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La Cheville

Dernière mise à jour : 2 nov.




Étymologie :


Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1160 « tige de bois dont on se sert pour assembler des pièces » (Eneas, 249 ds T.-L.) ; spéc. 1635 cheville ouvrière « cheville qui supporte l'effort principal dans un mécanisme » (Monet, Abr. du parallèle des lang. fr. et lat., Genève, éd. Ouvion) ; d'où fig. 1700 « personne qui joue un rôle essentiel » (Regnard, Ret. Impr., sc. 4 ds DG) ; 2. ca 1200 « tenon pour accrocher » (1recontinuation de Perceval, éd. W. Roach, I, 10439) ; d'où 1845 commerce à la cheville (Besch.) 3. 1599 mus. (H. Hornkens, Recueil de dictionnaires françoys, espaignolz et latins, Bruxelles) ; 4. av. 1628 fig. versif. (Malherbe, Commentaire sur Des Portes, Œuvres, éd. Lalanne, IV, 463) ; 5. 1723 « barre de bois lisse sur laquelle on tord les écheveaux de soie apres la teinture » (J. Savary des Bruslons, Dict. universel de comm.). B. Ca 1165-70 anat. (Troie, 16776 ds T.-L.). Du lat. vulg. *cavic(u)la forme dissimilée du class. clavicula (dimin. de clavis « clef »), attesté d'abord au sens de « vrille de la vigne », puis comme synon. de clavis, terme d'anat. en lat. médiév. au xiiie s. ds Mittellat. W. s.v., 692, 72.


Lire également la définition du nom cheville afin d'amorcer la réflexion symbolique.

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Anatomie :


Alain Froment, dans un ouvrage intitulé Anatomie impertinente, Le corps humain et l'évolution (© Éditions Odile Jacob, 2013) éclaire notre compréhension du corps humain :


Le mot « cheville » est la déformation de clavicula, « petite clé », os déjà rencontré ailleurs. Les malléoles, apophyses inférieures du tibia et du péroné dont on sent bien les saillies sous la peau, sont les « petits marteaux » qui assurent la stabilité de la mortaise de la cheville, un dispositif essentiel à la marche qui confère toute son importance à la discrète fibula.

 

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Symbolisme :


Selon le Dictionnaire des symboles (1ère édition 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant,


La finesse de la cheville d'une femme est, pour les Chinois, un rappel de certaines parties plus intimes de son corps. Par sa délicatesse, la cheville dénote chez une femme des possibilités de raffinement et d'habileté dans les rapports sexuels.

Chez les Bambara, la cheville, nœud du pied, évoque les notions de départ et d'arrivée.

Chez les Grecs et les Romains, elle est un point d'attache des ailes, par exemple pour le dieu Hermès (Mercure). Elle symbolise alors l'élévation, la sublimation de sa signification propre.

 

Annick de Souzenelle établit dans Le Symbolisme du corps humain (Éditions Albin Michel, 1991) un lien entre les chevilles, les reins et les oreilles :


Posture corporelle liée au passage de la « Porte des Hommes » : Il est indéniable que la verticalisation intérieure de l'Homme se fera de façon toute privilégiée dans un corps verticalisé lui-même avec harmonie.

La colonne vertébrale n'est pas un axe droit - elle serait alors très fragile - mais elle est composée d'une succession de courbes qui se complètent, se compensent et lui donnent une remarquable solidité dans la souplesse.

La droite idéale que ces courbes reconstituent unit d'une façon exacte dans un même plan les chevilles, les reins et les oreilles.

Ainsi se continuent et se correspondent dans la croissance de l'Arbre les trois « germes » pied-rein-oreille. Cet axe doit être reçu avec justesse dans la coupe du hara.

Le hara est un mot japonais qui signifie le « ventre » ; les Chinois l'appellent le Tan tien. Il est centré sur un point précis qui recueille en son milieu une coupe imaginaire et horizontale du corps passant entre l'ombilic et le pubis.

La posture du hara est celle que forme le corps lorsque le rapport exact est observé entre cette coupe et l'axe de la colonne vertébrale. Cela implique que l'Homme debout tient ses pieds parallèles l'un à l'autre et séparés l'un de l'autre de la longueur d'un pied environ. Ses genoux non raidis sont prêts à la flexion, prêts à jouer avec les chevilles et les hanches pour que l'équilibre mouvant soit toujours assuré.

