromatique nettement plus accentuée et avec des teintes d’anis.

L’Estragon mexicain produit de grandes grappes de fleurs jaune en fin d’été. Considérée comme une plante médicinale et sacrée, les Aztèques nommaient la Tagète Lucida « Yauhtli » ce qui signifie « herbe des nuages ». Selon les Aztèques, le Yauhtli soulage ceux qui ont été effrayés par la foudre et ceux qui ont perdu la tête.

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Propriétés et bienfaits thérapeutiques :


Au Mexique, cette espèce est appelée “Cempasúchil”, “Cempoalxóchitl” en Nahuatl ou “flor de muerto” en Espagnol. Elle est utilisée présentement lors de la fête des morts dans la religion chrétienne qui coïncide, quant à l’époque de l’année, avec un antique festival Nahuatl de très grande importance dédié à la mère des divinités, Teteu Inna ou Tuci (in Origen, naturaleza y usos del cempoalxóchitl, Adriana Castro Ramirez) et qui était un festival de remerciements pour les récoltes.

Les parfums trop forts, de cette espèce, ayant été désélectionnés dans certaines variétés très modernes, il est possible que les propriétés médicinales de ces variétés en aient été amoindries.

Selon James A. Duke, cette espèce possède des propriétés analgésiques, anthelmintiques, anti-histaminiques, anti-inflammatoires, anti-prostaglandines, antiseptiques, antiserotoninergiques, anti-ulcères, astringentes, bactéricides, carminatives, diaphorétiques, diurétiques, emménagogues, fongicides, hémostatiques, hypotensives, insecticides, larvicides, nématocides, pectorales, purgatives, stimulantes, stomachiques, sudorifiques, vermifuges, vulnéraires (in Duke’s Handbook of Medicinal Plants of Latin America, page 691).

Les peuples Andins utilisaient sa racine sèche ou fraiche, en mélange avec celle de Colignonia weberbaueri, comme contraceptif (in Kallawaya. Guérisseurs itinérants des Andes, 1984, Louis Girault, page 465). L’auteur cite également un passage d’un ancien manuscrit en espagnol évoquant l’usage de cette plante pour le traitement des catarrhes, des blessures, des problèmes gastriques, de la toux et comme plante diurétique et emménagogue.

Son activité anthelmintique et nématocide a été prouvée à l’encontre du nématode gastro-intestinal, Haemonchus contortus et des nématodes Meloidogyne incognita (dans le coton), Meloidogyne javanica et Meloidogyne paranaensis (dans le café). Ses propriétés fongicides et fortifiantes ont été mises en valeur pour la culture des tomates par Nahak en 2017 ainsi que ses capacités de bio-accumulation, à savoir de décontamination des métaux lourds tels que le cadmium. Son activité insecticide a été prouvée à l’encontre du moustique Aedes aegypti.

Les semences et les racine sont utilisées comme purgatif tandis que les fleurs sont utilisées pour leurs propriétés antithelminthiques, carminatives et stimulantes.

En 2015, Kashif et al. ont prouvé en laboratoire l’utilisation de cette espèce dans le traitement de cancers par des tradipraticiens en évaluant les propriétés anti-oxydantes de trois flavonoïdes de Tagetes patula, à savoir la patulétine, la patulitrine et un acide protocatechuique.

Piccaglia et all, en 1998, ont mis en exergue la présence de lutéine dans les fleurs de Tagetes patula et de Tagetes erecta. Ensuite, Deineka et al. ont analysé les effets du séchage sur la présence en xanthophylles, des caroténoïdes, de trois espèces de Tagètes, Tagetes erecta, Tagetes tenuifolia et Tagetes patula. 90% des xanthophylles étaient conservés lors d’un séchage en bonne condition et le taux de lutéine atteignait 15 mg/gramme.

En 2014, Munoz et al. ont analysé ses flavonoïdes afin de fonder ses qualités anti-oxydantes, qualités qui sont également explicitées de par la présence, dans de nombreuses espèces du genre Tagetes, d’acides phénoliques tels les acides gallique, chlorogénique, cafféique, vanillique, p-coumarique, et férulique. 

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Usages traditionnels :


Ernestina Jimenez Olivares, autrice de l'article intitulé "Aphrodisiaques et anaphrodisiaques indigènes." (in : Histoire des sciences médicales, 1982, vol. 17, no Spec 2, pp. 302-306.) évoque le Tagète comme aphrodisiaque :


Cempoalxochitl. — Tagetes erecta.

Synonymes : Cempazuchil, cempazuchitl, cempoazuchil, periquillo, fleur du mort, les fleurs au vingt pétales.

