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Le Yohimbe

Dernière mise à jour : 14 avr.




Autres noms : Corynanthe johimbe - Arbre d'amour - Bois cochon - Yohimbehe -



Botanique :


Jacques Pellecuer dans Arbres et médicaments. (in Aménagement et Nature, 1986) nous apprend que :


Parmi les Rubiacées, le Yohimbe (Pausinystalia yohimbe K. Schum.) est un grand arbre atteignant 25 à 30 mètres de haut et dont le fût conique mesure 25 à 30 cm de diamètre. Il est répandu dans les forêts du Cameroun, du Gabon et du Congo. Sur les arbres abattus sont récoltées les écorces du tronc, qui renferment des alcaloïdes indoliques dont le principal est la yohimbine. En Afrique tropicale, les écorces sont utilisées comme fébrifuges, stimulant nerveux et aphrodisiaque. La yohimbine est un sympatholytique. Sous forme de chlorhydrate, elle est employée dans le traitement de l'impuissance ou dans les atonies intestinales.

 

Pour Pierre Aubry, auteur de "Intoxications par les plantes toxiques dans les zones tropicales et inter tropicales." (Médecine tropicale. 11p, 2012) :


Sous les tropiques, les principales plantes toxiques affectant le système nerveux central sont le ditakh, le yohimbe, le chardon à glu, l'ackee, le bois de rempart, les « miels fous ».

[...]

5.2. Yohimbe. Le yohimbe (Pausinystalia yohimbe), de la famille des Rubiaceae, est un grand arbre des forêts du Gabon, du Congo et du Cameroun dont on utilise l'écorce détachée en grandes lanières. L'écorce contient des alcaloïdes, dont la yohimbine, qui est un antagoniste compétitif des récepteurs adrénergiques. Les intoxications sont rares et concernent soit des tentatives de suicide, soit un usage abusif dans un but aphrodisiaque, la yohimbine étant considérée comme étant un des seuls aphrodisiaques naturels connus de l'homme. Les signes cliniques sont des manifestations psychiatriques de type réactions dissociatives ou paranoïdes accompagnées de faiblesse musculaire, d'incoordination et de paresthésies. Des alcaloïdes de type yohimbine, dont la réserpine, sont trouvés dans le Rauwolfia ou Sarpagandha d'Inde ou Peau de cobra (Rauwolfia serpentina), arbrisseau originaire d'Afrique centrale.

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Bienfaits thérapeutiques :


Joseph J. Lévy et Catherine Garnier, auteurs d'un article intitulé "Drogues, médicaments et sexualité." (Drogues, santé et société, volume 5, number 2, décembre 2006, pp. 11–48), rendent compte d'études relatives au Yohimbé :

[...]

Dans la société contemporaine, l’intérêt et la curiosité pour les plantes alimentaires ou médicinales ou d’autres substances qui agiraient sur les fonctions sexuelles continuent de se maintenir (Rowland et Tai, 2003). Le catalogage des remèdes pour soigner les dysfonctions sexuelles disponibles dans des magasins de produits naturels souligne qu’ils contiennent des extraits de plantes diverses (ginseng, damiana, muira pauma, tribulus terrestris, palmier nain, ginkgo biloba, maca, yohimbine) censés améliorer les fonctions sexuelles.

De rares études sur le sujet montrent que leurs effets sur la sexualité sont variables (Charney et Heninger, 1986 ; Danjou et coll., 1988 ; Mann et coll., 1996 ; Nessel, 1994 ; Riley et coll., 1993), certaines rapportant une amélioration des dysfonctions érectiles chez environ 30 % des patients. Par contre, une comparaison entre deux groupes d’hommes (souffrant ou non de dysfonction érectile) ne démontre aucun effet du yohimbé sur la plupart des mesures retenues (désir sexuel, excitation, capacité érectile) chez les hommes sans dysfonction (Rowland, Kallan et Slob, 1997). Dans le second groupe, quelques hommes rapportent une amélioration certaine ou partielle de la réponse sexuelle, alors que d’autres ne notent aucun effet évident. Les données des journaux personnels tenus quotidiennement montrent aussi l’influence de facteurs psychosociaux et relationnels dans la modulation de la réponse sexuelle sous l’effet du yohimbé.

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Selon R. J. Opsomer et J. P. Auquière, auteurs d'un article intitulé "Les aliments aphrodisiaques... tous des placébos ? (in Louvain médical, 2009, vol. 128, n°8) :

[...]

(Pausinystalia yohimbe (K. Schum.) Pierre ou Coryanthe yohimbe K. Schum


La yohimbine est un alcaloïde extrait de l’écorce de Yohimbe, arbre d’Afrique occidentale. La molécule bloque les récepteurs alpha-2 adrénergiques. La yohimbine aurait une action à la fois sur les mécanismes centraux et périphériques de contrôle de l’érection. Avant l’arrivée du sildénafil (Viagra®), la yohimbine était la substance la plus prescrite à travers le monde pour traiter les troubles d’érection. Elle est prescrite à la dose de 5 mg trois fois par jour.

L’efficacité de la yohimbine a été évaluée dans de nombreuses études : les résultats sont cependant contradictoires. L’efficacité étant comparable à un placebo dans certaines études. Vogt et al. estiment l’efficacité de la yohimbine à 70% (versus 40% pour le placebo) dans les troubles d’érection d’étiologie non-organique (14). Une méta-analyse (15) évaluant sept études extensives sur le sujet considérait la yohimbine supérieure au placebo. Toutefois les auteurs des « Clinical Guidelines Panel on Erectile Dysfunction of the American Urological Association » estiment que l’on ne peut pas recommander la yohimbine comme traitement des troubles d’érection d’étiologie organique (16). Porst, après une revue extensive de la littérature, estime que la yohimbine a sans doute une place dans les troubles d’érection, soit en cure continue durant deux mois à la dose journalière de 10 mg trois fois par jour, soit à la demande 30 à 60 minutes avant le rapport à la dose unique de 10 à 15 mg (17).

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Symbolisme :


Joseph J. Lévy et Catherine Garnier, auteurs d'un article intitulé "Drogues, médicaments et sexualité." (Drogues, santé et société, volume 5, n°2, décembre 2006, pp. 11–48), rapportent des usages rituels du Yohimbé :


On retrouve aussi, dans plusieurs régions, l’emploi de décoctions d’écorces d’arbre aux effets aphrodisiaques. [...] En Afrique occidentale, on retrouve, comme stimulant érotique employé lors de rituels religieux et sexuels, le yohimbé (provenant du corynanthe yohimbe), un arbre dont l’écorce contiendrait des alcaloïdes susceptibles de traiter les dysfonctions sexuelles tant masculines que féminines.

 

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