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Dans Le Temple de l'âme : La Parole divine du corps humain (Éditions Dangles, 1998) Roland Arnold décrypte la symbolique des chevilles :


a) Les supports de l'être :

[...]

Correspondances des niveaux d’appui et de maturation :

  • pieds, chevilles : vie fœtale, naissance ;

  • jambes, genoux : enfance ;

  • cuisses, hanches : adolescence.

[...]

Les pieds de l’homme, enfin, laissent leur empreinte sur les sentiers, bons ou mauvais, choisis en fonction de son libre arbitre et de sa responsabilité. Mais les pieds portent aussi la marque de la démarche, bonne ou mauvaise. Ainsi expriment-ils une certaine qualité d’être : le langage populaire parle de pieds ou de chevilles « qui enflent » pour dire toute la vanité et l’orgueil d’une personne


Les chevilles : En latin clavis « clef », tiré du latin populaire cavicula, dissimulation de clavicula « petite clef ».

Le symbolisme de la clef est de toute évidence en relation avec son double rôle d’ouverture et de fermeture. Le pouvoir des clefs, d’une manière archaïque, est celui qui permet de lier et de délier, d’ouvrir et de fermer le Ciel et, selon notre Tradition, ce pouvoir est conféré à saint Pierre par le Christ.

L’étymologie du mot Pierre en grec est petros (rocher), ou lithos (pierre). Roc, pierre, sur lesquels il convient de bâtir sa vie. Mais aussi rocher spirituel d’où découle la vie. Maître Eckhart n’enseigne-t-il pas que Pierre est synonyme de connaissance ? Ce pouvoir correspond en fait à l’autorité spirituelle individuelle dont le double but est, selon Dante, l’accession au paradis céleste et au paradis terrestre. Aussi, le symbole de la clef est l’image qui ouvre la voie initiatique, introductive à la compréhension du Niveau divin de la vie. Le chef, le soleil, Dieu sont tous trois des clefs : Dieu, clef de la Création et du monde ; le soleil, clef du jour qu’il ouvre à son lever et qu’il ferme à son coucher. Le chef, le maître ouvre le chemin initiatique.


Les clefs anatomiques de l’homme : La cheville, le pied et la clavicule sont les clefs de l’anatomie de l’homme. Sur le plan ésotérique, posséder la clef (une certaine connaissance) signifie avoir été initié. La clef indique non seulement l’entrée dans une ville, dans un lieu ou une maison, non seulement l’accès à un objet scellé, mais surtout l’accession à un état, à une demeure spirituelle, voire à un degré initiatique. Les récits des contes et des légendes mentionnent souvent trois clefs : elles introduisent successivement dans trois enceintes ou trois chambres secrètes, qui sont autant d’approches du Mystère.

La clef de la cheville est ici le symbole du mystère à percer, de l’énigme de la vie à résoudre, de l’action difficile à entreprendre pour une bonne marche sur la terre. Ne dit-on pas : « marcher droit, sur le bon chemin », « avoir bon pied, bon œil » ? La vie n’est que marche en avant, par étapes qui conduisent à l’illumination et à la découverte d’un arrière-plan du monde terrestre.

[...]

Le mot grec est peronê (proprement « cheville », donc clavicula) ; ainsi, le péroné devient-il cette grande et frêle clef du membre inférieur qui ouvre la serrure du pied pour une marche connaissante.