Les Espagnols l'appelèrent l'œillet des indiens (œillet d'Inde).

Il en existe 7 variétés. Leur couleur varie du jaune pâle à l'orange, à une nuance mandarine et même à une teinte très foncée, presque café.

Actuellement, les indigènes mexicains du haut plateau les utilisent le jour des morts pour orner les tombes et les offrandes destinées aux défunts. Pilées, les feuilles donnent un ju s qui, ingéré, excite beaucoup le désir sexuel.

[...]

Yauhtli. Tagetes lucida.

Synonymes : Yauhtli, Yiauhtli, herbanis, tzitziqui, tumutzali, santamaría, periquillo, pericón, herbe de sainte Marie, herbe des nuages, herbe d'anis, guia laga-zaa, fleur de sainte Marie, curucumin et anisillo.

Ingérée , elle est psychodysleptique ; utilisée comme onguent sur le corps elle est aphrodisiaque.

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Symbolisme :


Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :


Œillet d’Inde - Tromperie.

Sa fleur, belle et veloutée, engage à la cueillir ; mais elle exhale une odeur désagréable.

 

Dans son Nouveau Langage des fruits et des fleurs (Benardin-Béchet, Libraire-Éditeur, 1872) Mademoiselle Clémentine Vatteau poursuit la tradition du Sélam :


TAGET OU ŒILLET D'INDE : Désir d'amour.

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Selon Éloïse Mozzani, auteure du Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, S.A.S., 1995 et 2019) :


"Utilisé autrefois dans la composition des couronnes de mariage ou dans celle des philtres d'amour, l’œillet d'Inde a cependant la réputation, à l'ouest de l'Angleterre où il est d'ailleurs surnommé "ivrogne", de rendre alcoolique jusqu'à la fin de sa vie celui qui le cueille ou même qui se contente de le regarder. Cela n'empêche pas que nombre de Britanniques calment les piqûres de guêpe en les frottant avec cette plante.

Selon une superstition du pays de Galles, si ses fleurs ne s'ouvrent pas avant sept heures du matin, elles prédisent une tempête."

 

En juillet 2017, grâce à l'invitation d'Ulla Straessle, le marakamé Emilio de La Cruz m'a donné mon nom huichol pour les cinq années de rencontre à venir : Tutu Puwali.


Rodrigo, son élève et interprète m'a expliqué la fonction de cette fleur sacrée : c'est une offrande très importante pendant la fête des enfants où elle est mise en valeur dans la décoration des tambours que les enfants vont apprendre à manier. Il me décrit une petite fleur orange que je ne visualise pas du tout mais j'ai la présence d'esprit de lui montrer le sac huichol que je viens d'acheter le matin même à Eusébio, le fils d'Emilio : en effet, aux quatre coins du sac, il y a une petite fleur orange et c'est bien Tutu Puwali ! Je suis très heureuse de cette synchronicité mais la fleur est tellement stylisée que cela ne me donne aucune indication sur son nom français.

Pendant l'année suivante, je chercherai à plusieurs reprises à connaître le nom de cette fleur qui me représente désormais mais les dictionnaires huichol - français ne courant pas les rues, je décidai finalement d'en prendre mon parti et de ne jamais traduire mon nouveau prénom.

Cette année [2018], j'exposai quand même ma quête, Rodrigo me donna alors quelques explications supplémentaires, notamment qu'elle était très utilisée par les Hindous. Je me préparai déjà à faire quelques recherches quand le lendemain, il me la montra tout simplement qui poussait dans une jardinière à Champex : je reconnus alors l’œillet d'inde que mes camarades Suisses appellent le "tagète" et qui rivalise avec les géraniums dans toutes les balconnières de montagne !

J'ai pu ainsi vivre toute la cérémonie nocturne avec cette fleur, ma fleur, cueillie dans le jardin et épinglée sur ma poitrine.... Et encore fraîche au matin.

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Doreen Virtue et Robert Reeves proposent dans leur ouvrage intitulé Thérapie par les fleurs (Hay / House / Inc., 2013 ; Éditions Exergue, 2014) une approche résolument énergétique et spirituelle du Tagète :


Nom botanique : Tagetes spp.


Variétés communes : Œillet d'Inde (Tagetes patula) ; Rose d'Inde (Tagetes erecta) et Tagète citron (Tagetes tenuifolia).


Propriétés énergétiques : Aide à poser ses propriétés ; apporte la clarté d'esprit et de nouvelles perspectives ; décompose les situations pour les rendre plus acceptables ; permet de dépasser les blocages et de surmonter les obstacles.


