Étymologie :
DIX, adj. et subst. invar.
Étymol. et Hist. Ca 1050 v. dix sept; 1585 dix pour cent (N. du Fail, Contes d'Eutrapel, t. 2, p. 269); 1680 jeux dix de cœur (Rich.); 1711 pour exprimer une petite quantité (Maintenon, Mmedu Perron ds Littré : louer en dix lignes toute la communauté). Du lat. class. decem « dix ».
Lire également la définition du nom et adjectif dix afin d'amorcer la réflexion symbolique.
Symbolisme :
Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :
Dix, qui est la somme des quatre premiers chiffres (1 + 2 + 3 + 4), est symbole de « la totalité, de l'achèvement, celui du retour à l'unité, après le développement du cycle des neuf premiers nombres ». Aux yeux des pythagoriciens, le dix, représentant la création universelle, est le nombre sacré entre tous : il est celui de la Tetraktys, ou triangle de dix points disposés en pyramide de quatre étages : « Au sommet, un seul point symbolise l'Un, ou le divin, principe de totue chose, l'être non manifesté ; au-dessous, l'origine de la manifestation est marquée par deux points, symbolisant la première apparition, le dédoublement par coupe ou dyade, le masculin et le féminin, Adam et Eve, le phallus et l'oeuf, la lumière et les ténèbres, le ciel et la terre, le yin et le yang, etc., bref, le dualisme interne de chaque être ; les trois points correspondant au trois niveaux du monde : infernal, terrestre, céleste ; aux trois niveaux de la vie humaine : physique, psychique, spirtiuel ; la base de la pyramide, avec ses quatre points, symbolise la terre, la multiplicité de l'univers matériel, les quatre éléments, les quatre points cardinaux, les quatre saisons, etc. L'ensemble constitue la décade, ou la totalité de l'univers créé et incréé. »
Chaque étage de la Tetraktys illustre un des quatre éléments :
Feu-Esprit créateur
O
Air OO Matière
Eau OOO Union de l'esprit et de la matière
Terre OOOO Formé créée
Symbole de l'ensemble des connaissances (de soi et du monde, terrestre et divin) et de l'harmonie ou accord parfait, la Tetraktys, assimilée par Pythagore à l'oracle de Delphes, était invoquée comme une divinité : « Bénis-nous, nombre divin, toi qui as engendré les dieux et les hommes. O saine, sainte Tetraktys, toi qui contiens la racine et la source du flux éternel de la Création. Car le nombre divin débute par l'unité pure et profonde et atteint ensuite le quatre sacré ; ensuite, il engendre la mère de tout, qui relie tout, le premier-né, celui qui ne dérive jamais, le Dix sacré, qui détient la clé de toutes choses ». Les pythagoriciens prêtaient serment sur la Tetraktys ou décade.
Le nombre dix a également une importance fondamentale chez les Bambaras, où, en tant que somme des quatre premiers chiffres, il symbolise les quatre étapes de la Création. En outre, six et quatre (dont le dix est la somme) sont aussi très importants et fastes ; emblème de la fécondité et attribut de Faro, dieu d'eau, qu'il peut en outre désigner, dix est le plus bénéfique des nombres.
En Inde, dix est le nombre des règles morales du code de Manou, chez les bouddhistes, c'est celui des « vertus transcendantes ».
Dans la tradition judéo-chrétienne, le dix, moins important que d'autres nombres, n'esttotuefois pas dénué de signification : citons les dix plaies d'Egypte, les dix commandements (Décalogue), les dix lépreux guéris par Jésus, la parabole des di vierges. Le dragon de l'Apocalypse a en outre dix cornes.
La croyance en fait un chiffre ébénfique, sauf dans les songes, où il signifie perte ou solitude « peut-être parce qu'il contient le un (qui peut représenter une personne) et le zéro, l'absence ».
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Steve Desrosiers, auteur de Les Nombres : Symbolisme et Propriétés (Québec, septembre 2001) rassemble les caractéristiques symboliques du Dix :
- 10 -
Symbolisme :
Symbole de la matière en harmonie - 4 + 6.
Représente le Créateur et la création, 3 + 7, la Trinité se reposant dans l'univers manifesté.
Pour Pythagore, 10 était le symbole de l'univers et il exprimait également l'ensemble des connaissances humaines.
Somme de 5 + 5, le nombre 10 représente les deux sens de courant contraire de la conscience: celle en involution et celle en évolution.