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Michel Odoul, auteur de Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi (Nouvelle Édition revue et corrigée Albin Michel, 2002) nous donne sa vision de la cheville, empreinte de la philosophie chinoise :


La cheville : Elle est la troisième et dernière articulation majeure qui donne la mobilité entre le pied et le reste de la jambe. La cheville est l’articulation de la jambe qui lui donne sa finesse de mobilité, notamment quand le pied est fixe, posé au sol, mais aussi dans le mouvement. C’est grâce à elle que nous pouvons « pousser » sur nos appuis au sol (pieds) pour avancer mieux et plus vite. C’est l’autre extrémité de la jambe. La hanche représente l’articulation basique des structures et des repères inconscients de la relation alors que la cheville représente l’articulation finale et extériorisée, c’est-à-dire les repères et appuis conscients de nos relations avec le monde. Elle représente l’articulation de nos positions, de nos croyances reconnues et établies par rapport aux autres et à nous-mêmes. Elle est la « barrière de nos critères de vie » et symbolise enfin la projection de notre capacité à « décider », à engager les décisions et les changements (de positions, de critères) dans notre vie et à nous impliquer dans les choses. C’est la « porte de l’Implication » dans le sens de la décision. La stabilité et la mobilité de nos appuis sur le sol (qui symbolise la réalité) ainsi que leur souplesse et leur douceur dépendant de nos chevilles. Elles vont de ce fait être la projection fidèle de la stabilité, de la rigidité ou de la souplesse de nos positions et de nos critères de vie.


Les maux de chevilles : Les entorses, les douleurs et les traumatismes aux chevilles vont nous parler de nos difficultés de réactions dans le sens où nous manquons de stabilité ou de souplesse par rapport à elles. Elles signifient que nous traversons une phase dans laquelle nos positions, nos critères de vie, la façon avec laquelle nous nous « plaçons » officiellement par rapport à l’autre ne conviennent plus, ne nous satisfont plus et que nous avons de la difficulté à en changer, à « bouger ». Ces positions manquent de souplesse ou de douceur, de stabilité ou de « réalisme » . Nous nous obligeons alors à l’arrêt, car nous ne pouvons plus continuer, avancer dans cette direction. La position que nous avons ou que nous tenons n’est pas bonne et il nous faut changer de point d’appui, de critère dit « objectif » de référence, c’est-à-dire de croyance « extérieure », consciemment admise et reconnue. Les tensions ou les souffrances aux chevilles peuvent signifier aussi que nous avons de la difficulté à décider de quelque chose, à prendre une décision importante dans et pour notre Vie, position actuelle qui nous semble être satisfaisante.

Si la tension se passe au niveau de la cheville droite, elle sera en relation avec la dynamique Yin (maternelle). Je pense ici particulièrement à un client qui s’appelle Peter. Il était venu me consulter pour des douleurs à la cheville droite dans le talon d’Achille droit. Pratiquant assidu de jogging, cela le gênait énormément et l’empêchait même parfois complètement de se livrer à sa détente préférée. Or, son épouse était quelqu’un d’extrêmement anxieux et nerveux et créait, malgré elle et sans mauvaises intentions, de fortes tensions émotionnelles au sein de toute la famille et notamment avec ses deux filles. Peter avait de plus en plus de difficulté à accepter cette situation et ne savait palus « sur quel pied danser », quelle position prendre avec sa femme pour qu’elle comprenne et puisse se calmer. Parallèlement, il vivait aussi de fortes tensions dans son entreprise. Des restructurations étaient en cours et il ne savait pas quelle attitude adopter par rapport à des changements structurels qui allaient se mettre en place. Les deux axes les plus importants de la dynamique Yin, la femme et l’entreprise, étaient donc en cause, d’une manière ouverte, officielle et reconnue.

S’il s’agit de la cheville gauche, la tension sera en relation avec la symbolique Yang (paternelle). C’est ce qui se passa pour Jacques ou Françoise qui s’étaient tordu la cheville gauche, l’un parce que son supérieur hiérarchique, très âgé, n’arrivait pas à « passer le relais » et qu’il ne savait comment le lui dire, et l’autre parce que son fils se droguait, qu’elle avait beaucoup de difficulté à reconnaître cet état de fait et qu’elle ne savait pas quelle attitude adopter vis-à-vis de lui et du monde extérieur.

[...]

Nous avons vu que le genou représente la porte de l'Acceptation. La cheville est, quant à elle, la porte de' la Décision, c'est-à-dire le point de passage dans le monde des positions et du réel acquis. Lorsque nous avons une nouvelle idée qui vient du fond de nos mémoires (Non-Conscient) et que nous l'avons acceptée (genou), nous devons l'intégrer dans nos concepts conscients de relation au monde, dans nos critères de vie ou dans notre idéal de vie.