Archanges correspondants : Métatron et Michaël.



Propriétés curatives : Faites appel au tagète lorsque vous vous sentez dépassé par les événements. Grâce au tagète, vous prendrez conscience que les tâches qui vous paraissent insurmontables peuvent être décomposées en étapes abordables. Il n'y a rien que vous puissiez accomplir, et, bientôt, vous trouverez facile de surmonter vos difficultés actuelles. Avancez pas à pas jusqu'à ce que vous sortiez de la situation actuelle. Le tagète vous aidera à évoluer dans la grâce et l'amour et à vous libérer de la confusion qui vous retient en arrière.


Message du Tagète : "Certaines situations peuvent nous apparaître comme des fardeaux trop lourds à porter. Ecoutez-moi un instant et vous porterez un nouveau regard sur les choses. Les obstacles a priori insurmontables qui se dressent devant vous ne le sont pas réellement. Ils sont en réalité constitués de plusieurs étapes faciles à franchir. Contemplez mes fleurs pour obtenir l'inspiration dont vous avez besoin. Même si chacune peut faire penser à une sorte d'amas indistinct, vous verrez, en y regardant de plus près, que je ne suis qu'un ensemble de pétales - au même titre que votre situation n'est rien d'autre qu'un ensemble de petites étapes gérables. Je ne doute aucunement que vous soyez capable de vous délester de vos fardeaux. Vous avez la force et la volonté nécessaires pour y parvenir avec succès."

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Selon Sandra Kynes, auteure de La Magie des Plantes (Éditions Danae, 4ème trimestre 2017 : traduction et adaptation par Hervé Solarczyk),


"Bien que les tagètes soient originaires d'Amérique du Sud, leur nom botanique leur a été donné en hommage au dieu Tagès, petit-fils de Jupiter [Jupiter, planète qui est en conjonction avec mon Soleil en Cancer, ça me parle !]. Selon la légende, Tagès a enseigné aux êtres humains l'agriculture et la manière de labourer les champs. Les Aztèques les considéraient comme les fleurs des morts, et de nos jours au Mexique on les met sur les autels pour le Jour des Défunts (2 novembre). [=> donc une fleur transposable pour les cérémonies de Samonios et adéquate pour le passage des âmes, ça continue à me parler !]

On avait coutume de mettre des tagètes, symbole de douleur et de chagrin, dans un vase avec des roses, pour représenter la douce souffrance de l'amour. Les tagètes représentaient aussi la constance en amour, et on en mettant dans les bouquets de mariée. Selon le folklore, tenir un bouquet de ces fleurs aide à voir les fées. [Oh ! Oh ! De mieux en mieux...] ! De plus, on dit que la couleur des tagètes tient les sorcières à l'écart.

Les tagètes peuvent aider à clarifier votre objectif dans une séance de divination. Tenez quelques feuilles entre les mains, puis mettez-les sur votre autel avant de procéder à votre tirage. Faites de même pour développer vos talents psychiques. Mettez les fleurs sur votre autel à Samhain, ou à chaque fois que vous perdez un être cher, en guise de bénédiction et d'offrande aux morts. Associées à la réussite, les feuilles de tagète peuvent vous aider dans les questions de justice, en renforçant votre détermination. Servez-vous des fleurs et des feuilles dans des sorts pour attirer l'abondance, le confort et le bonheur dans votre foyer. Faites un oreiller de rêve avec des pétales de fleurs séchées pour inviter les rêves prophétiques ; mettez l'oreiller sous le lit pour apaiser les cauchemars.

Les tagètes sont associés aux éléments de l'Air et du Feu. Leur influence astrologique vient du Soleil et de l'étoile fixe Procyon. Ces fleurs sont aussi associées aux fées.


N.B. D'après la même source, l'étoile fixe Procyon appartient à la constellation du Petit Chien et ses attributs sont : "Célébrité ; Conscience que la célébrité, le pouvoir et la richesse peuvent disparaître ; Puissance ; Richesse".

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Je cherche le crédit photo de cette somptueuse photo...

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Contes et légendes :


Une légende concernant la Fleur des morts rapportée (et traduite du site originel ?) par le site sympa-sympa.com et dont j'ai quelque peu modifié la syntaxe :

Xóchitl et Huitzilin étaient deux jeunes aztèques qui vivaient une romance depuis tout jeune. Le couple montait régulièrement le soir en haut de la montagne pour offrir des fleurs au dieu du soleil Tonatiuh. Chaque soir, ils se juraient alors de s’aimer pour toujours. Mais Huitzilin dut partir à la guerre pour défendre son village et malheureusement il mourut après avoir été gravement blessé. Xóchitl eut le coeur brisé en apprenant la nouvelle. Elle décida de monter une dernière fois au sommet de la montagne pour demander à Tonatiuh de l’emmener auprès de son amour. Le dieu du soleil transforma alors la jeune femme en une belle fleur de cempasúchil avec ses rayons dorés. Un colibri approcha la fleur ; c’était Huitzilin transformé en minuscule oiseau.