Selon H.-P. Blavatsky, le 1 suivit du 0 indique la colonne et le cercle, c'est-à-dire le principe mâle et femelle, et ce symbole se rapporterait à la nature Androgyne et aussi à celle de Jéhovah, qui est à la fois mâle et femelle.
Le zéro en forme de cercle est un symbole d'unité, complétant ainsi la signification du chiffre 1 pour montrer que le nombre 10 renferme tous les nombres précédents comme un tout contient ses parties.
Représente le premier couple, le mariage : 1 = l'homme, 0 l'œuf fécondé par le 1. Le dix donne l'image d'une régression spirituelle puisque le mariage est une conséquence de la chute de l'homme.
Le nombre dix est considéré comme le plus parfait des nombres, parce qu'il contient l'Unité qui a tout fait, et le zéro, symbole de la matière et du Chaos, duquel tout est sorti ; il comprend donc dans sa figure le créé et l'incréé, le commencement et la fin, la puissance et la force, la vie et le néant.
Il représente la rectitude dans la foi parce que c'est le premier nombre "en extension" - de deux chiffres -, de même que cent et mille, explique Hugues de Saint-Victor.
Pour Agrippa, "dix est appelé le nombre de tout ou universel, et le nombre complet marquant le plein cours de la vie, car l'on ne compte plus depuis ce nombre que par réplique, et il implique en soi tous les nombres, ou il les explique par les siens en les multipliant. (...) Ce nombre est circulaire, de même que l'unité, parce qu'étant accumulé il revient à l'unité d'où il sort ; et il est la fin et le complément de tous les nombres et le principe des dizaines." Il lui attribue aussi un sens de la totalité, de l'achèvement, celui du retour à l'unité après le développement du cycle des neuf premiers nombres : "De même que le dixième nombre reflue sur l'unité d'où il a tiré son origine ainsi tout flux retourne à ce qui lui a donné le principe de son affluence: ainsi l'eau court à la mer, d'où elle sort, le corps à la terre d'où il est tiré, le temps à l'éternité d'où il découle, l'esprit à Dieu qui l'a fait, et toute créature s'en va au néant dont elle a été créée."
Représente la révélation et la Loi Divine. ⋅ Les Hindous lui confèrent un pouvoir magique.
Dans la maçonnerie, le 10 signifie l'union ainsi qu'une bonne volonté exprimée en se joignant les mains.
Chez les Mayas, il représente la fin d'un cycle et le début d'un autre. Le dix était considéré comme étant le chiffre de la vie et de la mort.
En Chine, la croix représente le chiffre 10 - comme la totalité des nombres.
Bible :
L'Esprit Saint descendit sur les apôtres dix jours après l'Ascension de Jésus.
Les dix lépreux guéris par Jésus. (Luc 17,11)
Les dix mines à faire valoir par chacun des dix serviteurs de la parabole. (Luc 19,13)
Les dix cornes de la Bête de l'Apocalypse avec les dix diadèmes sur chacune des cornes. (Apocalypse 13,1)
Les dix puissances impuissantes contre l'amour de Dieu. (Rm 8,38)
Les dix vices qui excluent du royaume de Dieu. (1 Corinthiens 6,10)
Les dix peuples dont l'hostilité envers Israël fut constante. (Psaumes 83,7-9)
Booz prit dix témoins pour épouser Ruth. (Rt 4,2)
Dieu fit reculer l'ombre sur le cadran solaire d'Acaz de dix degrés comme signe qu'Il allait délivrer Ezékias de sa maladie mortelle et la ville où il était. (Isaïe 38,1-8)
Les dix plaies d'Égypte envoyées par Dieu par l'intermédiaire de Moïse, selon la Bible : l'eau changée en sang, les grenouilles, les moucherons, les grosses mouches, la peste chez les animaux, l'épidémie d'ulcères et de tumeurs, la grêle et le tonnerre, les sauterelles, les ténèbres de trois jours, enfin la mort des premiers-nés de chaque famille égyptienne. (Exode 7-11)
Les dix commandements de Dieu donnés à Moïse. (Ex 20,1) [
Les dix générations d'Adam jusqu'à Noé. (Genèse 5)
Général :
L'homme est la dixième hiérarchie du "chœur céleste" qui remplacera, après le jugement dernier, celui des anges rebelles.
Dans les révélations de J.N.S.R., Jésus énumère les dix Attributs qui forment le Caractère Saint de Dieu dont dépend l'Harmonie de tout l'Univers :
Dieu est Souverain
Dieu est d'une moralité parfaite
Dieu est Juste
Dieu est Amour
Dieu est Vie Éternelle
Dieu est Omniscient, possédant toutes les Connaissances
Dieu est Omniprésent, infiniment partout Présent
Dieu est Omnipotent, tout-Puissant
Dieu est Immuable, sans jamais de changement dans la Nature de Dieu ou dans Ses Attributs
Dieu est Vérité Dieu doit faire en sorte qu'aucun de Ses Attributs ne soit contrarié au profit d'un autre.