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Patricia Verhaeghe, autrice d'un article intitulé "Le Corps, architecture du temple divin" (Revue Le Son bleu n°2 et 3, juin/septembre 2007) nous permet d'avoir une vision résumée du symbolisme du pied :


Les Mystères ont pour seule fonction d’amener tout chercheur de Vérité à révéler les secrets qu’ils contiennent. Décider de percer le sens sacré du corps humain – grand livre de la Vie – revient à percer la Porte des Mystères, autrement dit à dévoiler le sens caché de notre être et par conséquent sa finalité. Or, pour ouvrir cette porte, il nous faut plonger au plus intime de nous-même à la rencontre de Celui en qui nous avons l’être, le mouvement et la vie. Nous découvrons l’œuvre potentiellement divine du Grand Organisateur – Rayon 7 - et la révéler consiste à enlever le voile.


Le corps symbole du temple divin : Le corps est l’instrument de notre âme et le Temple de notre Esprit. La Parole Divine est en effet au centre de notre corps.

Le corps, en tant que livre de chair, nous offre un enseignement d’une très grande richesse. En effet, le langage anatomique relève d’une science secrète en ce sens qu’il est révélateur des secrets de la vie occultés. Il s’agit de retrouver cette Parole sacrée enfermée au plus profond de nous-même par l’intermédiaire des symboles anatomiques. La seule finalité de notre vie étant l’accomplissement du Soi. Notre chair devient alors parlante.


Anatomie symbolique : Il y aurait beaucoup à dire sur les différents organes composant notre corps ainsi que sur les organes des sens mais il faut bien poser un cadre. Je me limiterai donc à une étude succincte des différentes parties de notre anatomie squelettique. [...]


Les chevilles : L’étymologie de ce mot est latine : cavicula de clavicula signifiant « petite clé ». Or toute clef a une double fonction : celle d’ouvrir et de fermer. Mais de quelle ouverture s’agit-il ? Ne parle-t-on pas également de clef de voûte ? N’y aurait-il pas là un parallèle à faire avec la voûte plantaire et son parallèle opposé la voûte crânienne ? Nous voyons que la cheville, de même que le pied fait partie des clefs de l’anatomie humaine. Comme le dit Jean-Yves Leloup, nous sommes tous des pèlerins en marche sur le chemin de la vie, en marche vers l’éveil. L’homme est un peut ETRE s’il le veut bien.

 

Le site La Vague de Vie propose un fascicule intitulé "Le symbolisme des organes du corps humain" (malheureusement non sourcé) dans lequel on peut lire la notice suivante :


CHEVILLE : Elle donne la finesse de mobilité, permet de pousser sur ses appuis au sol pour avancer mieux et plus vite. Désignant le nœud du pied, la cheville symbolise l’union, mais surtout la flexibilité aux changements d’orientation. Elle parle de départ ou d’arrivée, de sublimation des instincts, du degré de la souplesse évolutive. Elle peut révéler un besoin de support dans la direction de sa vie. Elle peut appeler à vérifier vers quoi on se dirige. Elle est liée aux repères et aux appuis conscients des relations avec le monde (positions établies, croyances reconnues, capacité de décider et de changer de critères, de s’impliquer). Dans l’ensemble de la jambe, pilier parental, elle renvoie à la période fœtale et à la naissance. À titre de petite clef, elle révèle le degré d’ouverture ou de fermeture à l’expérience.


Les affections aux chevilles : Résistance aux changements ; peur d’une réalité nouvelle, récemment imposée ; manque de souplesse à l’inspiration du moment. Manque de flexibilité par rapport à un changement d’orientation. Sentiment de se sentir arrêté, retenu, immobilisé, découragé d’avance en regard d’un choix qui tient à cœur. On croit que les autres mettent des bâtons dans ses roues. On se sent coupable d’un tournant qu’on veut donner à sa vie. On ne sait pas se divertir ou se faire plaisir, car on se sent inutile quand on le fait ou on croit perdre son temps à le faire. On vit en adulte trop responsable. On se sent inférieur aux autres.