Depuis ce temps, on dit que tant que ces fleurs et les colibris existeront, les amoureux seront unis pour toujours.


On dit également que les Aztèques enduisaient d'une poudre obtenue à partir des tagètes le visage de leurs prisonniers avant de les exécuter. Ce maquillage était censé leur éviter la douleur de sentir venir la mort.

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Mythologie :


Selon Jaucourt, dans la première édition de son Encyclopédie, tome 15 (1751) :

TAGÈS, s. m. (Mythologie.) demi-dieu trouvé endormi sous une motte de terre, & réveillé par un laboureur avec le soc d’une charrue. On lui attribue d’avoir porté l’art de la divination en Étrurie ; c’est-là qu’Ovide le fait naître de la terre. D’autres poëtes nous le donnent pour le fils du Génie, & petit fils de Jupiter. C’étoit un homme obscur, mais qui se rendit célebre, en enseignant aux Etruriens l’art des aruspices qui fit fortune à Rome, & immortalisa le nom de l’inventeur ; d’où vient que Lucain dit :


Puisse l’art de Tagès être un art captieux, Et toute ma science un songe spécieux !

 

D'après Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang, auteurs du Dictionnaire universel d'histoire et de géographie (1842-1878) :


" Tagès [était un] génie étrusque, le plus grand des devins, [qui] sortit un jour d'une motte de terre, sous la charrue d'un laboureur, aux environs de Tarquinies. Sa taille était celle d'un nain, mais dès sa naissance il fit entendre des paroles d'une profonde sagesse : c'est lui qui enseigna aux Étrusques la divination et la science des aruspices. On lui attribuait des livres prophétiques. "

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Andrée Ruffat, auteur de La Superstition à travers les âges (Éditions Payot, Nouvelle édition refondue et mise à jour, 1977) revient sur l'origine mythologique du tagète :


"Fortement enclins aux choses occultes, les Étrusques, en effet, étaient doués pour tout ce qui touchait à l'art divinatoire et aux vaticinations de l'esprit. Ils prétendaient tenir leurs connaissances les plus diverses de deux personnages fabuleux : Tagès et Begœ, symbolisant le génie de ce peuple attachant, propagateur de mythes.

Cicéron rapporta la légende du paysan de Tarquinia, qui labourait son champ d'un sillon plus profond lorsqu'il vit "apparaître soudainement entre les mottes de terre une figure d'aspect jeune mais de jugement mûr dont le nom était Tagès ou Tagète. Étonné de cette étrange apparition, il avait appelé à grands cris une foule de gens, puis, la nouvelle de ce prodige s'étant répandue, bientôt toute l’Étrurie s'était rendue en ce lieu ; et alors Tagète avait prononcé plusieurs discours que les auditeurs avaient recueillis et mis par écrit."

Ces discours exposaient et expliquaient la science divinatoire des augures et des aruspices. Une autre légende, recueillie par Isidore, ajoutait, en outre, que l'enfant révélateur mourut sitôt après avoir rempli sa merveilleuse mission.

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Selon José Contel, auteur d'un article intitulé "Ocelocoatl, de l'art secret de communiquer avec les dieux" paru dans Caravelle (1988-) (Presses Universitaires du Midi, 2001, p. 153-16 :


Ocelocoatl, le yataztli et le tlemaitl

L'interprétation la plus intéressante, à notre connaissance, c'est celle de Patrick Saurin qui analyse une relation Jaguar-Serpent relevée dans la Historia General de Sahagun. A l'occasion des processions faites en honneur des dieux de la pluie, des prêtres arboraient un sac en peau de jaguar (oceloyiataztli) d'où pendaient la queue et les = extrémités des quatre pattes de cet animal. Ce sac contenait de l'encens fait d'une poudre d'herbe sèche appelée yauhtli. Cette poudre était destinée à être brûlée dans un encensoir appelée tlemaitl ayant l'apparence d'une grande cuillère, avec une tête de serpent sculptée à l'extrémité d'un manche.

