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Sur le forum La vie et ses mystères, six plantes sont citées comme ayant des vertus d'invisibilité, mais aucune source ne permet de le vérifier :
Aconit - Amarante - Chicorée - Coquelicot - Edelweiss - Héliotrope
Amarante : Propriétés magiques : connue aussi comme la fleur de l'immortalité, elle est utilisée en magie pour la guérison, la protection, elle donnerait les pouvoirs d'invisibilité à celui qui la porte en couronne. Les fleurs séchées sont utilisées dans les rituels d'amour pour soigner les cœurs brisés. L'amarante sert aussi à invoquer l'esprit d'un mort, un vendredi de pleine lune.
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Dans le Dictionnaire des ingrédients magiques à l'usage des préparateurs de potions, proposé par Am-Violara, on peut lire :
Chapitre 1 : Les ingrédients d'origine végétale.
Les baies sont l'élément de la mandragore sans doute le plus complexe au vu de la grande diversité des utilisations que l'on peut en faire en fonction des ingrédients auxquels on les associe, ou encore de la manière dont on les prépare ou du moment où on les manipule. Ainsi elles sont utilisées dans des potions de sommeil, d'invisibilité, [...]
Sésame : L'heure de midi des jours de lune pleine est sans aucun doute possible la meilleure période pour manipuler le sésame, tandis que les nuits, et plus particulièrement celles où la lune décroît, seront de bien mauvais moments pour agir sur cette plante. Le sésame est d'un usage courant en sorcellerie, principalement pour les propriétés médicinales de la farine que l'on obtient à l'aide de ses graines. Ainsi, les graines de sésame seront utilisées de trois manières différentes et obtiendront des effets très dissemblables : entières et réduites en farine, elle seront un coagulant très efficace, transformées en huile, elles entreront dans la composition de potions d'invisibilité, et telles quelles, mais dépelliculées avec soin, elles aideront à la métamorphose. Si la racine du sésame est parfaitement inintéressante en sorcellerie, on utilisera cependant volontiers ses fleurs, qui aident à discerner les mensonges, et les feuilles qui accroissent l'esprit dominant de celui qui les consomme.
Ysanet : Petite plante de la nuit, la "fleur d'argent" ou "étoile d'argent" est bien connue des sorciers pour ses multiples propriétés. Cueillie les nuits de lune noire, elle prendra toute sa force, tandis que les journées et les phrases de lune décroissante, lui seront généralement néfastes. Si les fleurs de l'ysanet sont un puissant concentré magique utilisé dans de nombreuses potions pour soutenir des composants fragiles (généralement liés à la nuit, à l'argent, au petit peuple, à la brume etc...), ses pétales sont utilisés pour sensibiliser à la nuit en suscitant une sorte d'empathie. Les très fines racines d'ysanet, difficiles à obtenir et à conserver, sont employées dans des potions de veille, les graines argentées dans des potions d'invisibilité, et les feuilles dans celles d'intelligence.
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Symbolisme celte :
Selon le site Yarric.com :
Superstition : La récolte de la fougère à été interdite par le Concile de Ferrare en 1612, pendant la nuit de la Saint-Jean, car leurs graines et feuilles récoltées ce jour sacré étaient censées pour certain initiés donner l’invisibilité.
Ceci est corroboré par l'OBOD : L’utilisation de plantes dans les sorts : Les druides se méfient des sorts, sachant qu’il est sage de dire: « Quand les dieux veulent nous punir, ils répondent à nos prières. » Les anciens druides utilisaient des sorts, et les druides contemporains pouvaient aussi parfois avoir soigneusement réfléchi aux implications éthiques et magiques. Autrefois, la fougère était utilisée pour des périodes d’invisibilité. Un druide peut encore utiliser des fougères s’il souhaite passer inaperçu à travers une foule hostile, par exemple.
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Paradoxe ?
Dans le magazine du site Techniques de l'ingénieur, Séverine Fontaine publie une interview d'Agnès Guillot intitulée "Les plantes, une source d’inspiration et d’innovation" :
Elles sont partout, et souvent on ne les voit pas. Les plantes ont pourtant des spécificités qui offrent matière à innover aux chercheurs et ingénieurs.