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Le site La Vague de Vie propose un fascicule intitulé "Le symbolisme des organes du corps humain" (malheureusement non sourcé) dans lequel on peut lire la notice suivante :

CHEVILLE : Elle donne la finesse de mobilité, permet de pousser sur ses appuis au sol pour avancer mieux et plus vite. Désignant le nœud du pied, la cheville symbolise l’union, mais surtout la flexibilité aux changements d’orientation. Elle parle de départ ou d’arrivée, de sublimation des instincts, du degré de la souplesse évolutive. Elle peut révéler un besoin de support dans la direction de sa vie. Elle peut appeler à vérifier vers quoi on se dirige. Elle est liée aux repères et aux appuis conscients des relations avec le monde (positions établies, croyances reconnues, capacité de décider et de changer de critères, de s’impliquer). Dans l’ensemble de la jambe, pilier parental, elle renvoie à la période fœtale et à la naissance. À titre de petite clef, elle révèle le degré d’ouverture ou de fermeture à l’expérience.


Les affections aux chevilles : Résistance aux changements ; peur d’une réalité nouvelle, récemment imposée; manque de souplesse à l’inspiration du moment. Manque de flexibilité par rapport à un changement d’orientation. Sentiment de se sentir arrêté, retenu, immobilisé, découragé d’avance en regard d’un choix qui tient à cœur. On croit que les autres mettent des bâtons dans ses roues. On se sent coupable d’un tournant qu’on veut donner à sa vie. On ne sait pas se divertir ou se faire plaisir, car on se sent inutile quand on le fait ou on croit perdre son temps à le faire. On vit en adulte trop responsable. On se sent inférieur aux autres.

 



Mythologie :


Françoise Frontisi-Ducroux, autrice de “Dédale et Talos. Mythologie et Histoire Des Techniques.” (In : Revue Historique, vol. 243, no. 2 (494), 1970, pp. 281–96) relie Talos et la cheville :


Le personnage de Talos possède, en effet, une physionomie assez complexe ; par certains aspects : sa parenté avec Dédale, sa chute, sa métamorphose en oiseau - Iiée à son autre nom, Perdrix, « la perdrix », il occupe dans le récit mythique une position similaire à celle de son cousin Icare. Mais ses affinités avec la métallurgie sont également frappantes, et, comme dans le cas de Dédale, n'apparaissent qu'indirectement. Les inventions que lui attribue la 1égende - la scie, la roue de potier, le compas - ne concernent pas particulièrement les techniques du métal, mais le jeune é1ève de Dédale peut être rapproché de son homonyme crétois Talos, une créature de bronze, mi-homme, mi-robot, fabriquée par Héphaistos pour Minos qui l'affecta à la garde de la Crête, dont il faisait régulièrement le tour. L' assimilation de ces deux personnages ne repose pas sur la seule homonymie ; outre certains traits communs, en particulier le rapport à la circularité - d'un côté l'inventeur du compas, de l'autre un automate qui tourne en rond - , le second Talos intervient, lui aussi, dans la 16gende de Dédale : selon une variante, c'est sa présence vigilante qui contraint Dédale à s'échapper par la voie des airs pour fuir la colère de Minos. Le corps de cette créature fantastique avait la particularité de ne comporter qu'une veine, descendant du cou aux chevilles et fermée par un clou de bronze ou par une membrane. Les diverses versions de la 1égende mettent sa mort en relation avec sa cheville : le clou ou la membrane sont ôtés ou brisés et Talos meurt, vidé du liquide qui lui tient lieu de sang. Une tradition le fait séjourner en Sardaigne : il y extermine ceux qu'il rencontre en les saisissant contre sa poitrine pour s'élancer avec eux dans un brasier. Le rictus de ses victimes agonisantes, broyées dans l'étreinte du métal chauffé au rouge, serait une des origines du rire « sardonique ». [...]

Ainsi, l'invulnérabilité presque totale de Talos appelle la comparaison avec d'autres séries mythiques qui comportent diverses localisations de l'endroit vulnérable. Cette sorte d' « invulnérabilité conditionnelle » a éé6 mise en relation avec l'activité guerrière. C'est particulièrement net dans le cas d'Achille, dont le point faible, le talon, est très proche de celui de Talos, la cheville.

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