L'hypothèse de Saurin est d'autant plus intéressante que le yauhtli (Tagetes Lucida de son nom scientifique) était utilisé en guise d'encens dans le culte en l'honneur de Tlalloc et des divinités de l'eau. Cette herbe aux fleurs jaunes, qui fleurissait en temps de pluie, était la plante de Tlalloc par excellence. On donnait au dieu le nom de Yiauhyo : Seigneur du Yauhtli (littéralement "qui a la qualité du yauhtli" ou "qui est fait du yauhtli"). Par ailleurs l'un des quatre Tlalloque portait le nom de Yauhqueme. Elle était un remède contre les maladies de Tlalloc. Enfin, le Yauhtli est connu pour ses propriétés hallucinogènes. Selon Sahagun, lors de Xocotl Huetzi (10e fête du xiuhpohualli), on en saupoudrait le visage des captifs "pour qu'ils perdissent le sens et ne sentissent pas trop la mort". Selon Mercedes de la Garza, les effets psycho-actifs du Tagetes Lucida se produisent pas inhalation. Notons enfin que le yauhtli associé à d'autres éléments déjà cités tels que le oceloyiataztli, le tlemaitl et le coatl sous forme d'un bâton ondulé (coatopilli) ou sous forme d'offrande est présent dans la septième Section du compte des destins (tonalpoualli), Ce Quiauitl, "Un Pluie" dont Tlalloc était le régent. [...] Ce Quiauitl [est le] signe sous lequel naissaient ceux qui devaient devenir sorciers.

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Danièle Dehouve dans "Logiques de l’organisation des dieux aztèques. (Religions en Mésoamérique)" paru dans l'Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences religieuses. Résumé des conférences et travaux, 2018, no 125, pp. 453-466, explicite les attributs divins du dieu aztèque de l'eau :


Ainsi, pour Chalchiuhtlicue, [la divinité aztèque de l’eau] les catégories sémantiques concernent une série de manifestations naturelles de l’eau (étendue d’eau, remous, pluie) et plusieurs métaphores minérales, animales et botaniques (jade, or, reptiles, fleurs de Tagetes lucida).

 

Danièle Dehouve, dans « Les règles de construction des dieux aztèques », (paru dans l'Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences religieuses, 126 | 2019, pp. 493-503) revient sur cet usage du tagète :


Enfin, le 12 mars, Gregorio Serafino (UNIBO, Université de Bologne) a parlé de La fleur de yauhtli dans les rituels contemporains des Nahuas de Guerrero et leur relation avec le cycle agricole. La fleur sylvestre nommée yauhtli en nahuatl, flor de pericón en espagnol, en botanique Tagetes lucida, apparaît dans les manuscrits pictographiques du Mexique central dans des contextes agricoles et pluviaux ; outre son utilisation médicinale, elle était également réduite en poudre anesthésiante jetée sur les sacrifiés; elle est citée dans la description de plusieurs des fêtes des vingtaines; de plus, on a retrouvé des restes de ses graines dans des dépôts rituels du Templo Mayor de Mexico-Tenochtitlan. Aujourd’hui, la plante est utilisée rituellement dans la partie occidentale de l’État de Guerrero (villages de Petlacala, Chiepetepec, Xalpatlahuac, Copanatoyac) où Gregorio Serafino a séjourné. La fleur qui apparaît au début de septembre, aide saint Michel et saint François à protéger les champs de maïs au mois d’octobre. En novembre, Tagetes lucida cède la place à Tagetes erecta, la fameuse rose d’Inde ou « fleur des morts » nommée cempoalxochitl en nahuatl et cempasúchil dans le Mexique rural. Les deux fleurs interviennent donc tour à tour (et brièvement simultanément) dans un complexe qui réunit la protection des champs de maïs avant la récolte, et les morts qui sont des entités importantes dans l’agriculture.

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Arts visuels :


Jan I Brueghel dit aussi Brueghel de Velours (Bruxelles 1568 – Anvers 1625), Nature morte avec guirlande de fleurs et coupe, vers 1618 ;

Huile sur bois ; 47,5 × 52,5 cm ;

Musées Royaux des Beaux-Arts, Bruxelles.


Ici, la guirlande est probablement une couronne de mariée déposée contre une coupe de vermeil. A côté, un coffret à bijoux contenant un anneau d’or, des monnaies, un collier de perles, etc. Sur la table, une épingle à cheveux, des anneaux entrelacés qui, comme le collier de perles, sont symboles de mariage. La couronne (de mariée) se compose de fleurs printanières et estivales : l’œillet, la rose, l’anémone, la pervenche, le muguet, le myosotis, l’aubépine, la tulipe, le tagète (en haut de la couronne, orangé) et la renoncule, le jasmin, la violette et la santoline.

 

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Cinéma d'animation :




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