Lorsqu’on évoque la bioinspiration, on imagine souvent les pattes du gecko, l’araignée boiteuse, le vol en essaim ou la collaboration des fourmis. Des animaux. Pourtant, il existe une autre catégorie d’espèces qui inspire depuis très longtemps : les plantes. Plus discrètes sur le web, certaines réalisations bioinspirées sont utilisées ou visibles dans notre environnement. Le velcro (appelé plus communément « scratch »), les revêtements autonettoyants, la photosynthèse, les matériaux, les structures de bâtiment… Pour comprendre quelles sont les capacités de ces êtres vivants qui passent souvent inaperçus – un biais cognitif nommé « cécité botanique » ou invisibilité des plantes – et ce qui intéresse les chercheurs, nous avons échangé avec Agnès Guillot, docteure en psychophysiologie et biomathématiques. Elle a fait carrière en robotique bioinspirée à l’Université Paris-Ouest puis à l’Institut des systèmes intelligents et de robotique (ISIR) de l’Université Pierre et Marie Curie. Elle a également co-écrit avec Jean-Arcady Meyer un livre consacré aux innovations inspirées des plantes « L’or vert, quand les plantes inspirent l’innovation » aux éditions CNRS.
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Mythologie :
Selon Eric Navet, auteur de « La quête de la « Terre sans mal » chez les peuples traditionnels : l’exemple des Tupi-Guarani (Amérique du Sud) », (In : Le Portique [En ligne], 10 | 2002) :
Nous venons de voir assez longuement le rôle culturel du rêve et de son spécialiste, le chaman, dans les sociétés traditionnelles et, plus spécifiquement, dans l’ensemble culturel tupi-guarani. Nous avons vu aussi que la tradition de ces sociétés fait référence à d’autres sources d’« éveil » à d’autres niveaux de conscience. Un passage du mythe de création émérillon mentionne le kaiñu, une substance susceptible de rendre invisible :
« Le peuple de Wãndet vivait avec les Émérillon ; ensemble, ils chassaient et ils pêchaient. Un jour, un Indien trouve un gros crabe tupoko dans un cours d’eau ; il l’attrape et le rapporte au village dans une hotte de portage. Wãndet vient le voir et lui demande : « Qu’est-ce que tu as pris là, un pécari, un daguet ? » Il met la main dans la hotte : Aïe, aïe, aïe ! Il s’est fait pincer, et il est très fâché : « Ah, les Émérillon sont méchants, qu’est-ce qu’on va faire ? »
Ce wãndet est un peu padze ; il s’éloigne à quelque distance du village et dégage un petit cercle, bien proprement, dans la forêt. Là, il agite sa malaka et invoque Wulakala : « Que pouvons-nous faire ? Les Émérillon sont trop mauvais… » Alors Wulakala, dans cette petite clairière, fait don au wãndet du kaiñu, un liquide clair comme de l’eau, en disant : « Il faudra toujours le garder ». -« Qu’est-ce que c’est ? » interroge le wãndet. Il en met un peu sur sa main et pfuit, la main disparaît. Il en met sur son bras, et c’est pareil, le bras devient invisible ; son bras est toujours là, il peut le sentir, mais on ne le voit pas. » Wãndet appelle alors ses compagnons pour leur faire la démonstration des vertus du kaiñu qu’ils expérimentent à leur tour, devenant invisibles les uns pour les autres. Wãndet s’interroge : « Comment puis-je faire pour qu’on me voit à nouveau ? » Il se met alors à courir et la sueur annule l’effet de la substance magique ; il réapparaît. « Nous allons faire ça [s’enduire le corps de kaiñu] pour tout le monde, ainsi nous pourrons partir, parce que les Émerillon sont vraiment trop méchants ».
Ce récit nous conte en quelles circonstances les esprits ont fui les êtres humains jugés trop « méchants ». Si le kaiñu ne peut être qualifié de psychotrope, et si son existence est sans doute purement mythique, il semble que le rôle de modificateur d’état provoqué par la substance – du visible à l’invisible – permette une extension de la problématique posée par l’usage culturel des psychotropes. Chaque fois que ce monde tangible n’offre pas de solution aux problèmes qui se posent, on recourt à une technique qu’on pourrait qualifier de « magique », qui annule les contraintes du vivant et qui, nous en avons ici la démonstration, peut-être annulée par le vivant : le kaiñu rend invisible, mais la sueur, un liquide biologique, permet de redevenir visible.
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