La Genèse est composée de dix chapitres traitant de l'histoire du monde selon Darry : "Trois traitent de la création et de la vie d'Adam au Paradis Terrestre. Ils correspondent au monde kabbalistique de l'émanation. Trois traitent de la descendance d'Adam et des préparatifs du déluge. Ils correspondent au monde kabbalistique de la création. Trois traitent du déluge et de ses conséquences immédiates. Ils correspondent au monde kabbalistique de la formation. Le dixième en établissant la descendance de Noé nous informe de la réalisation d'une humanité désormais conforme aux desseins de Dieu."
Dans sa lettre à Marcella, Saint-Jérôme mentionne dix noms divins qu'il repéra dans la Bible hébraïque. Les voici tels que les donne la Patrologie Latine (Paris, Migne, 1842, tome 22, col. 428-429) : EL ; Eloim ; Eloe ; Sabaoth ; Elion ; Eser Ieje ; Adonaï ; Ia ; (le Tétragramme) Yod, Hé, Waw, Hé; et Saddaï.
Selon les révélations reçues par Mary Jane Even, la Vierge Marie aurait ressenti une très grande douleur en son Âme après la mise à mort de son Fils avant que ne survienne sa Résurrection. Ces jours sombres furent si écrasants pour Elle qu'Elle semblait mourir de chagrin. A cause de Ses prières et de Sa souffrance qui aurait dépassé toute capacité humaine, Jésus aurait devancé de dix heures Sa Résurrection en réponse à Ses supplications.
Les dix jours pendant lesquels est ouvert le Livre de la vie, selon la tradition judaïque, entre le Roshashana et le Yom Kippour.
Les dix personnes nécessaires pour ouvrir une Synagogue, dans la religion juive.
Selon les récits de Maria Valtorta, dix chevaliers romains escortent Jésus lors du portement de sa croix jusqu'au Golgotha.
Chaque année, dans le Temple de Jérusalem, durant l'office des Expiations, ou Kippour - la plus solennelle des fêtes juives - le grand prêtre prononçait à haute voix clairement et distinctement dix fois le Nom de Dieu, c'est-à-dire le Tétragramme YHWH.
C'est le nombre d'âmes que possèdent les hommes selon la tradition chinoise : 3 âmes supérieures, les houen, 7 âmes inférieures, les p'o.
Les dix esprits du mal selon la Kabbale.
Le monde a été créé par dix paroles, dit le Zohar.
La tradition kabbaliste révèle 10 noms de Dieu. Certains sont plus usités et plus connus que d'autres. Ces noms correspondent chacun à une séphirah particulière. Ces noms sont: Yhwh, Adny, Yah, El, Éloha, Élohim, Ehyeh, Chaddaï, El Chaddaï et Tsevaot.
Les anciens Égyptiens jeûnaient avant d'offrir un sacrifice et se conformaient à une discipline sévère pendant 10 jours.
Parmi les vers du Faust de Goethe, on retrouve :
Si neuf est un
Dix n'est aucun
Voilà tout le mystère
Les dix degrés dans la mystique juive, selon le Talmud, nécessaires pour atteindre la gloire divine : Schechimah.
La Dîme ou versement d'un dixième serait originellement une expression de droit divin.
Les dix Sibylles, ou Prophétesses, inspirées par Apollon, annonçant souvent des malheurs, sous une forme obscure.
Les Chaldéens plaçaient dix rois avant leur fameux déluge de Xisuthrus, qui terminait l'année, comme les Juifs plaçaient dix patriarches avant celui de Noé et dix autres de Noé à Abraham.
Les dix "Seigneurs d'existence", Pradjapati, que Brahma créa à l'origine comme forces créatrices secondaires.
Anciennement, l'année romaine n'avait que dix mois, commençant à mars et finissant à décembre. Les Romains divisaient ces mois lunaires en trois parties qu'ils appelaient calendes, nones et ides.
Chez les Indiens, les dix avatars ou incarnations de Wischnou représentaient les dix mois de l'année primitive pendant chacun desquels le dieu s'incarnait dans une nouvelle constellation, ce qui fait dire par certains auteurs que peut-être les premiers zodiaques n'avaient que dix signes au lieu de douze. Wischnou, surnommé Narayane ou le dieu qui marche sur les eaux, est le verbe de Brahma. Dans sa première incarnation il pris la forme d'un énorme poisson et la seconde fois, il se changea en tortue. À la troisième incarnation, il pris la forme d'un sanglier ; à la quatrième, celle d'un homme-lion ; à la cinquième, il prend la forme du nain Trivicrama ; à la sixième, il s'incarne dans la personne de Rama ; à la septième, il s'appelle Parasurame, ou le Grand-Rama ; à la huitième incarnation, il est Krisna ; et la neuvième incarnation de Wischnou est celle de Bouddha. La dixième incarnation de Wischnou aura lieu à la fin du monde, quand la divinité entière descendra vengeresse et consommatrice. Après quoi, les justes seront emportés dans les demeures des bienheureux où ils recevront leur récompense.
Les dix règles de sagesse que Krichna reçut dans son supplice.
Les dix devoirs moraux du Code de Manou qui sont : la résignation, l'action de rendre le bien pour le mal, la tempérance, la probité, la pureté, la répression des sens, la connaissance des sastras, la connaissance de l'âme suprême, la véracité, l'abstinence de la colère. Le Code de Manou mentionne également les dix devoirs des religieux qui comprennent les cinq vœux laïques, les trois vœux spéciaux et deux vœux purement religieux. Les prêtres devaient s'abstenir: de s'enivrer, d'être impudiques, de voler, de tuer, de mentir, de manger trop, d'assister à des spectacles - danses, théâtres -, de porter des ornements ou des parfums, d'user un lit, de recevoir de l'argent.
Les dix semaines racontant l'histoire du monde que l'on retrouve dans l'Apocalypse des semaines de la Lettre d'Hénoch, connue aussi sous le nom de Livre de l'exhortation, des écrits de la bibliothèque de Qumrân.
Les dix séphiroths de l'Arbre séphirotique de la Kabbale qui sont considérés comme étant des attributs divins, comme l'indique leurs noms :
Kéther Couronne
Chokmah Sagesse
Binak Intelligence
Chesed Grâce, Grandeur ou Clémence
Geburah Justice, Force ou Rigueur
Tiphéreth Beauté ou Époux
Netzah Triomphe ou Victoire
Hod Gloire ou Splendeur
Jesod Fondement ou Base
Malchut, Épouse, Royauté, Royaume ou Règne
Il est question également d'une onzième Séphirah qui n'est pas représentée sur l'Arbre séphirotique de la Kabbale. Elle se nomme Daath ou Aïn-Soph, l'inconnaissable.
Les dix semaines d'années à partir de Noé à Abraham jusqu'au moment où celui-ci engendra Isaac, selon le livre "Les âges de la création" des écrits de la bibliothèque de Qumrân.
Il y a dix différentes régions de l'univers correspondant aux dix différentes régions psychiques de l'homme.
Dans l'ancien Mexique, le nombre 10 était représenté par deux cercles concentriques ou deux carrés concentriques.
Les dix pétales du chakra Manipura situé dans la région du nombril et du plexus solaire.
Chacune des trente-six parties du Zodiaques astrologique se divise en dix degrés.
Selon Peter Deunov, un maximum de dix possibilités seraient données à l'homme dans sa vie pour s'engager avec l'amour. À tous les dix ans se présenterait une occasion de pouvoir travailler avec cette force puissante.
Selon les Anciens, il y aurait dix leçons, dix réalités de chaque vérité, c'est-à-dire dans l'apprentissage et la compréhension de toutes les facettes d'un aspect.
Le nombre dix possède une valeur mnémo-technique c'est-à-dire qu'il est lié à la mémoire. Il est facile de se rappeler d'une chose en faisant référence aux dix doigts de nos mains.
Carré magique de 10 :
1423
2314
3241
4132
Anniversaire de mariage : noces de fer blanc ou étain.
Guématrie :
Valeur numérique de la lettre hébreu Iod, y, Le Moi, représentant le principe actif par excellence.
Occurrence :
Le nombre 10 est employé 244 fois dans la Bible.
Le nombre 4000 est employé 10 fois dans la Bible.
Le nombre 10 est employé huit fois dans le Coran. (Coran II,192 ; II,234 ; V,91 ; VII,137 ; XI,16 ; XX,103 ; XXVIII,27 et LXXXIX,1)
Les mots "Et Elohim dit" sont répétés 10 fois au début de la Genèse. Le mot famille est employé 10 fois dans le Nouveau Testament et les mots calice, pêcheur et messie, 10 fois dans la Bible.
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